Lali

1 mars 2014

Le bus de Rosa

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:33

Impression

J’ai toujours un faible pour les histoires qui mettent en scène des grands-pères. Probablement parce que j’ai eu la chance de grandir auprès d’un grand-père maternel présent, attentif, curieux de tout. Un grand-père qui était à mes yeux un héros et qui demeure toujours une inspiration.

Il n’était pourtant pas parfait. Et s’il fut un héros, aucun livre ne parla jamais de lui. L’héroïsme est souvent banal quand il n’est pas celui des exploits qu’on étale.

Le grand-père de Ben n’est pas un héros lui non plus. Sinon qu’aux yeux de son petit-fils qui, ce jour-là, ne comprend pas où son aîné veut en venir quand ils s’assoient côte à côte dans un autobus d’un autre temps, au Henry Ford Museum. Or, aujourd’hui, maintenant que Ben est assez grand pour comprendre l’Histoire, son grand-père va lui raconter, au moyen d’une anecdote, l’exploit d’une femme noire qui changea à tout jamais le cours de celle-ci en refusant de se lever afin de donner sa place à un Blanc.

Cette femme, c’est Rosa Parks. Celle qui brava cette loi ségrégationniste et la fit changer. Et Ben est assis là où elle était assise ce jour de 1956 alors que son grand-père est assis là où il était assis ce jour-là. À côté de Ben. Afin de lui raconter dans les moindres détails ce qui se passa dans l’autobus en cette fin d’après-midi. Afin de lui parler de cette femme exceptionnelle, de ce qu’elle a fait pour les siens, de ce pasteur qui s’est aussi battu. Afin qu’il sache d’où il vient et qu’il ne l’oublie jamais.

Un album émouvant qui redonne à Rosa Parks ses lettres de noblesse. En même temps qu’il nous rappelle de ne pas baisser les bras devant l’injustice.

À offrir à tous les enfants de votre entourage.

28 février 2014

Les vers d’Andrée 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

WOOD (Andy) - 1

il est de ces nuits aux yeux fermées
qui nous apprennent à lire

où j’écris à la lumière lente
d’une fleur
solitaire

éteignoirs
mes d’aube
trempés de rosée

Andrée Christiansen, Racines de neige

*choix de la lectrice d’Andy Wood

Un si petit chapeau

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:44

petit chapeau

Il était une fois un ours qui avait possédait un petit chapeau, un très petit chapeau, un chapeau minuscule, en fait. Un chapeau bien trop petit pour lui, un chapeau qui ne lui tenait pas sur la tête, mais auquel il était attaché. Un chapeau qu’il décida de déposer sur un banc pour qu’il trouve tête à sa taille. Ce qui finit par arriver, puisque le chapeau disparut.

Bien sûr que l’ours fut triste. Et qu’il s’ennuya de son ami disparu. Même si le bonnet tricoté par sa grand-mère le tenait bien au chaud, ce que n’avait pu faire le minuscule chapeau.

Le temps passa. Puis vint le printemps qui ramena un oiseau parti se réchauffer les plumes durant la saison froide. Un oiseau tout petit qui portait sur la tête le tout petit chapeau. Et qui avait pour l’ours un cadeau : un chapeau à sa taille, identique au sien.

Une histoire toute simple, avec peu de mots, des illustrations de Marjorie Béal s’étalant sur deux pages. Un album qui a le goût du bonheur et qui fait battre le cœur des enfants et des grands. Un album rouge où les larmes sont bleues.

Coup de foudre assuré. Si, si. Rien de moins. À moins que vous ne fassiez partie de ces gens (infréquentables) revenus de tout.

