Ce que mots vous inspirent 533
C’est grâce aux risques que l’on prend que la vie devient vivable. (Charlotte Rampling)
*toile de Francisco de Zurbaran
C’est grâce aux risques que l’on prend que la vie devient vivable. (Charlotte Rampling)
*toile de Francisco de Zurbaran
LYON
décembre 1999
marcher manger dans Lyon
toujours un poème à la bouche
marcher dans Lyon et son froid
avant Noël et les décorations marcher
dans le gris des pensées et des vieilles
images de guerre et de bourgeoisie
marcher en pensant à Louise Labé
marcher cannibale dévorant le poème
et le temps carnaval
marcher en parlant dans le sombre
la solitude du poème
Nicole Brossard, Je m’en vais à Trieste
*choix de la lectrice de Francisco Sainz de la Maza
COIMBRA
31 mai 1995
c’est une étrange langue
d’ombre et de proximité
dans le silence vertical de la nuit
je me tiens rieuse à parfaite distance
d’une fontaine son ruissellement
tout près une voix de femme
l’eau sa fuite de voyelle liquide
en l’ailleurs de langue rauque
Nicole Brossard, Je m’en vais à Trieste
*choix de la lectrice de Tom Reisz
En réponse à ce poème d’Olivier :
Je ne sais où vont les instants
les souvenirs et les baisers
tous ceux qui glissent entre nos doigts
sur la plage de nos rêves
Je ne sais
Je sais juste que je les attends
(novembre 2011)
*toile de Wladyslaw Bakalowicz
Le talent provient de l’originalité, qui est une manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger. (Guy de Maupassant)
*toile de Pino Daeni
RER/ROISSY-SAINT-MICHEL
11 juin 1995
nous sommes plusieurs
avec un surplus de mémoire à rêver
en regardant au coucher
le soleil cheminer futur et graffiti
Nicole Brossard, Je m’en vais à Trieste
*choix de la lectrice de Gerda Wegener
Nous avons besoin de limites pour essayer de résister aux tentations. (Yasmina Khadra)
*toile de Pascal Adolphe Jean Dagnan-Bouveret
Livre ouvert sur vos mots, vos histoires, vos personnages. Livre ouvert sur la toile du 30 octobre et vos six textes. Vos six regards. Vos six façons de raconter.
*toile de Félix Vallotton
La lectrice peinte par William Shulgold aimait les voyages, autant ceux qu’on fait soi-même que ceux portés par les mots des poètes, ne pouvait qu’être séduite par le recueil de Nicole Brossard intitulé Je m’en vais à Trieste, lequel réunit des poèmes écrits au fil des ans au cours des haltes et des voyages de l’écrivaine. Notamment celui-ci :
SANTORIN
3 juillet 1995
de chair, d’os et de larmes
nous sommes des touristes
les yeux gavés d’abîme de mer et de civilisation
une poussière de lave dans nos cheveux
nous scrutons le ventre des statues
le visage des femmes
le fichu noir des falaises au loin