Lali

9 novembre 2008

En vos mots 83

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Qu’écrit-il? Un roman? Des poèmes? Une pièce de théâtre? Une lettre? À vous de nous raconter l’écrivain de Peter Cohen. À vous de nous livrer ses secrets. En vos mots. Puisqu’il est à vous pour une semaine.

Ce n’est que dimanche prochain, à 8 heures, heure du Québec, que nous lirons tous vos textes d’un seul coup et pas avant. Parce que c’est là le jeu de la catégorie En vos mots. Un jeu qui n’appartient qu’à vous et à votre imagination. Un jeu qui existe parce que vous le jouez.

Puisse l’écrivain penché sur sa feuille vous inspirer… À dimanche prochain!

5 commentaires »

  1. Ce texte est connu, mais comme je le trouve très vrai et très juste, je n’hésite pas à vous l’écrire, juste au cas où vous l’ayez oublié…

    Un groupe de jeunes gens étudiait en géographie les 7 Merveilles du Monde.

    À la fin d’un cours, le professeur demande aux étudiants de faire une liste de ce qu’ils « croient être » les 7 Merveilles du monde.

    Sauf quelques désaccords, les étudiants écrivent pour la plupart sur leur copie:

    1 – Le temple d’Artémis à Ephèse, en Turquie

    2 – Les pyramides d’Egypte

    3 – Les jardins suspendus de Babylone, en Irak

    4 – Le mausolée d’Halicarnasse, en Turquie

    5 – Le phare d’Alexandrie, en Egypte

    6 – Le colosse de Rhodes, en Grèce

    7 – La statue de Zeus Olympien, à Athènes

    Tout en recueillant les réponses, le professeur aperçoit une jeune fille bien tranquille qui n’a pas encore commencé sa réponse, alors, il lui demande gentiment si elle éprouve quelque difficulté à rédiger cette liste.

    La jeune fille lui répond: « Oui, en effet; je ne peux vraiment pas me décider, il y en a tellement. »

    Le professeur de lui répondre: « Dis-moi ce que tu as trouvé, et je pourrai peut-être t’aider »

    La jeune fille hésite, puis commence à écrire:

    1 – Voir

    2 – Entendre

    3 – Toucher

    4 – Sentir

    Elle hésite encore un peu puis continue avec:

    5 – Courir

    6 – Rire

    7 – Aimer

    Comme c’est facile de regarder les exploits humains et de les considérer comme des merveilles, tandis que nous ne voyons même plus la grandeur de ces cadeaux si merveilleux qui nous ont été donnés gratuitement. Nous avons même tendance à les qualifier de « très ordinaires ».

    Nous pourrions peut-être faire une petite pause aujourd’hui, et nous rappeler combien ces cadeaux de vie sont vraiment de Grandes Merveilles !

    Comment by chantal — 9 novembre 2008 @ 16:16

  2. Cela fait bientôt deux heures de temps qu’Eric est penché sur sa feuille. Il cherche ses mots, il ne trouve pas l’inspiration, il a écrit dix mots qu’il trace aussitôt. Non, décidemment, se dit-il, rien ne va comme je veux, aujourd’hui ! Pourtant écrire une lettre à sa maman n’est pas difficile mais sa journée a été remplie de contrariétés au travail.

    Petit à petit, les idées lui viennent.

    Ma chère maman, je voulais t’écrire beaucoup de choses mais les mots ne me viennent pas facilement !

    Je te raconterais juste que je me souviendrais toute ma vie lorsque tu nous lisais avant de dormir le très beau poème d’Alphonse Lamartine : « La vieille maison abandonnée ».

    « Le mur est gris, la tuile est rousse,
    L’hiver a rongé le ciment ;
    Des pierres disjointes la mousse
    Verdit l’humide fondement

    La porte où file l’araignée,
    Qui n’entend plus le doux accueil,
    Reste immobile et dédaignée
    Et ne tourne plus sur son seuil.

    Les volets que le moineau souille
    Détachés de leurs gonds de rouille,
    Battent nuit et jour le granit,
    Les vitraux brisés par les grêles
    Livrent aux hirondelles
    Un libre passage à leur nid !

    De la solitaire demeure
    Une ombre lourde d’heure en heure
    Se détache sur le gazon :
    Et cette ombre, couchée et morte,
    Est la seule chose qui sorte
    Tout le jour de cette maison !

    A l’heure où la rosée s’évapore
    Tous ces volets fermés s’ouvraient à sa chaleur,
    Pour y laisser entrer, avec la tiède aurore,
    Les nocturnes parfums de nos vignes en fleur.

    La mère de sa couche à ces doux bruits levée,
    Sur ces fronts inégaux se penchait tour à tour,
    Comme la poule heureuse assemble sa couvée,
    Leur apprenant les mots qui bénissent le jour.

    Moins de balbutiements sortent du nid sonore,
    Quand au rayon d’été qui vient la réveiller,
    L’hirondelle au plafond qui les abrite encore,
    A ses petits sans plume apprend à gazouiller.

    Et les bruits du foyer que l’aube fait renaître,
    Montaient avec le jour, et dans les intervalles,
    Des aboiements du chien qui voit sortir son maître
    Les Claviers résonnaient dans le chant des cigales.  »

    Cela fait quelques jours que j’ai pris conscience de la maison de tes parents que tu tenais à coeur. Elle est toujours restée en l’état car je suis allé souvent la voir. Figure-toi qu’avec les enfants, nous avons même mangé devant la maison et je trouve qu’elle ressemble à la maison du poème d’Alphonse Lamartine.

    Tout à coup, j’ai eu un flash et je me suis dit que cela te rendra heureuse d’apprendre ma décision. Voilà, maman ! J’ai décidé de remettre à neuf ta maison et ainsi tu pourras venir y passer tes vacances et nous serons à tes côtés. Si tu le désires, tu pourras y rester même plus longtemps, tout le temps.

