Lali

21 janvier 2014

Les ombres lasses 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

L’ombre rassurée
n’interroge plus le monde

Je laisse au souvenir
le désir de la fuite

Ne me traverse plus
que ce que j’abandonne

Quand chaque parole
aura bu son image
serrons-nous
cette lumière tant cherchée

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice d’Yvonne Delisle (dont toute trace a disparu)

20 janvier 2014

Les ombres lasses 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

La poésie est un fracas
marée jetée
sur les pierres du temps

Imagine un souffle
chargé de pluie
balayant les idées mortes

Reste la fracture
des certitudes
un regard absolu
devant une écuelle vide

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice de Marie Seymour Lucas

Beaucoup d’humour ne suffit pas

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:15

cher t

Il y avait quelque chose de frais et de divertissant dans Désespérés s’abstenir, le premier roman d’Annie Quintin, paru en 2011. Quelque chose qui avait réussi à séduire la non-lectrice de chick lit que je suis, si bien que je l’avais lu d’une traite.

La suite, Cher trou de cul, est d’un tout autre registre. L’humour est toujours là, mais il a la saveur du déjà goûté. Quand débute le roman, Clara la chasseuse de têtes vient d’être larguée par son beau musicien qu’elle considérait comme l’homme de sa vie. Et par Internet, en plus! Inutile de préciser que Clara prend très mal la chose (vous l’aurez sans doute deviné grâce au titre).

Vous découvrirez le reste au fil des pages alors que la fille décidée, croisée dans Désespérés s’abstenir, cesse d’être un battante. Pour une histoire qui a duré 72 jours. Pas plus. Si bien que ce personnage qui m’avait plu m’a profondément agacée ici, malgré le talent d’Annie Quintin quand il s’agit de raconter la course à l’homme parfait.

Quand tout ce qu’on voudrait, c’est qu’il ne soit plus son point de repère, son unité de mesure à laquelle tous les autres se trouvent immanquablement comparés en n’étant pas à la hauteur, en n’étant qu’une infime fraction de l’original, affirme Clara, laquelle ne cesse de basculer entre l’envie de détester Damien et de lui dire sa façon de penser et celle d’espérer son retour.

Cela donne lieu à des courriels commençant par « Cher trou de cul » qu’elle n’envoie jamais et à la création d’une quantité de profils sur un site de rencontres, car Clara a l’intention de ne pas faire partie des laissées pour compte très longtemps. Mais les désespérés du premier tome sont toujours vivants et plus nombreux que jamais, d’où sa grande entrée sur les médias sociaux, pensant (re)trouver là un cercle de gens avec qui elle aura des atomes crochus.

En fait, Clara ne sait plus où se jeter. Elle n’est qu’une désespérée de plus qu’on voudrait brasser un peu afin qu’elle redevienne elle-même et cesse d’être cette fifille agaçante.

Le roman d’Annie Quintin ne manque pourtant pas d’humour et l’auteure a le sens du rythme, des situations et des dialogues. Les amatrices du genre devraient donc y trouver leur compte malgré les longueurs, l’interaction entre les deux voix narratives (celle de Clara et celle de l’auteure) qui manque de cohésion, les allers et retours dans le temps qui donnent lieu à des redites et quelques clichés qui ont la vie dure.

Texte publié dans

19 janvier 2014

Les ombres lasses 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Je voyage ainsi
présent à ce qui échappe
monte à l’assaut
de l’effroi

Une tristesse ancienne
se défait d’un seul coup
de hanches

Je t’aimerai encore
demain

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice d’Antonio Castillo Caparrós

18 janvier 2014

Tache d’or 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Ma main
offre les mots
que mon corps
accablé
lui confie

Liés
les mots
portent
le poids de vivre

Micheline La France, Tache d’or au fond de l’œil

*choix de la lectrice d’Helena Wagenaar

Un album sensible pour faire tomber les murs

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 21:19

delautre

Certains albums sont une telle réussite qu’il est impossible de savoir si le texte a précédé l’illustration ou le contraire tant l’un et l’autre se complètent et se répondent. Tel est le cas de l’album écrit par Laurence Fugier et illustré par Isabelle Carrier, De l’autre côté.

