La suggestion du 21 août 2010
Et si, quand il aura terminé son chapitre, le lecteur peint par Joseph Severn allait se promener un peu? Qui sait, il trouverait peut-être des merveilles…
Et si, quand il aura terminé son chapitre, le lecteur peint par Joseph Severn allait se promener un peu? Qui sait, il trouverait peut-être des merveilles…
L’écrivain peint par Jacques-Louis David se serait-il laissé séduire par la lectrice de John Hoppner au point de lui adresser une lettre? C’est ce que nous saurons demain alors que tous les écrits seront validés!
Une fois de plus une lectrice du soir avait rendez-vous avec les vers du poète brésilien Reynaldo Valinho Alvarez. Celle du peintre néerlandais Isaac Israëls. Et c’est sur Le temps et la pierre ouvert ici qu’elle a abandonné le sofa après sa lecture.
Le gris
Les têtes sont couvertes par les cendres,
c’est le même gris sale de ces murs
de ciment où les gaz laissent leurs marques.
L’uniforme grisaille de la ville
défile dans les rues, dans la fumée
comme un sombre nuage dans la brume.
Bleu qui se cache, vert qui se suicide
et le sang même est le bouillon noirci
de l’asphalte fondu de l’avenue.
cet été-là
le ciel avait-il
ce bleu si bleu de certains jours
ce rose de certains réveils
ces teintes de feu du soir qui s’éteint
ce noir bleuté de nuits qui veillaient sur nous
cet été-là
le ciel était-il lui aussi amoureux
(août 2010)
*toile de Francine Van Hove
Se pourrait-il que les lectrices et lecteurs peints par Violeta Parra soient en train de lire ce billet qui parle de celle qui les a peints?
C’est la lectrice de l’artiste Valera Tartilan qu’attendait ce soir le recueil de Reynaldo Valinho Alvarez intitulé Le temps et la pierre. Un recueil intense et parfois grave dont elle tiré cet extrait à votre intention :
les feux déjà s’allument sur le port
et les bateaux brisés de tant d’attentes
sont tout prêts et tendus mais à l’affût
des signes définis de la partance
et je m’allume aussi tant que je guette
le signe défini et qui m’attend
où, qui sait, il fut mis ou imaginé
pour que je lève cette ancre de fer
avant que je ne bouge, me tourmente
ce qui en moi hésite à repartir
si épris du désir de ce départ
je suis pris dans le sol de cet espace
je respire l’air rude de ces temps
et mon angoisse épurera mon âme
tant de méandres
pour arriver jusqu’à nous
tant de détours
pour poser enfin mes bagages
et que cesse l’itinérance
(août 2010)
*toile de Miles Mathis
Et si j’invitais la lectrice du peintre Sergei Dumenko à visiter ce lieu poétique qui m’a beaucoup plu?
C’est ce que nous sommes tous, des amateurs, on ne vit jamais assez longtemps pour être autre chose. (Charlie Chaplin)
*toile de Raphaël Mengs