Pattes d’oie 6
Écrire
Débouler dans les mots
déboulonner le temps
dans lequel les jours sont figés
Écrire
mais manquer de courage
le plus simple de relire
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Margaret Dyer
Écrire
Débouler dans les mots
déboulonner le temps
dans lequel les jours sont figés
Écrire
mais manquer de courage
le plus simple de relire
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Margaret Dyer
Les fleurs ont cessé de parler
une distance est née
sans ramures ni feuillages
qui ne fait pas d’ombrage
La vie emprunte
les parcours de l’oubli
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Maxwell Doig
L’aiguille joue et rejoue
le passage
une voix rauque
usée comme la piste
Qu’elle se taise
je ne veux rien savoir
du temps qui passe a passé
passera
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Susan Diehl
Le brouillard est levé
la lune
ronde
règne sur l’oubli
sans un mot pas une plainte
quelle beauté
indolente
clarté
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Véronique Didierlaurent
C’est là que tout commence et finit
le rire des nuages
le murmure de la mer
par-dessus les blés
elle ne sait plus
tout se mêle
le poème
se vit dans la nuit
et la peur au-delà des heures
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Béla Czene
On évite même le mot
avec ses ailes mouillées
qui craignent la lumière
comme s’il voulait caresser
sans oser insister
incapable de s’envoler
sous son fardeau de néant
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Rick Nease
Dès le départ, j’ai aimé la frimousse d’Emma. Puis, comme elle adore son grand-père, ce que nous apprenons dès la première page, j’ai tout de suite aimé Emma. C’est comme ça quand on a beaucoup aimé son ou ses grands-pères. On aime les enfants qui aiment les leurs, en vrai ou dans les livres.
Et comme Emma adore son grand-père, elle aime faire tout ce qu’il fait. Notamment, mettre des pièces de monnaie dans ses poches pour entendre le bruit qu’elles font quand elle saute ou quand elle court.
Mais si papi avait autre chose que des pièces de monnaie dans ses poches? S’il transportait des pierres qu’il passe d’une poche à l’autre, faisant d’elles des pierres précieuses parce qu’elles seront des signes de gestes utiles et généreux? C’est ce qu’Emma va découvrir dans cet album écrit par Anne Renaud et illustré par Leanne Franson dont les aquarelles sont tout simplement magnifiques.
Les pierres d’Emma, un album vivifiant, tendre, en même temps qu’axé sur les valeurs universelles et sur le bonheur qu’on ressent à faire du bien autour de soi. Un livre qu’on a envie d’offrir aux enfants pour qu’ils fassent comme Emma et son grand-père. Pour cette belle image d’un lien intergénérationnel. Pour le bonheur qui nous étreint quand on ferme le livre.
Un livre que j’aurais voulu lire avec mon grand-père.
Quelques mots écoutés font un poème
où l’on garde à jamais
l’eau d’une voix.
On la met au secret
dans une gorge plus profonde
où seul on jouera de ses reflets
jusqu’à y perdre les siens.
Tout peut durer autour.
Dans leur déroute, la tendresse
toujours optimiste figure
l’entremetteuse.
Jeanine Salesse, Le pont de neige
*choix de la lectrice signée Hope Gangloff
Dans le corps obscurci, se défait
ce qu’on avait mis tant de soin
à équilibrer. Et le temps
qui n’a pas de rebord
laisse rebondir les secrets et les peurs,
ces pesons d’ombre
qui poussent la lumière
à bout.
Qui ne demande rien.
Jeanine Salesse, Le pont de neige
*choix de la lectrice de Christi Furnas
À minuit flotte une aile
au-dessus des herbages, un rêve
sans mouvement.
Duvet et silence : l’effluve
du manque.
Une main s’endort.
Elle a trouvé la tiédeur contre un corps
imaginé. Contre
son absence même.
Jeanine Salesse, Le pont de neige
*choix de la lectrice d’Alice