Un dimanche de novembre 4
Dans certains états d’âme, la beauté torture, et toute souffrance, même lumineuse, devient intolérable. (Fernand Ouellette)
*toile d’Anton von Werner
Dans certains états d’âme, la beauté torture, et toute souffrance, même lumineuse, devient intolérable. (Fernand Ouellette)
*toile d’Anton von Werner
La souffrance humaine n’a pas de limites. Si on la regarde de trop près, elle nous aspire et nous dissout. (Fernand Ouellette)
*toile de Jei Wei Zhou
Novembre rappelle toujours à la jeune femme peinte par Johan Zoffany un très beau roman de Fernand Ouellette intitulé Lucie ou un midi de novembre. D’où l’idée de noter quelques citations de ce poète et romancier québécois afin de les envoyer par courrier à ses amis.
C’est ainsi qu’au fil de la journée nous rencontrerons ceux à qui elle a écrit afin de lire quelques pensées de l’auteur de Lucie ou un midi en novembre.
Le lectrice peinte par Adrian Paul Allinson ayant beaucoup aimé les poèmes de Christophe Condello tirés de son recueil Les jours fragiles, que je vous ai offerts en mars 2010, elle a décidé de vous offrir d’autres poèmes de ce Grenoblois de naissance installé au Québec depuis une quinzaine d’années. C’est donc Le jour qui s’attarde, recueil publié en 2007, qui tiendra compagnie aux lectrices des prochains soirs. En voici un extrait :
Chaque poète cache
un bruit propre
à l’orage.
Il donne au mensonge
le souffle enfoui
de la noblesse.
Le poète Oswald Chambers semble bien songeur. Il a même sorti ses dictionnaires et de quoi écrire. Serait-ce la toile de ce dimanche qui l’inspire?
*toile de Patsy Arrington Dorsett mettant en scène le poète Oswald Chambers
PLACE DES VOSGES
24 mars 2002, 12 h 50
il y a toujours un excès de vie
qui fait perdre
l’équilibre
les yeux rivés aux premiers bourgeons
tu fais l’éponge en absorbant avril
sa chaleur d’équateur
sous la paume et peau la vie
Nicole Brossard, Je m’en vais à Trieste
*toile de la lectrice de Joseph Multrus
Nos rêves et nos désirs prennent tant de temps à mourir en nous qu’il en reste toujours quelques miettes… (Charlotte Savary)
*toile de Wolfgang Defant
Ne plus attendre l’overdose, ne plus me laisser bouffer comme autrefois, fermer la porte aux coups bas, aux insinuations, aux manipulateurs. Fuir le trop vécu avant qu’il ne soit trop tard. Avant de m’oublier, avant de laisser toute la place. Pour obtenir plus de la vie que les miettes qu’on voudra me laisser ou qu’on ne m’aura pas volés. Ne plus attendre d’avoir mal avant de fermer la porte.
« Je ne veux désormais collectionner que les moments de bonheur. » (Stendhal)
*toile de Dianne Harrison
AVEIRO
18 h 21, 19 octobre 2001
Ville d’eau et de barques. Chaque nuage
écaille dessine et dénoue
la ligne de vie
dans les entrailles du quotidien
ici et là, des vertèbres de sel étalées dans les champs
ou sel encore en forme de petits monts blancs
dans le ventre des gondoles
leur reflet dans la langue comme une identité
un profil de femme le dos tourné au silence
Nicole Brossard, Je m’en vais à Trieste
*choix de la lectrice de Louis Édouard Fournier