Lali

26 janvier 2014

À bicyclette 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 4:01

BELYUKIN (Dmitri) - 5

Faire de la corde à nœuds
Être en difficulté dans une ascension. L’image à retenir est celle du coureur qui, épuisé, n’arrive plus à fournir d’efforts avec ses jambes et tire avec ses bras sur son guidon, à droite puis à gauche, comme on s’agrippe à une corde à nœuds pour tenter de se hisser vers le haut.

(extrait du livre de Jean-Damien Desay, Allumer la chaudière : Le dico savoureux des expressions du cyclisme)

*toile de Dmitri Belyukin

À bicyclette 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 2:01

BEERHORST (Richard) - 13

À la biscotte
Au petit matin. Cette expression en usage dans les pelotons pour désigner un départ aux aurores rappelle que la biscotte est un aliment typique du petit-déjeuner avalé au réveil avant d’enfourcher son vélo.

(extrait du livre de Jean-Damien Desay, Allumer la chaudière : Le dico savoureux des expressions du cyclisme)

*toile de Richard Beerhorst

À bicyclette 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 0:01

PAPAS (Pamela) - 3

Assis près de la fenêtre, le lecteur peint par Pamela Papas s’est mis à rêver à l’été. À sa bicyclette. Aux courses. Si bien que pour oublier l’hiver et le faire oublier à ceux qui s’installeront près d’une fenêtre, il a ouvert le livre de Jean-Damien Desay, Allumer la chaudière : Le dico savoureux des expressions du cyclisme afin de leur offrir quelques expressions, en commençant par celle-ci :
Mettre la barbiche
Gagner un sprint avec une avance minime. L’expression évoque la petitesse de l’écart entre deux concurrents avec la finesse du poil facial.

25 janvier 2014

Les ombres lasses 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Tu lis
je respire entre les lignes
tu dis l’effluve du fleuve
au nord des souvenirs
je fais le chemin
à l’envers
rappelle les paroles
qui dépassent
et font les armes

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice de Carl Vilhelm Holsoe

Le jardin voyageur

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:23

jardin

C’est l’histoire d’une ligne de chemin de fer désaffecté de Manhattan, la High Line, qui a inspiré à Peter Brown Le jardin voyageur, album qui relate comment un jeune garçon qui ne connaissait que le gris se met au jardinage après avoir remarqué quelques pousses vertes là où passaient autrefois les trains. Une passion qui occupera tout son temps et qui aura tellement d’adeptes que la ville morne finira par resplendir.

Le résultat est un bel album, un très bel album, tant par l’histoire elle-même, poétique à souhait, que par ses illustrations où le gris verdoie petit à petit tandis que le brun se met à rougeoyer et le noir à bleuir afin de nous montrer qu’il suffit d’un peu de cœur à l’ouvrage pour embellir le monde. Au propre comme au figuré.

À offrir. Sans aucune hésitation. Aux petits jardiniers comme à ceux qui ne le sont pas encore.

24 janvier 2014

Les ombres lasses 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Très peu de temps consacré
à faire fortune
mais à dire je t’aime

J’écoute tes mains
devenir vagues
pendant que ma tête roule
hors de la nuit
et que je me détache
du cours des choses

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice d’Octav Angheluta

23 janvier 2014

Les ombres lasses 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Le vent joue
un passage difficile

un désarroi
porté plus haut
que la raison
reste
un peu de sens en désordre
une autre forme
donnée au quotidien

un poème

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice d’Anastasia Sotiropoulos

La révolte des mots

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 19:59

revolte desmots

Une fois de plus, j’ai été totalement séduite et captivée par un album jeunesse qui porte sur les mots. Les illustrations d’Izou y sont pour beaucoup : elles sont de toute beauté. Tellement qu’on aurait presque envie de mettre le livre en pièces afin de détacher les illustrations afin d’en décorer une classe, une chambre d’enfant ou une bibliothèque.

Les mots ont ici toute la place. Ceux des discours à n’en plus finir du roi Pompeux 1er, qui a un faible pour ceux qui sont compliqués, négligeant ainsi les mots courants qui se glissent partout. Celui-ci, dans sa passion démesurée et insensée, pousse même les choses au-delà de la raison et exige de ses sujets un vocabulaire châtié et une prononciation parfaite, sous peine d’emprisonnement pour ceux qui ne se conformeront pas à cette directive.

« Parler devint un vrai cauchemar. On avait toujours peur de se tromper, de ne pas employer le mot savant au bon moment. » Ce qui poussa les mots à fuir loin de royaume où ils étaient maltraités, ce qui rendit le roi et ses sujets muets. Emmy, la princesse, qui vivait dans une tour à l’écart, n’ayant jamais eu le besoin de parler, décida de prendre la route avec pour tout bagage trois mots ramassés sur la plage, qui n’avaient pu embarquer et fuir. Ce qui donnera lieu à un périple qui durera des années et dont elle reviendra le baluchon plein de mots.

Une histoire attendrissante et poétique imaginée par Christine Pompéï, illustrée par Izou que tout amoureux de beaux albums devrait avoir dans sa bibliothèque.

Lu dans le cadre du Challenge Le Nez dans les livres – Saison 2

22 janvier 2014

Les ombres lasses 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Déjà tu reparles
autrement
cette vie ce sable
l’empreinte d’un passage
en solitude
comme en terre étrangère

Jean-Marc Lefebvre, Les ombres lasses

*choix de la lectrice d’Alfred Joseph Woolmer

Loin des bons sentiments

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:20

Je_parle_arme_blanche_

Les lecteurs de poésie qui attendaient une nouvelle voix cassante, loin de la beauté et de la douceur des choses trouveront dans le premier recueil de Jonathan Charrette ce souffle et ces mots qu’on croyait disparus avec la mort de Denis Vanier, abondamment cité ici.

quand l’endorphine prononce une épitaphe
l’écriture hure contre les tympans
les mots sont déclarés perte totale
,
écrit-il dans un cri de révolte qui a tout du constat alors que le monde s’effondre et qu’il est
difficile de colmater les cratères
devant cette longue surdose

Au moyen d’une langue dans laquelle les images nous sont jetées au visage comme autant d’éclats de vie où sourd la mort, seule évidence à l’heure où tout se flétrit et se décompose, l’auteur continue son exploration :
mon cœur lègue ses jointures à la morgue
lorsque la peau signe son testament
j’ai l’espérance de vie d’une cicatrice

Rien n’est rose dans Je parle arme blanche. Tout est violence longtemps contenue esquissée à gros traits pour mieux la dire sans concession et sans apitoiement :
Mon corps ni la complexité de son origami
la nuit a juré de n’être que décimation
un étau réorganise mon paysage crânien

Chaque strophe est le résultat d’une analyse, l’effroyable point de non-retour d’une situation sans issue autre que l’écriture, malgré ses pièges et les blessures qu’elle occasionne :
chaque page possède un système respiratoire
il faut en tracer le paysage intérieur
l’écriture est une radiographie du papier
un test de Rorschach toujours échoué
sur les berges de la grammaire

Jonathan Charrette propose une poésie loin des bons sentiments. Loin du tout cuit et du mille fois dit. L’effet est percutant pour les lecteurs habitués aux poètes contemporains qui font preuve de pudeur dans leur vocabulaire et d’économie de mots. Un poète sans peur est né.

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