Lali

24 mars 2014

Quelques jours avec Marie-Hélène 7

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

DAISAY (Karine) - 3

et quand les phrases commenceront
à exister nous saurons
que nous sommes bien chez nous

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe

*choix de la lectrice de Karine Daisay

Monsieur Julot

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:23

monsieur julot

Quand on travaille de près avec les personnes touchées par le cancer, même si ce n’est pas à titre de membre du personnel médical, on ne fait pas exprès pour se plonger dans des livres qui traitent de cette maladie qui touchera près de deux Canadiens sur trois au cours de sa vie.

Mais il arrive qu’on passe outre, que ce qu’on a lu au sujet d’un livre nous pousse à aller y voir de plus près, nonobstant le sujet. Et même s’il est abondamment question de cancer dans Monsieur Julot, la narratrice devant affronter une nouvelle batterie de traitements afin d’en finir, une fois pour toutes espère-t-elle, avec le cancer qui s’est attaqué à elle pour la deuxième fois, il est beaucoup question d’amour, des liens pas toujours évidents qui unissent les êtres humains et la difficulté de vivre avec un secret toute sa vie.

Véronique ne s’attendait pas à être aux prises avec le cancer à nouveau. Et si elle raconte à la fois son combat, son quotidien auprès des siens, pour elle comme pour eux, au « je », il ne s’agit pas que d’elle, mais aussi de celle qu’elle avait croisée lors de ses précédents traitements. Marie-Louise, qui a atteint un âge vénérable, ne va pas s’en sortir cette fois et, au seuil de la mort, raconte sa vie à Véronique et lui parle notamment de ce fils adoptif qui ne vient pas la voir.

Sur un coup de tête, Véronique décide de lui écrire afin qu’il vienne visiter sa tante, qui l’a élevé. Et ce qui est d’abord un cri du cœur devient une longue correspondance entre Véronique et un être totalement muet. Car Henri (Julot) ne répond pas. Même si elle en fait son confident et lui parle de sa maladie, de son fils, de tout ce qu’elle souhaite. De tout ce qui lui passe par la tête. Sans pudeur. Comme si elle le connaissait depuis toujours, comme elle se confierait à sa meilleure amie, voire à son psy.

Et j’avoue que ça m’a dérangée qu’elle se confie ainsi à un étranger. Beaucoup, même. Mais j’ai fini par me laisser prendre au jeu. Séduite par l’écriture, quelques belles envolées, le sens de la dérision de l’auteure, quelques répliques cinglantes, et son regard extraordinaire sur la vie, la maladie et même la mort.

Marie-Christine Bernard a déjà fait face au cancer. Deux fois plutôt qu’une, comme Véronique. C’est probablement la raison pour laquelle ce qu’elle a écrit est poignant sans être déchirant, parfois drôle en demeurant subtil, juste et sensible.

Monsieur Julot est un beau roman. Un très beau roman. Sur la vie, la maladie, l’amour. Quiconque y entre sera touché et ne regrettera pas son intrusion dans la vie de Véronique et de Marie-Louise. Pas une seconde.

23 mars 2014

Quelques jours avec Marie-Hélène 6

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GRAU-SALA (Emilio) - 3

les livres
entassés dans les boîtes
dans l’attente
nous en déballons une
juste une
pour tisser un passage
avec les mots des autres

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe

*choix de la lectrice d’Emilio Grau-Sala

22 mars 2014

Quelques jours avec Marie-Hélène 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

HOWARD (Ghislaine) - 3

la matinée
mime l’éternité
sous la couette nous perdons
ce qui se trame derrière les rideaux

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe

*choix de la lectrice de Ghislaine Howard

Un roman dont vous ne ferez qu’une bouchée!

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:59

moities

Même si je sais par expérience qu’il ne faut pas se fier aux quatrièmes de couverture, j’avoue avoir été totalement séduite par celui du roman de Juditz Itzi. L’effet ne s’est pas estompé : j’ai adoré Les moitiés d’Alice.

