Ce que mots vous inspirent 26
Quelqu’un qui ne laisse pas la réalité déranger ses rêves est un sage.
[ Christiane Singer ]
Allongée pour l’éternité, la lectrice de Marja Van Riel Beelden rêve. À quoi? À qui? Peut-être le savez-vous? Ou peut-être pense-t-elle à cette phrase de Christiane Singer qu’elle m’a soufflée à l’oreille pour Ce que mots vous inspirent?
Comme chaque mercredi, une phrase est déposée ici. Pour ce que mots vous inspirent. Pour qu’à partir de celle-ci vous puissiez aller dans la direction qui vous sied. Sans règles.
Mercredi prochain et pas avant, nous saurons si la sculpture ou la citation vous auront inspiré quelques mots. Ou un rêve…
Contre-jour
Revenir pieds nus
dans les traces trop larges
comme si on rentrait chez soi.
Glisser sur le sol
se laisser écorcher par les échardes
de la mémoire
et rendre grâce à la source
à la leçon de l’humus
à l’éclatement végétal.
Il faut
murmurer d’une voix profonde
les rêves éteints
la cendre lavée
de tout l’ocre humain.
Il faut dire
à voix froissée
ce qui hurle en soi
avant de se taire.
Dire
les chemins tortueux
dans la terre lasse
de nos migrations.
Dire aussi
l’adagio de l’aube
le chant aux mille voix
tout autour
et l’isthme trop fragile
qui nous retient encore.
Il faut
dire qu’on est debout
dans l’opacité dans la fièvre
soumis aux remous
dans l’effacement
mais que fuse encore
en nous la lave.
Dire aussi
les épines qui vont toujours droit
à l’âme
et dont il faut se détourner
Comment by agnès — 25 avril 2008 @ 5:08
Heureusement que nous sommes lundi !
Je peux terminer mon livre en paix et seule. N’allez surtout pas penser que je n’aime pas les admirateurs, non, non. Bien au contraire…mais le lundi j’aime bien reprendre ma lecture où j’en étais restée. Le week-end, je lis d’autres livres.
Je ne comprendrais jamais cette affluence de fin de semaine. Toute cette foule autour de moi. Le ciel déverse des seilles d’eau. Pour moi, aucun problème. Je suis comblée. Je peux rester dehors par tous les temps et même m’allonger pour lire. De plus, j’aime sentir les gouttes d’eau couler sur mon corps. C’est très agréable et rafraichissant.
Mais tous ces gens avec leurs bottes, capuchons, parapluies…Quel engouement pour voir une lectrice allongée par terre.
Je fais mine de rien mais je les entends chuchoter…dis-moi ? Où se trouve la plaquette de ce fameux sculpteur ?
Bien entendu, je ne vais rien leur dire. Puisqu’ils peuvent marcher, pourquoi me regardent-ils seulement de face ?
Ces admirateurs ne s’imaginent pas une seconde que je vois leur reflet dans l’eau de pluie. Tout cela me fait bien sourire.
Ah ! Voilà. J’aperçois deux personnes s’approcher de moi, ils me contournent, je sens leurs regards posés dans mon dos et du bout des doigts osent me toucher.
L’un d’eux admire mes courbes tandis que l’autre succombe au charme de ma position.
J’ai trouvé dit le premier. Viens regarder ! La plaquette se trouve au bas de son dos.
La lectrice tout en continuant à lire se dit que malgré tous ces visiteurs un peu envahissants, je ne me suis pas laissée perturber. En fait, j’ai passé un bon moment. Un moment très agréable.
La lectrice était très contente de cette journée et encore plus heureuse lorsqu’elle lu cette magnifique phrase de Christiane Singer,
« Quelqu’un qui ne laisse pas la réalité déranger ses rêves est un sage. »
Comment by Denise — 28 avril 2008 @ 10:40