À peine cinq heures…
J’aime cette lumière du matin qui envahit la chambre, alors que la ville est à demi endormie. J’aime cette lumière qui entre dans toutes les pièces parce que je ne ferme pas les rideaux, parce que je ne descends pas les stores, parce qu’ailleurs j’oublie de fermer les volets.
J’aime ce soleil qui joue sur ma peau et qui éclaire mon bureau. J’aime lire les nouvelles, lire les courriels informatifs ou amicaux, en prenant un bol du café tandis que le soleil réchauffe mon épaule nue.
Mais je n’ai pas tous les matins ce plaisir. Il y a des matins gris, des matins sans lumières, des matins de nuage et de pluie, où la lumière ne se glisse pas jusqu’à moi. Et pourtant, je fais comme si. Je m’asseoie à ma chaise, là, juste en plein milieu de la pièce, où le soleil me darde dès 5 heures. Bien sûr, ce n’est pas tout à fait pareil. Mais c’est un rendez-vous auquel je tiens. Même si celui avec qui j’ai rendez-vous est inconstant, même s’il fixe comme il l’entend ses heures, même si l’hiver il me fait attendre.
Nous avons un rapport privilégié. Je ne ferme pas les rideaux, je ne descends pas les stores, et ailleurs je laisse les volets ouverts. Il est chez lui, il entre quand il veut. Et je lui donne mon cou et ma joue. Nous sommes de vieux complices.