Le mal du pays
De tous les livres que j’aurai lus sur la Belgique, celui qui m’en aura appris le plus est Le mal du pays de Patrick Roegiers. Bâti comme un abécédaire, il fait le tour des personnalités, des lieux, des expressions, de la politique, de l’histoire, des arts, des non-sens, de la peinture. Presque tout est passé au peigne fin sous l’œil à la fois amoureux et réaliste de l’auteur.
Patrick Roegiers, Bruxellois de naissance, ne deviendra jamais un Français, même s’il vit en banlieue parisienne. Il aura toujours en lui le mal du pays, tel qu’on le connaît, celui des déracinés, celui qui fait qu’ailleurs il manque toujours ce qu’on aimait du pays quitté. Et aussi cette conscience du pays qui a mal, qui n’est plus ce qu’il était, qui perd ses repères et se cherche une identité. Essai, mais aussi récit intimiste, Le mal du pays est un livre à part. De ceux dont on a besoin pour saisir une infime portion de la dimension belge, tout en sachant qu’il s’agit là d’un aperçu, d’un survol, de quelques images glanées dans les souvenirs de l’auteur.
Ce livre est celui d’un amoureux de son pays natal, imparfait et surréaliste.
Un livre qui, curieusement, m’a fait aimer la Belgique. Un livre qui m’a ouvert sur ce petit pays qui me fascine et me passionne.
Encore une de ces choses que je ne m’explique pas: j’ai le mal d’un pays qui n’est pas mien.