Lali

17 novembre 2014

Des héros et des questions

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 20:56

Truculence

Si je ne m’étais pas engagée à lire Truculence et à en parler, je ne suis pas certaine que je serais allée jusqu’au bout du premier roman de François Racine tant j’ai été au départ irritée par les jeux de mots qui rappellent ceux des articles de l’hebdomadaire Voir qui m’exaspéraient il y a quelques années.

Mais je n’ai pas abandonné ma lecture, malgré la suite de dialogues qui font office de premiers chapitres, autre détail qui m’a lui aussi agacée. Et pourtant, j’aimais l’idée de ce road trip d’une semaine. J’aimais l’idée de ces trois jeunes hommes professeurs de cégep et de cette jeune comédienne partis à la recherche d’un des leurs, avec pour seule destination Gaspé, laquelle leur avait été fournie par le père de ce dernier.

Or, je n’ai pas réussi à m’attacher à cette bande de personnages colorés, qui n’ont pas la langue dans leur poche, pourtant décrits avec intelligence et sensibilité par un auteur qui n’a pas peur de faire de ses héros des êtres un peu « tout croches », paumés, à la recherche de ce qui pourrait les faire vibrer dans leurs ressemblances et leurs différences en plein printemps des carrés rouges.

J’ai surtout vu les clichés, la langue parlée qui se transcrit dans l’écrit par des faique, les néologismes à répétition comme péquope, jusqu’à ce que tout beau monde arrive à destination. Pourtant, il se passait déjà quelque chose au cours de ce trajet, même si j’avais du mal à maintenir mon rythme de lecture habituel, trop souvent arrêtée par des mots à lire à haute voix pour en comprendre le sens. Tout ce qui allait s’inscrire, toutes les conversations à venir étaient déjà dans l’œuf. Il ne manquait que le moment propice pour que ce voyage ouvre des perspectives, allie certains, divise les autres, à l’image de ce qui se déroulait place Émilie-Gamelin et ailleurs depuis des mois.

Il fallait « que le méchant sorte », qu’on vienne à bout de ce qui traînait en soi depuis trop longtemps, qu’on se dise la vérité dans la blanc des yeux, même si ça allait faire mal, même si après, plus rien ne serait pareil. Et c’est là que François Racine a choisi d’emmener ses lecteurs, dans ce lieu aux confins de ce que chacun de ses personnages croyait dur comme fer, mais qui s’avère des plus fragiles dès qu’on décide d’en faire un débat.

J’ai dû passer à côté de l’essentiel. C’est la seule chose dont je suis certaine.

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