    La maison demande beaucoup de travail mais je demanderai de l’aide au cousin Henri et à mon beau-frère. Je suis sûr qu’ils accepteront.

    Tu auras l’eau courante, l’électricité et tout le confort. Tu verras comme tu y seras bien.

    Pour le jardin, il n’y a pas de problème. Il faudra le rafraîchir un peu, tailler des arbres ici et là et replanter quelques fleurs. Ce sera le paradis et je te vois déjà sur la terrasse, te prélasser avec une tasse de thé. C’est tellement peu de chose à côté de tout ce que tu nous a donné, maman. Je te fabriquerais même un banc sous le cerisier qui donne toujours des fruits.

    Tu vois, maman, cette maison, je la vois déjà avec toi à l’intérieur ou en train de couper quelques fleurs pour les déposer dans le beau vase de grand-maman.

    Cette maison aura à nouveau une âme !

    Tout la famille se réjouit de te voir installée dans ta maison.

    Ne t’inquiète surtout pas pour nous pour le travail ma petite maman. Nous avons la chance d’être en santé et c’est le plus important.

    Jaennette et les enfants t’embrassent très tendrement et moi aussi !

    Nous viendrons très prochainement te rendre visite.

    En attendant, fais de beaux rêves…

    Eric

    Comment by Denise — 12 novembre 2008 @ 15:44

  3. DÉTERRER L’ÉCRIT VAIN

    Une plume dans la main droite ébauche.
    En vain l’écrivain recompose.
    Tandis que s’engourdit la gauche,
    Envers et contre tous , il ose!

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 13 novembre 2008 @ 9:07

  4. Un ami, rien qu’un ami, c’est aussi précieux qu’une vie. [Georges Bernanos]

    Bonjour mon ami,

    Cet après-midi, je me suis promené un peu dans le parc. J’ai vu un enfant rieur courant derrière un ballon. Je suis resté pendant longtemps le regard hypnotisé par son sourire. Il te ressemblait tellement. On dirait toi quand on était enfants. T’en souviens-tu encore. C’était il y a si longtemps.

    On est devenus des frères sans que l’un ni l’autre ne s’en aperçoivent vraiment. À croire que nous l’avons seulement compris quand nous nous sommes séparées. À l’âge adulte. Quand la grande porte en fer aux couleurs d’une prison s’est ouverte pour nous séparer.

    Je me souviens de ton regard désespéré, comme si tu venais de perdre toutes tes richesses. J’avais probablement le même regard que le tien. On ne pouvait pas encore se douter de combien on allait se manquer l’un l’autre.

    Depuis douze hivers qu’on se réchauffait l’un à l’autre dans la solitude des Noëls où la prière remplace le manque de tendresse. On était si petits. Et puis les autres, les grands, nous semblaient des géants féroces, qui nous faisaient peur. C’était facile pour ces ‘géants’ de nous frapper et de nous punir pour un quelconque motif. Et nous nous réconfortions l’un l’autre. Tour à tour. Parce qu’on s’aimait. Parce qu’on était des frères et qu’on ne le savait pas. Certes, on ne l’était pas à la naissance mais on l’est devenus. Heure après l’heure. Hiver après hiver. Larme après larme.

    Te souviens-tu de combien on était bien ensemble. Combien on était heureux. On se racontait pendant des heures nos peurs, nos rêves, nos espérances. L’autre n’a jamais ignoré aucun secret. On était nous. Et on ne s’est jamais rien promis. Et pourtant, on était le sourire de l’autre.

    Plus de trente ans que tu es parti. Plus de trente ans que tu me manques. Au début, je te pleurais à grosses larmes orphelines. Puis, avec le temps les larmes ont disparu. Seul le cœur saigne.

    Depuis lors, d’autres amitiés sont venues remplir mon existence. Aussi éphémères que vides. Et pourtant remplies de promesses. Remplies des mots enjolivés par le parfum de l’envie de plaire. Alors que l’amitié ne se promet jamais rien. Elle est là. Comme un lever de soleil, comme un oiseau libre du matin. Comme le bouillonnement d’un ruisseau. Comme une vague qui éclate contre le sable. Comme un soleil qui s’émerveille chaque soir dans les bras tendres de la nuit.

    Tout ce qui nous émerveille ne connaît pas de promesses.

    Des fois je souris à l’idée de me dire qu’on ne s’est jamais rien promis, mais qu’on ne s’est jamais perdus. L’amitié a toujours été la plus forte, même après chaque bagarre.

    Quelquefois, je voudrais te dire combien tu me manques, mais là où tu es tu dois me voir et tu le sais. Probablement que je te manque moi aussi.

    Il m’arrive de rencontrer certains de ces enfants d’infortune, qui ont caressé les mêmes couloirs froids que nous. On est heureux de se rencontrer. Mais on a tous refait notre vie. Il nous arrive de parler de toi. Ils finissent tous par me dire que le temps passe vite. Trente ans que tu es mort, un matin de janvier. Par erreur. Et ils me disent tous d’un air tristement songeur :

    Vous étiez toujours ensemble. Mon Dieu, plus de trente ans déjà… que le temps passe vite…

    Et à chaque fois, j’ai toujours envie de leur dire que tu es là. Tous les jours. Et que tu n’es pas encore mort. Puisque je vis encore.

    Ton Ami

    Comment by Armando — 15 novembre 2008 @ 14:07

  5. Que « En Vos Mots  » sont humains…. touchants, plein d’amour, d’amitié, de tendresse. ! Merci ! Ce fut un doux moment de lecture !

    Comment by chantal — 16 novembre 2008 @ 16:04

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