Lali

8 février 2014

Une déception de A à Z

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 21:03

Impression

Vous arrive-t-il de fermer un livre avec le sentiment d’avoir été floué de A à Z? C’est ce qui vient de m’arriver. Et j’ai eu beau relire le livre, rien n’y fait. Ma première impression n’a pas changé.

Pourtant, j’aimais l’idée d’un personnage bravant tous les dangers afin de trouver qui était responsable de l’effacement des mots dans les livres, une opération qui prenait chaque jour plus d’ampleur. Oui, j’aimais l’idée. Parce que, pour le reste, L’impitoyable questionneur ne me laissera pas le souvenir d’un livre réussi. Ce serait même plutôt le contraire.

Un vilain qui veut attirer un super-héros chez lui afin qu’il devienne lui aussi un méchant, voilà en gros ce que nous raconte plutôt Arnaud Alméras et que nous montre Jacques Azam, dont les illustrations m’ont vraiment, mais vraiment déplu, tant elles sont laides, voire repoussantes.

Un album à oublier.

7 février 2014

Les mêmes pas 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

NONELL I MONTURIOL (Isidre) - 2

Quand l’amour use les derniers mots
on s’étonne du fragment que l’on devient
Quelqu’un se retire
et retranche une part de soi
Le temps perce les paupières
et l’on ne sait plus bien
si la lumière est feu ou plaie

Claude Paradis, Les mêmes pas

*choix de la lectrice d’Isidre Nonell i Monturiol

6 février 2014

Tout amour 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Je t’attendrai
dans une chambre
aux quatre murs de mer.

Ce sera
un dimanche d’automne,
avec ses fumées transparentes,
sa rosée encore bleue
qui te ressemble,
un dimanche où l’on fuit
sans jamais rien rattraper.

Gérard Le Gouic, Tout amour est dernier amour

*choix de la lectrice d’Arnaldo Carpanetti

Capucine se déguise

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:02

capucine

L’album signé Lorentz et illustré par Izou ne révolutionnera pas le monde des albums jeunesse. Ce n’est probablement pas son but. Capucine et la malle aux trésors de Mamie est avant tout un album ludique dont l’intérêt principal est de nous montrer la fantaisie d’une grand-mère aux doigts de fée grâce à de jolies illustrations.

On prendra plaisir à regarder celles-ci, mais l’album ne pourra pas servir à l’apprentissage de la lecture au Québec. En effet, à cause de l’écriture cursive européenne différente de la nôtre qui a été choisie, l’album écartera de nombreux lecteurs potentiels. Dommage. Les déguisements de Capucine étaient pourtant jolis.

5 février 2014

Tout amour 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Quand je te rencontrerai
ce sera l’hiver.
Par ton corps fruitier
Passera le goût de la pluie,
l’odeur essentielle
de la mousse mouillée.

Quand je t’enlacerai
le printemps sera revenu.
Je cueillerai des paupières végétales
sous les premières moiteurs des arbres,
des effleurements tièdes
sur tes seins primevères.

Quand je t’embrasserai
l’été ouvrira ses volières de rosée.
Je te boirai,
m’inonderai de toi comme d’une cruche d’eau
après une journée de travaux
dans la poussière des charrois.

Quand tu seras nue enfin
l’automne se déhanchera
sur les échelles des nouvelles pluies.
Comme un oracle entre les pierres des fontaines,
je lirai, je me devinerai
dans les taches de rousseur de tes reins.

Gérard Le Gouic, Tout amour est dernier amour

*choix de la lectrice de Rita Curtis

La boîte aux mots interdits

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:02

BOITE-AUX-MOTS-INTERDITS

Le distingué Maitre Tao, professeur de Dignité, a horreur de certains mots, parce qu’ils n’ont pas de classe. Ils sont juste rigolos. C’est pour cette raison qu’il les enferme dans une boîte. Pas question qu’on les utilise dans sa maison! Et pourtant, chichi, papouille, couci-couça et chouia sont bien inoffensifs et n’ont rien à voir avec les gros mots qu’on proscrit d’ordinaire aux enfants.

Profitant du fait que le sérieux professeur et son épouse sont sortis faire des fous, Dizi Tôa, leur jeune fils, en profite pour soulever avec précaution le couvercle de la boîte, les mots enfermés ayant promis de lui obéir s’il les libérait. Les mots, trop heureux de pouvoir se promener à leur guise, bousculent le garçon et s’envolent hors de la maison, au grand bonheur des voisins et des commerçants du quartier qui adoptent les fripouille, patatouf, bidouille et autres mots interdits par le grand maître avec un bonheur si évident qu’au retour de ce dernier, il faudra changer les règles.

La boîte aux mots interdits est un véritable bonheur en même temps qu’une leçon de vocabulaire. Quiconque plonge dans cet album écrit par Marie Bataille et illustré par Ulisses Wensell en sortira avec un sourire grand comme ça. Rien de moins.

