En pleine conversation 6
La conversation est à l’œuvre ce que l’argent de poche est à la fortune. [Jean Cocteau]
*toile de Valentin de Zubiaurre Aguirrezabal
La conversation est à l’œuvre ce que l’argent de poche est à la fortune. [Jean Cocteau]
*toile de Valentin de Zubiaurre Aguirrezabal
Nous faisons quelquefois des conversations d’une tristesse qu’il semble qu’il n’y ait plus qu’à nous enterrer. [Madame de Sévigné]
*toile de Jean Georges Ferry
Une conversation ressemble à un échange de balles : un bon partenaire vous envoie la balle droit dans le gant, de sorte qu’il est presque impossible de la rater; quand c’est à lui de recevoir, il rattrape tout ce qui arrive de son côté. [Paul Auster]
*toile de Twan De Vos
Il faut, pour soutenir une conversation en société, savoir une foule de choses inutiles. [Jules Renard]
*toile de Michèle Delisle
Un silence abrupt au milieu d’une conversation nous ramène soudain à l’essentiel : il nous révèle de quel prix nous devons payer l’invention de la parole. [Emil Michel Cioran]
*toile de Leif Nilsson
Les livres, sujet inépuisable de conversation, non? Enfin, pour moi, comme pour les lecteurs et lectrices qui passeront ces samedi et dimanche en votre compagnie, à commencer par ceux peints par Galienni. En pleine conversation ou avec l’idée d’en entamer une. À deux, à plusieurs.
Et pour ne pas nous éloigner du sujet, chacune des toiles sera accompagnée d’une citation portant sur la conversation. Citations qui seront sérieuses ou légères, et auxquelles vous pourrez ajouter votre grain de sel, question de poursuivre la conversation!
C’est la lectrice du peintre russe Alexander Sapozhnikov qui avait ce soir rendez-vous avec le recueil de Joachim du Bellay qui, avouons-le, peut parfois être difficile à lire à cause de l’ancien français. Mais cela ne l’a pas rebutée et voici ce qu’elle a choisi pour nous :
J’aime la liberté, et languis en service,
Je n’aime point la cour, et me faut courtiser,
Je n’aime la feintise, et me faut déguiser,
J’aime simplicité, et n’apprends que malice;
Je n’adore les biens, et sers à l’avarice,
Je n’aime les honneurs, et me les faut priser,
Je veux garder ma foi, et me la faut briser,
Je cherche la vertu, et ne trouve que vice!
Je cherche le repos, et trouver ne le puis,
J’embrasse le plaisir, et n’éprouve qu’ennuis,
Je n’aime à discourir, en raison je me fonde :
J’ai le corps maladif, et me faut voyager,
Je suis né pour la Muse, on me fait ménager;
Ne suis-je pas, Morel, le plus chétif du monde?
petites aiguilles dans la peau
remarques blessures âpres mots
cœur qui se débat
une fois de plus, encore une fois
dans la nuit des sentiments
au seuil du tremblement
où je choisis le silence
(août 2010)
*toile de Mabel Alvarez
Comme le personnage peint par Horace Bundy va sûrement poster la lettre qu’il va écrire, si je l’invitais à faire un petit tour là-bas?
Je succombe toujours aux gens qui rient. Les gens qui rient m’introduisent un instant dans leur propre tribu. Qu’est-ce qu’un rire, après tout? Une explosion d’enfance partagée. C’est dans le rire que l’humanité nivelle ses différences et efface ses rides. (Monique Proulx)
*toiles d’Antonio Alvarez Gordillo