Descente aux enfers
Tant que Gaëtan avait de l’argent, beaucoup d’argent, tout allait bien. Ce n’est plus le cas. Les belles heures de l’immobilier à vendre de l’air et des promesses sont choses du passé. Gaëtan est au chômage et son ex-patron risque la prison pour escroquerie.
Mais Anna veut partir en vacances. Elle y tient. Ils partiront donc. Grâce à des indemnités de licenciement que Gaëtan a réclamées pour satisfaire Anna. Anna, qui ne s’habitue pas à vivre sans le sou. Anna qui aime acheter et en mettre plein la vue. Anna qui est faite pour le luxe et tout ce qui est cher. Anna qu’il n’est pas sûr d’aimer encore. Anna qu’il sait déjà ailleurs, même s’ils sont toujours ensemble. Anna, à qui il tait l’accident dont il a été témoin alors qu’elle dormait. À qui il tait aussi le visage d’une gamine qui voulait qu’il s’arrête.
Il est trop tard pour tellement de choses et il est de plus impossible de retourner à la case départ. Comment s’en sortir? Comment sauver ce qui reste de son histoire avec Anna? C’est à un avenir quasi sans issue que se voit confronté Gaëtan, qui s’est laissé tenter par l’appât du gain facile, et embobiner par une femme qui aimait ce qu’il représentait.
Pris au piège par sa propre faute, Gaëtan ne cesse de penser à la gamine croisée sur la route. À son cri muet. Au fait qu’il ne s’est pas arrêté, alors qu’il aurait pu et dû apporter son aide. Et s’il ne peut réparer ni rembourser ceux qu’il a floués, ou s’excuser de leur avoir promis des châteaux en Espagne alors qu’il les trompait, il n’a qu’une idée en tête : se faire pardonner de celle qu’il a croisée et à qui il n’a pas porté secours, si elle est toujours vivante.
Et c’est parce qu’il n’a plus rien à perdre, qu’il a déjà tout perdu, même Anna qui devient au fil de leur séjour une étrangère, que Gaëtan cherche par tous les moyens à la retrouver. Pour se prouver qu’il n’est pas si mauvais que ça, peut-être.
Mais la lente descente aux enfers a commencé depuis longtemps. Dès qu’il a accepté de vendre n’importe quoi à des prix exorbitants parce que tout le monde voulait faire de l’argent rapidement. Dès qu’il a accepté qu’Anna dépense des sommes folles pour des objets inutiles qui allaient de pair avec leur standing. Elle ne fait que continuer.
Claire Gallen, avec ce premier roman psychologique sur fond de folie immobilière, dresse un portrait sans concession d’un milieu et de ceux qui y évoluent, et nous tient en haleine jusqu’à une chute finale et imprévue qui risque d’en étonner plus d’un.
Titre pour le Défi Premier Roman
J’en ai déjà entendu parler, mais il ne me paraît pas indispensable… L’as-tu aimé, toi ?
Comment by Anne — 24 septembre 2013 @ 11:52
Je ne puis pas dire que j’ai aimé ce titre même si j’ai apprécié ses qualités.
Je ne l’offrirais pas, ça veut tout dire.
Comment by Lali — 24 septembre 2013 @ 12:11