Lu dans le cadre du Challenge Le Nez dans les livres – Saison 2

4 février 2014

Tout amour 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Je t’attendais dès le pays de notre enfance
quand tu étais une fillette
entre école et nuages,
et moi un garçon roux avaleur d’arc-en-ciel.

Sans nous connaître nous échangions
des paroles de silence et de cils
que je collais sur la carte d’une île
où nous élèverions des écureuils, des grillons,
une ânesse docile.

Chaque jeudi je t’apportais
des poussins d’un jour pour ton corsage,
des araignées pour souffler sur tes larmes,
des couchers de soleil qui t’ouvriraient les lèvres.

Je t’apportais mes mains encore muettes
et mon cœur qui délivrerait le monde.

Gérard Le Gouic, Tout amour est dernier amour

*choix de la lectrice de Thomas Reis

Iggy Peck l’architecte

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:48

Iggy-peck

Je dois vous dire une chose. J’ai eu un véritable coup de foudre pour Iggy Peck l’architecte. Pas un petit. Un énorme. Dès la première aventure du jeune Iggy. Celui-ci, âgé d’à peine deux ans, aime déjà les hauteurs et on ne risque pas trop de voir s’amuser au sol sauf s’il est en aux assises de ses structures. Son premier gratte-ciel : une tour faite de couches…

Suivront des églises faites avec des pommes, une arche de crêpes et un château à base se craies. C’est vous dire si Iggy n’a qu’une idée en tête! Mais c’est sans compter sur la sévère Lila Garatoi. Elle a une peur bleue de tout ce qui est en hauteur depuis qu’à l’occasion d’une visite scolaire, on l’a oubliée dans un des gratte-ciel de la ville et qu’elle est restée bloquée dans un ascenseur pendant deux jours avec les acrobates et les clowns d’un cirque français.

Donc, pas question qu’Iggy fasse autre chose que lire et compter… Pénible pour celui qui rêve de construire des châteaux. Mais la vie est pleine de surprises, comme nous le constaterons. Iggy aura l’occasion de prouver à Lila Garatoi que ses talents d’architecte en herbe doivent être cultivés.

Je dois vous le die à nouveau. J’ai eu un véritable coup de foudre pour Iggy Peck l’architecte. De plus, les illustrations de David Roberts apportent de la fantaisie supplémentaire au texte déjà ludique d’Andrea Beaty. Ce qui en fait un album tout simplement irrésistible.

iggy peck

3 février 2014

Tout amour 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Nous n’irons plus revoir la mer,
ses pagodes d’écume,
ses palais d’une seconde,
ses glauques forteresses,

nous n’irons plus à Tréflez.

Nous n’irons plus revoir les tempêtes,
nous baigner à sec dans les dunes,
nous faire garrotter par les tourbillons
et délivrer comme un poème,

nous n’irons plus à Tronoën.

Nous n’irons plus revoir les îles,
accueillir le dernier appel
des amours et des oiseaux
qui s’en viennent mourir au couchant,

nous n’irons plus à Ouessant.

Gérard Le Gouic, Tout amour est dernier amour

*choix de la lectrice d’Eduardo Leon Garrido

J’ai laissé mon âme au vent

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 21:48

ame au vent

Il est des sujets qui n’ont jamais été et ne seront jamais faciles à aborder. Encore plus quand on s’adresse à un enfant. La mort est un de ceux-là. Et pourtant, elle fait partie de la vie. Roxane Marie Galliez le prouve avec J’ai laissé mon âme au vent, un album destiné aux jeunes lecteurs qui viennent de perdre un grand-parent.

Au moyen d’un poème à l’intention de son petit-fils, l’auteure nous livre un message où la poésie a pris le pas sur la tristesse, où les images heureuses font se taire celles qui ne le sont pas, car il n’est pas question d’absence ici, mais de présence en continu. Dans tous les endroits où l’enfant ira, comme dans tous les détails de ce qui l’entoure, d’un grain de sable à une étoile dans le ciel, il sera là.

C’est cette présence au quotidien que promet l’homme à son petit-fils pour lui dire à quel point il l’aime. Lui dire qu’il ne l’abandonnera jamais même s’il ne fait plus partie de son monde visible et audible. Il est ailleurs. Il est partout. Jamais loin.

Et soudain, la mort fait soudain moins mal. Elle devient aussi légère que certaines bises, car les illustrations signées Éric Puybaret apportent au texte la lumière annoncée par les mots. Une lumière qui réchauffe et éclaire. Qui fait disparaître le noir et tous les gris.

Et on a envie d’une chose. D’une seule chose. Remercier ceux qui ont donné naissance à ce magnifique album. Parce qu’il fait du bien et adoucit les jours qui suivent un deuil. À l’heure où nous, petits et grands, en avons bien besoin.

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