Sans nommer les lieux, sans indiquer non plus à quelle époque se déroule l’histoire, l’album réussit à parler d’une réalité que d’aucuns associeront fort probablement à Berlin, parce que la plus évidente, mais qui est aussi celle de Beyrouth et de Varsovie à une certaine époque et de quelques autres villes. Alors que celles-ci étaient divisées par un mur ou qu’une partie de la ville était isolée du reste par des murs ou des barricades, la communication était difficile, et même parfois inexistante.

Pour que les choses changent, il a suffi qu’un ballon franchisse le mur malgré les interdictions. Que deux enfants décident de faire connaissance au moyen d’un ballon qui remplace les lettres et les conversations téléphoniques. Et que a vie leur donne la chance de se rencontrer et de se reconnaître grâce aux dessins sur le ballon quand le mur est un jour détruit.

On peut — on doit — y voir là une analogie avec les barrières de toutes sortes qui séparent adultes et enfants qui vivent pourtant près les uns des autres, mais qui ne se parlent pas par faute de méconnaissance de l’autre ou de perception déformée, d’où le message universel que porte De l’autre côté.

Un album sensible, et historique comme philosophique, qui donne envie d’abolir toute forme de frontière.

17 janvier 2014

Tache d’or 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Crois-tu qu’au fond
l’amour
sauve de tout?

L’amour ne sauve pas
son éclat nous traverse
il nous porte où nous sommes

Micheline La France, Tache d’or au fond de l’œil

*choix de la lectrice de Patricia Bellerose

16 janvier 2014

Tache d’or 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

S’imprimer alors la forme
le récit la cadence
en dentelles en éclats
la vie
dans le coffret de la mémoire

Micheline La France, Tache d’or au fond de l’œil

*choix de la lectrice d’Allen Bookoff

15 janvier 2014

Quelques poèmes de Rachel 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

La vérité se cache derrière ceux-là
qui ne se retournent pas pour la regarder
porte close sur les vivants la vérité
s’ouvre à ceux qui plongent et avancent
à grandes foulées contre des oriflammes
jusqu’à la pierre de leur naissance

Rachel Leclerc, Rabatteurs d’étoiles

*choix de la lectrice d’Armando Barrios

Place à la poésie!

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:11

thomas

Destiné aux lecteurs débutants, le premier roman de Danielle Charland, met en scène Thomas, un jeune garçon à qui on a offert tant de jouets, d’animaux en peluche, d’articles de sport et d’instruments de musique que sa chambre est presque une boutique à elle seule! Mais Thomas s’ennuie. Thomas est désabusé. La surabondance a tué l’intérêt de telle sorte que certains des objets qui feraient le bonheur d’enfants moins nantis sont encore dans leur emballage d’origine.

Mais le jour de ses neuf ans, tout va changer. Lui qui ne rêve plus depuis longtemps va trouver au milieu de sa chambre un cadeau qu’il hésite à ouvrir, pensant y trouver un objet du même acabit que tous ceux, inutiles, qui accaparent déjà le moindre espace.

Or, une surprise de taille attend le garçon. Ce n’est pas un jouet qui se cache dans la boîte, mais un poète! Un poète appelé Mathéo, qui va redonner à la poésie ses lettres de noblesse en montrant à Thomas que celle-ci fait partie de toutes les petites choses qui rendent heureux quand on les regarde avec les yeux du cœur.

Chaque mot peut ainsi devenir magique si on laisse la poésie de la vie entrer en lui. Même des mots comme pêcher et vélo. Des mots dont Thomas connaissait l’existence, mais pas le sens, ni les nuances. Ainsi, grâce à Mathéo, Thomas n’est plus confronté à l’ennui. La poésie lui a apporté le regard nécessaire pour être heureux.

Avec Thomas et les mots magiques, Danielle Charland, signe un fort joli roman. De ceux qui font sourire parce qu’ils nous ramènent à l’essentiel.

Lu dans le cadre du Challenge Le Nez dans les livres – Saison 2

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