Même si elle ne mange jamais davantage que la moitié de tout, Alice est loin de vivre à moitié. Raisonneuse, intrépide, curieuse, sensible, attentionnée et généreuse, Alice, huit ans, a toujours une idée en tête et beaucoup d’imagination pour arriver à ses fins si elle a décidé d’en avoir le cœur net. Que ce soit afin de connaître le secret de Sabrina Lavoie, la « méchante » de la classe qui a décidé de lui faire la peau, pour plaire à son père qui a toujours quelque chose à redire quand il n’est pas à voguer sur l’océan ou pour faire connaissance avec les pensionnaires de la maison de retraite où vit sa grand-mère, Alice ne se laisse pas arrêter par les embûches sur son chemin.

Cela donne un roman à la fois léger et sérieux, selon la quête du moment et les événements qui viennent ponctuer le quotidien de la fillette. Car tout n’est pas rose pour Alice. La maladie de sa meilleure amie et le lourd secret de sa famille seront pour elle des occasions de montrer à quel point elle est capable de tout, malgré ses huit ans.

D’aucuns ont du mal avec des enfants en avance sur leur âge quand ils sont les héros de certains romans. Ce n’est pas mon cas, si cela tient la route et est plausible. Je n’ai pas une minute douté de la crédibilité ni des personnages ni des événements auxquels ils font face.

Attendrie par l’héroïne-narratrice, son regard sur la vie et la langue imagée et colorée qui est la sienne, j’ai savouré chacun des épisodes de ce roman que j’aurais pu lire d’une traite, mais que j’ai étiré pour le simple plaisir de le faire.

Rien que les séances chez les psychologues, que la gamine confond avec des spéléologues, car les deux explorent des zones sombres (le cerveau étant une espèce de grotte complexe), valent le détour. J’en ris encore.

Vous aurez compris qu’Alice est tout simplement irrésistible et que j’ai beaucoup apprécié la façon de raconter de Judith Itzi. Verdict : j’en redemande.

Texte publié dans

21 mars 2014

Quelques jours avec Marie-Hélène 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

RAVEL (Édouard John)

catalogue d’empreintes
les chemins
recueillent nos errances
et la perte
le glas de novembre

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe

*choix de la lectrice d’Édouard John Ravel

20 mars 2014

Quelques jours avec Marie-Hélène 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

RASSENFOSSE (Armand) - 2

deux inconnus se troublent
en bordure du trottoir
l’aube
assise sur la ville
devient couturière

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe

*choix de la lectrice d’Armand Rassenfosse

Papa, maman, nos livres et moi

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:09

papa maman

Vous arrive-t-il de lire un album pour enfants parce que le quatrième de couverture était des plus tentants et de le fermer en vous disant que vous n’en retiendrez rien?

C’est ce qui m’est arrivé avec Papa, maman, nos livres et moi, que signe Danielle Marcotte dont, en général, j’apprécie beaucoup les livres, un album d’ailleurs joliment illustré par Josée Bisaillon.

Se voulant un hommage à la lecture, l’album destiné aux jeunes lecteurs peut être considéré comme réussi si on ne s’attarde que sur cet élément. Mais qu’apporte-t-il de plus qu’un joli clin d’œil à des scènes de lecture en famille dans toutes sortes de lieux et avec chacun des membres d’une famille? J’avoue ne pas être en mesure de vous le dire. Je suis demeurée sur ma faim.

L’adulte en moi était peut-être trop présente pour que je puisse prendre un réel plaisir à ce livre. Du moins, c’est ce que je me dis pour excuser mon peu d’enthousiasme.

Maintenant, à vous de juger.

Lu dans le cadre du Challenge Le Nez dans les livres – Saison 2

19 mars 2014

Quelques jours avec Marie-Hélène 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

GRÜNEWALD (Isaac) - 2

les chemins ne seront plus tracés déjà
tu réinventes l’espace
sa géographie en courtepointe

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe

*choix de la lectrice d’Isaac Grünewald

18 mars 2014

Quelques jours avec Marie-Hélène 1

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

FRY (Roger) - 3

en finir
avec nos pas perdus
l’attente vers tous les ailleurs
hésite encore
sous les horaires paniques
tu écris
je sculpterai Montréal

Marie-Hélène Sarrasin, Géographie en courtepointe

*choix de la lectrice de Roger Fry

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