Et ce soir la vie ressemble à un bol de maïs soufflé.
Ça faisait longtemps que je n’en avais pas mangé. Deux ans? Trois? Je sais juste que c’est un goût qu’on n’oublie pas. Un de ceux qui ressemblent aux souvenirs d’enfance, alors qu’il fallait être patient et bien surveiller le chaudron quand on en faisait éclater. Et dont l’odeur se répandait dans toute la maison.
Bonheur de deux petites sœurs qui partaient avec un grand bol s’installer devant les dessins animés, un casse-tête ou leurs poupées. Inséparables, complices. La grande laissait toujours la fin du bol à la petite. Tout comme elle tentait de son mieux de réparer (ou de dissimuler) les dégâts que la plus jeune laissait derrière elle, car celle-ci avait déjà une âme de scientifique et faisait à l’occasion de certains jeux des expériences. Heureusement, jamais explosives!
Bonheur, plus tard, de deux adolescentes qui n’avaient pas perdu le goût du maïs soufflé. Image de films loués qu’elles écoutaient côte à côte, installées sur le coussin géant, au milieu de la salle familiale. Inséparables, complices.
Bonheur du jour où je pense à elle. Si différente, mais pas tant que ça. Qui vit trop loin.
Où je pense à nous. En souriant. La vie nous a tout de même conservées complices et inséparables.