Lali

15 janvier 2012

Un dimanche russe et poétique 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 10:01

Nous et les étoiles

Vous marchez debout? C’est normal :
Les hommes viennent des étoiles.
Et les étoiles les attirent,
Vers les étoiles ils s’étirent…
C’est pour ça que les gens
Marchent verticalement.

Oleg Grigoriev
(dans Anthologie de la poésie russe pour enfants)

*toile de Maria Szantho

En vos mots 249

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

C’est une scène livresque bien spéciale que celle imaginée par le peintre russe Oleg Voronin que je vous offre ce dimanche. En effet, ce que lit le jeune personnage semble avoir des répercussions hors de l’ordinaire sur son environnement.

Reste à voir s’il s’agit de l’imagination du peintre, de celle du lecteur de la toile ou de celui qui examine celle-ci, puisque la toile vous appartient pour sept jours, le temps de concocter en vos mots une nouvelle, un poème, un dialogue, voire une seule phrase, afin de faire vivre cette scène.

Les commentaires acheminés seront, comme le veut l’habitude, validés dans sept jours et pas avant. D’ici là, bonne semaine et bon dimanche à tous!

Un dimanche russe et poétique 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 6:01

Le silence

Dans la forêt
Par un beau jour d’automne
Je me promenais
Avec mon téléphone.
Et sans arrêt
Mon téléphone
sonnait,
sonnait…

Alors j’en ai eu marre
Et j’ai jeté dare-dare
Le combiné.
Aussitôt
il s’est fait
Un grand silence
dans la forêt.

Et puis j’ai entendu
Un vol d’oiseau,
Une biche et son faon
Qui allaient boire
À l’étang.

Roman Sef
(dans Anthologie de la poésie russe pour enfants)

*illustration de Zoe Ranucci

Un dimanche russe et poétique 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 4:01

Le petit poète

« Salut, poète! » criait-on en riant.
Le poète était un enfant.
Et il ne rêvait ps de gloire,
Il rêvait seulement de pouvoir
Se venger de ceux qui criaient à tue-tête :
« Poète! Poète! Pouète-pouète! »

Valentin Bérestrov
(dans Anthologie de la poésie russe pour enfants)

*toile de Rupert Valerian

Un dimanche russe et poétique 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 2:01

Le papillon

Ce matin dans ma chambre
un papillon
est entré par la fenêtre
et s’est posé à mon chevet
en déployant ses ailes,
en agitant ses antennes
tout près de ma tête.
Puis il s’est envolé
par la fenêtre…
Que voulait-il me dire,
me confier?

Guenrikh Sapguir
(dans Anthologie de la poésie russe pour enfants)

*toile de Valentin Serov

Un dimanche russe et poétique 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 0:01

Comme elles étaient heureuses les jeunes lectrices peintes par Eugene Spiro quand elles sont arrivées chez moi. Toutes pétillantes, elles m’ont à peine laissé placer un mot tant elles avaient hâte de me faire part de leur trouvaille. En effet, elles avaient avec elle un livre qu’elles tenaient absolument à me faire découvrir.

Je me suis donc installée avec elles afin de me plonger dans l’Anthologie de la poésie russe pour enfants qui réunit quelques poèmes colligés par Henri Abril. Et c’est ainsi que nous avons décidé ensemble d’offrir quelques-uns de ces textes à de jeunes lecteurs au cours de ce dimanche, en commençant par ce texte signé Valentin Bérestrov :

L’avenir

Qu’apprend d’abord
un petit chat?
À saisir!
Qu’apprend d’abord
un oisillon?
À voler!
Qu’apprend d’abord
l’écolier?
À lire-écrire1

Le petit chaton devient un chat
pareil à tous les chats du monde.
L’oisillon devient un oiseau
pareil à tout oiseau au monde.
Mais l’enfant a beau lire,
l’enfant a beau écrire,
nul ne peut dire au monde
comment il va grandir,
ce qu’il va devenir…

14 janvier 2012

Dans un silence incertain

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 14:45

Se taire à l’écoute

pour qu’un poème respire
il faut le silence
silence liminaire
des lentes germinations souterraines
lorsque jaillissent les mots
dans l’éclat des enfantements

silence
quand la voix se repose
et que le texte n’en finit pas de résonner
dans nos solitudes visitées
,

a écrit Colette Nys-Mazure.
Et je reste là, avec ma poignée de mots, dans un silence incertain, incapable de les agencer.
Comme s’ils n’avaient plus sens, plus cours.
Et je me tais, tandis que je les lance sans savoir s’ils atteindront une cible dont je ne sais rien.

*toile de Mark Thompson

Quelques romans épistolaires

Filed under: Couleurs et textures,Les trouvailles de Lali — Lali @ 10:33

Quand Chris, qui a beaucoup aimé 84 Charing Cross Road, et elle est loin d’être la seule à avoir une affection bien spéciale pour ce récit signé Helene Hanff, m’a demandé de lui suggérer d’autres romans épistolaires, j’ai décidé de faire profiter les amis du pays de Lali de ma réponse plutôt que de lui envoyer un courriel.

Voici donc, pour qui, comme Chris, aime les romans où s’échangent des lettres, quelques titres :

Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, pour Guernesey, pour ses personnages, pour la tendresse qui se dégage de cette histoire sur fond de Seconde guerre mondiale.
Angéline de Montbrun de l’écrivaine québécoise Laure Conan, parce que c’est un classique, que c’est le premier roman épistolaire que j’ai lu, il y a de cela 35 ans, et parce que j’en conserve un souvenir ému.
Inconnu à cette adresse, court roman ou longue nouvelle, un des titres les plus bouleversants de ma vie de lectrice.
L’amour est à la lettre A de Paola Calvetti, par pour l’histoire d’amour, mais bien pour la librairie de l’histoire.
Vingt-quatre heures d’une femme sensible, qui réunit des lettres de toute beauté, mettant en scène de vrais personnages de roman, comme il n’en existe plus.
L’immense abandon des plages de la Québécoise Mylène Durand, malgré un sujet difficile (le suicide d’une mère), pour la langue magnifique, les images évoquées et les paysages.
Cher Diego, Quiela t’embrasse, pour le Paris des peintres de Montparnasse, pour Diego Rivera, pour celle qui a été sa première épouse, pour la plume remarquable d’Elena Poniatowska.
Les lettres chinoises de Ying Chen, où il est question d’amour, de déracinement, de mal du pays dans un livre remarquable qui a marqué la littérature de chez nous.
Se résoudre aux adieux de Philippe Besson, un livre à moitié réussi, mais dont l’écriture simple est forte et évocatrice.
Un homme à distance de Katherine Pancol, parce que c’est une histoire de libraire, et que je suis incapable de résister à de telles histoires.
La tentation d’Édouard de la Belge Élisa Brune, un regard sur l’art, sur la beauté, sur l’être humain, sur le quotidien et sur les fantasmes.

Et maintenant, à vous d’ajouter quelques titres à la liste destinée à Chris!

*toile d’Édouard Vuillard

Vous en avez une aussi?

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Jour après jour, depuis dimanche, il n’a cessé de contempler la toile qui vous a été offerte. Cent histoires lui sont venues qui se sont échappées. Sauf une. La bonne. Celle qu’il a choisi de partager avec nous. Vous en avez une aussi?

*toile de Samuel van Hoogstraten

13 janvier 2012

Où serons-nous… 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

La nuit se fait venteuse
le corps se vide
l’âme est une idée fragile
bruissant au passage
d’un fleuve dans les cimes

Jacques Ouellet, Où serons-nous dans une heure

*choix de la lectrice de Duc Truong Huyen

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