Un dimanche à méditer 3
Il y a dans l’univers une immense quantité de non-pensé et de non-songé. Dont, en attendant qu’ils changent de statut, se forment les nuages.
Salah Stétié, Carnets du méditant
*toile de John Everett Millais
Il y a dans l’univers une immense quantité de non-pensé et de non-songé. Dont, en attendant qu’ils changent de statut, se forment les nuages.
Salah Stétié, Carnets du méditant
*toile de John Everett Millais
Si tu veux que la terre cesse de trembler sous toi, fais comme si tu n’étais sûr de rien.
Salah Stétié, Carnets du méditant
*toile de Cornelis Kruseman
La jeune femme peinte par un artiste inconnu de l’école italienne ayant tellement apprécié sa lecture des Carnets du méditant de Salah Stétié, elle a choisi en ce dimanche d’envoyer quelques-unes des pensées de ce recueil à ses correspondants afin qu’ils puissent eux aussi s’imprégner de certaines phrases.
Ce sera donc pour vous et pour ceux qui recevront ces extraits, dont voici le premier, l’occasion de méditer sur leur sens :
Avant et après l’oubli, il y a un long crépuscule qui est la vie.
La brume
Le Saint-Laurent, mordu par les souffles d’automne,
S’exaspère. Partout sur le fleuve dément
L’âme des bois brûlés flotte languissamment.
Affolé, mon canot plonge dans l’eau gloutonne.
Pas d’oiseaux. Aucun coup de fusil ne résonne.
Le vaste et lourd brouillard, gris uniformément,
De son opacité cache tout mouvement
Et dans une caverne étrange m’emprisonne.
Verdâtres, turbulents, accourus du chaos,
Avec des bruits de haine autour de moi les flots
Se dressent. On dirait la fureur d’une armée.
Seul et domptant la voile où souffle un vent du nord
Je me crois égaré dans quelque monde mort
Sous l’irrémédiable ennui de la fumée.
Alphonse Beauregard, Les forces
*choix de la lectrice du peintre belge Alfred Stevens
L’artiste Valery Kot, d’abord architecte avant de se consacrer uniquement à la peinture, n’a rien perdu du goût qu’il avait au départ pour les décors, comme le prouvent ces quelques scènes livresques.
Et la mer qui m’appelle. Presque autant que les livres.
Comment lui répondre sinon qu’en rêvant…
*toiles de Jean-Pierre Hénaut
La jeune femme peinte par l’artiste Daniel Huntington a enfin trouvé son idée. Et largement avant la date butoir, car c’est uniquement dans 24 heures que seront validés les commentaires sur la toile de la semaine. Le vôtre sera-t-il parmi eux?
Le passé
Telle qu’une vapeur s’épaississant toujours,
La nuit grave s’étend sur les îles boisées;
Les plus belles au loin, déjà semblent rasées
Et les rives n’ont plus que de fuyants contours.
A mes pieds, le vent d’est chassant l’onde à rebours,
Courbe les joncs comme autant d’âmes angoissées.
– Veux-tu que nous allions reposer nos pensées
Dans l’ombre qui sera bientôt comme un velours?
Nous causerons de nos projets, de choses vaines,
De l’avenir, jongleur qu’on dirait les mains pleines,
Mais non pas du passé, c’est terrain défendu.
Le passé surgira de la nuit et des houles,
Et parlera si fort, qu’au retour vers les foules,
Nous resterons muets de l’avoir entendu.
Alphonse Beauregard, Les forces
*choix de la lectrice de Paul Rebeyrolle
Mais que vient de lire le personnage de l’illustrateur norvégien Eldbjørg Ribe? Serait-ce cette lettre de Magritte datant de 1936?
Les banalités des écrivains rares nous fournissent de bonnes citations. (Jean Rostand)
*toile signée Hans Thoma