Anecdotes de libraire 28
Ils auront beau utiliser tous les il et tous les elle du monde, les écrivains et leurs personnages seront toujours pris l’un pour l’autre et à jamais indissociables. Et pourtant, combien sont différents les héros des romans et ceux qui les créent. Très souvent, même si pas toujours. Je ne m’aventurerai pas à dire la plupart du temps, mais très souvent oui.
Et pourtant. Combien de fois ai-je entendu des conversations pour le moins étonnantes où un lecteur me parlait du mal de vivre d’un écrivain, parce que le personnage de son plus récent roman en souffrait et qu’il ne faisait pas la différence entre les deux? Combien de fois aussi ai-je vu des auteurs décevoir certains lecteurs parce qu’ils ne ressemblaient pas à leurs héros? On n’a jamais demandé à Renoir de ressembler à une de ses lectrices bien en chair…
Pourquoi faudrait-il donc qu’un écrivain et son personnage principal ne fassent qu’un? Voilà quelque chose que je ne saisis pas. Comme si le seul fait d’écrire devait faire écrire sur soi, parler de soi, développer autour de soi. Et la fiction dans tout ça? Et le regard observateur du créateur auquel le peintre a droit, pourquoi devrait-il être retiré de l’écrivain?
Peut-être serait-il temps de lire un livre comme on regarde un tableau? En oubliant ce qu’on sait de l’auteur ou ce qu’on ne sait pas, pour simplement se laisser porter par ce qu’il raconte et son style?
*sur une toile de Mark Laguë
Absolument ! Je suis tout à fait d’accord avec toi Lali ! Bien sûr, on peut avoir une préférence pour un auteur mais il serait judicieux de faire la part des choses…séparer l’auteur et l’histoire. Savoir goûter au texte et s’y imprégner !
Je trouve la toile superbe où les passants se mettent à l’abri de la pluie devant une librairie.
Merci Lali pour ton anecdote !
Comment by Denise — 27 octobre 2008 @ 8:10
«Lire est une forme de paresse dans la mesure où on laisse le livre penser à la place du lecteur. Le lecteur lit et se figure qu’il pense ; de là ce plaisir qui flatte l’amour-propre d’une illusion délicate.»
« Notre vie est un livre qui s’écrit tout seul. Nous sommes des personnages de roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l’auteur »
« Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade »
[ Julien Green ]
Comment by chantal — 27 octobre 2008 @ 20:31