27 février 2014

Les vers d’Andrée 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

YEOMANS (Richard)

Le peintre suit le pinceau abstrait de la neige
ses leçons de regard
la lente floraison
de l’absence

il efface le jardin
le découvre

les ailes grandes ouvertes du blanc
aux milliers de couleurs
d’un seul trait
apaisent l’angoisse d’un pas
égaré dans le paysage

Andrée Christiansen, Racines de neige

*choix de la lectrice de Richard Yeomans

26 février 2014

Les vers d’Andrée 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

ZELENKO (Alexander Ustinovich)

pourquoi l’hiver
si lent
tarit de silence et d’absence

il faut pourtant une éternité
à la pierre pour devenir oiseau

pourquoi tous ces tourments
sans réponse

Andrée Christiansen, Racines de neige

*choix de la lectrice d’Alexander Ustinovich Zelenko

Les échasses rouges

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 20:04

échasses

J’aime les contes qui me surprennent et me ravissent, qui me font rêver et qui m’attendrissent. Et j’aime les lire et les relire quand ils possèdent à mes yeux toutes les qualités. C’est le cas du très bel album écrit et illustré par Éric Puybaret, Les échasses rouges, où il est question d’une ville sur pilotis, de ses habitants qui utilisent des échasses pour se déplacer, et de Léopold, qui a des échasses tellement grandes qu’il a la tête perchée dans le ciel.

Et de là-haut, on ne se rend pas toujours compte de ce qui se passe en bas, beaucoup plus bas, parce qu’il y a les nuages, les étoiles et la pie, son amie. Jusqu’au jour où celle-ci, vêtue de ses plus beaux atours, abandonne Léopold à ses hauteurs afin de participer à la fête annuelle qui se tient là-bas, en bas, vraiment bas. Si bas qu’il lui faut se pencher, se pencher et se pencher pour découvrir ce qui s’y déroule. Et surtout ce qui ne s’y déroule pas, la réserve de bois étant tombée à l’eau, ce qui empêche la fête de battre son plein, car impossible de faire un feu sans bois sec.

Et pourtant… il y eut un feu. Un immense feu de joie. Grâce à Léopold qui sacrifia ses échasses pour le bonheur des autres.

N’est grand que celui qui a un grand cœur. Ce conte magnifique nous le prouve. Quant aux illustrations, chacune d’elles est un poème.

Un album parfait.

echasses-rouges

25 février 2014

Les vers d’Andrée 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

ZINLOVSKY (Anna)

pour participer au miracle
du premier printemps
épouser l’énigme
de l’invisible promesse

regarder mourir la neige
l’écouter murmurer
le nom inédit
de l’oiseau
du nid
de la feuille

Andrée Christiansen, Racines de neige

*choix de la lectrice d’Anna Zinlovsky (dont toute trace a disparu)

24 février 2014

Les vers d’Andrée 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

ZUCKER (Jacques)

le poète aussi tremble
avant d’abandonner
son âme végétale
à la chapelle ardente du vide

il revêt l’ombre
de l’arbre nu
se voile
de ses leçons de ténèbres

accueille la perte
chute encore
jusqu’au règne dissonant des racines
là où la lumière
est l’obscur
qui sait voir

Andrée Christiansen, Racines de neige

*choix de la lectrice de Jacques Zucker

23 février 2014

Les vers d’Andrée 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Opnamedatum:  2012-06-14

le jardin aussi a besoin de rêver

immobile en sa migration profonde
dans les boues obscures
bercé par sa source invisible
il ourdit les figures
d’une naissance sans nom

Andrée Christiansen, Racines de neige

*choix de la lectrice de Bramine Grandmont-Hubrecht

Un dimanche dans l’Aveyron 10

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 20:01

ANKER (Albert) - 36

Tout homme qui choisit de rester dans son enclos, s’il n’y gagne rien, n’y perd rien
C’était la conception de la sagesse lorsqu’un homme n’était pas entreprenant et hésitait à prendre trop de risques pour ses affaires. Ce proverbe continue toujours à s’appliquer aux hommes timorés.

(extrait du livre de livre de Daniel Crozes, Les 501 proverbes de l’Aveyron)

*toile d’Albert Anker

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