Consolations 6
on attend sur la berge
les reflets revenus :
le reflux de la crue —
le miroir d
Pierre Ouellet, Consolations
*choix de la lectrice de Liu Wenjin
on attend sur la berge
les reflets revenus :
le reflux de la crue —
le miroir d
Pierre Ouellet, Consolations
*choix de la lectrice de Liu Wenjin
l’amour a froid
entre elle et moi
— une
main dans la main
réchauffe le cœur :
feu pris — le
rêve égare
loin de chez soi :
dans la forêt de l’autre
— rien ne m’abrite :
le corps aimé
laisse —
pendant la nuit
— passer de l’air
entre ses doigts
Pierre Ouellet, Consolations
*choix de la lectrice de Sue Levy
le silence est clair :
eau de roche
entre les roches
sur les débris
d’une vie ramenée
à son mystère :
ru d’heures
que le torrent
refoule jusqu’à sa source
entre les pierres : le pas
que le désert calcifiera —
le long cordon de la durée : coupé
Pierre Ouellet, Consolations
*choix de la lectrice de George Dunlop Leslie
la terre regarde le ciel
seulement : c’est son
miroir
— tu changes
les mots en choses :
ricochet contre
les reflets où la terre
se mue en chimères —
face
cachée du vent
où l’être passe
son temps
tu toucheras l’air
que prend le réel
dans tes miroitements
Pierre Ouellet, Consolations
*choix de la lectrice de Cecil Mary Leslie
une vie
dont le sens
n’a plus de mots
pour se dire
même insensée
qu’elle serait : il reste
à se couler
pas à pas dans le vide
que le sens
à jamais perdu
de sa vie creuse
autour de soi
— cercles dans l’eau trouble
Pierre Ouellet, Consolations
*choix de la lectrice signée Henry Lerolle
jouer sa vie
comme
le musicien
la partition difficile
— déchiffrant
chaque note avant
de la traduire en son
— l’être se mue
en faits et gestes
puis quelques paroles :
elles donnent un sens
à ce qu’on vit —
qui ne le prend pas : fuit
Pierre Ouellet, Consolations
*choix de la lectrice d’Andrew Loomis
Les nuages meurent aussi
on ne les pleure pas
leurs larmes remplacent les nôtres
jusqu’à la victoire du soleil
ressuscité
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice signée Harper Pennington
J’écris dit-elle
pour entendre l’absence
j’écris pour réconcilier les mots
ouvrir l’accès au présent
des mots de fleurs
une simple pensée
un souffle
de vent
l’éternité
juste un instant
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Maurice Millière
Une feuille morte
au loin
abandonnée
l’étang le sait
la beauté ne meurt pas
elle écrit sur le jour
le visage fragile
du lendemain
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Moritz Coschell
J’oublie parfois des mots
toujours les mêmes
jeunes et clairs
comme le jour
Dans la paume du soir
vacille la lumière
irréelle à la brunante
Marcelle Roy, Pattes d’oie
*choix de la lectrice de Micheline Colin