Lali

21 juillet 2013

En vos mots 328

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Le lecteur ou la lectrice n’est plus là. Ne reste que son décor imaginé par Tony Chimento. À vous la suite, puisque la toile vous appartient jusqu’à dimanche. C’est en effet vous qui l’animerez, qui inventerez une histoire qui lui est propre et des personnages. En vos mots. Comme vous le faites dimanche après dimanche avec humour ou tendresse, avec gravité ou sagesse, avec un peu de tout ça sûrement.

Puissent les mots être au rendez-vous!

3 commentaires »

  1. Serait-ce une image du jeu « les cinq erreurs »?
    Si oui, je les ai toutes trouvées: 
    1- Une aubergine dans le plat de fruits
    2- Un dessin scotché à la fenêtre
    3- Aucune lampe sur les tables
    4- Pas d’eau dans le vase à fleurs bleu
    5- Le drap à motifs n’est même pas déplié

    Sinon, c’est peut-être le jeu : « Où est Bart Simpson? »
    Je le cherche encore…

    En bonus je vous donne mon opinion sur l’œuvre :
    Tous les éléments semblent être placés en fonction de l’harmonie des formes et des couleurs et ça plaît bien à mes yeux de vitre!

    Oh! une dernière petite réflexion :
    J’imagine un mini tremblement de terre où plusieurs objets sur cette image perdraient leur équilibre. Ça me donne donc un sentiment d’instabilité et de fragilité comme une espèce de vertige…

    Pour terminer, je mangerais bien deux ou trois de ces raisins mais je pense qu’ils ont des pépins 😉

    Comment by Puff — 26 juillet 2013 @ 12:12

  2. Je m’en souviens encore si bien. Ce jour-là il faisait chaud. La télévision nous avait promis des orages pour l’après-midi. Ils ne sont pas arrivés.

    Il faisait si lourd. Il y avait des voix. Au loin. Comme une sorte de jérémiade. Langoureuse. Inachevée. Inépuisable. Presque insupportable.

    Puis, j’ai senti sa main sur mon épaule. La tristesse de son regard. Et il m’est venu comme une douleur. Profonde. Pudique. Digne. Une douleur sans mots, trahie par la faiblesse d’une larme. Et puis cette résignation. À croire que le fil des heures allait nous conduire à tous ces mots, lents et épars, qui trébuchent dans le vide de nos silences. C’est mieux ainsi. Au moins elle ne souffre plus.

    Je m’en souviens encore si bien. Quelqu’un m’a demandé « Ça ira? » J’ai répondu oui. Comme toujours. Puis je suis parti. Besoin d’air. Besoin de bruit. Je me suis mélangé aux passant. J’ai cherché à croiser des regards pressés d’arriver je ne sais où, comme on cherche à s’accrocher à n’importe quoi. Pour ne pas me noyer.

    C’est fou l’inépuisable course du temps. Tout le monde s’en va, tellement enfermé dans sa boule que peu sont ceux qui s’aperçoivent qu’ils viennent de vous croiser. Je ne pourrais jamais les blâmer. J’ai été si souvent comme eux.

    Je m’en souviens encore si bien. J’ai poussé la porte. L’appartement était vide. Si vide. Dehors le jour terminait sa course. Dans l’indifférence de ceux qui attendent déjà demain. J’ai regardé autour de moi. Respiré un bon coup. Désormais je devrais m’habituer à son absence. Son sourire ne m’attendrait plus.

    Putain de cancer!… ai-je murmuré, la gorge étouffée par les larmes.

    Comment by Armando — 27 juillet 2013 @ 9:41

  3. AU DESERT

    Bonne femme à la peau sombre
    Qu’il est long le chemin
    Les chiens jaunes efflanqués
    Et les lions opulents autour

    Après ta jeunesse grandiose
    L’astre de la vie
    Pose ses ombres au cadran solaire

    Le désert dit le couchant
    Dans tes cheveux de bronze
    Là où tu ne chantes pas
    Là où ta jupe ne virevolte plus

    Tu te souviens

    De cette ribambelle d’enfants aux yeux immenses
    Effarouchés
    Les pull-overs,
    les sarraus sales
    Les tas d’ordure, la crasse informe

    Tu te souviens

    Puis de tes bras trop grands
    À ne savoir qu’en faire
    Vilain petit canard

    Et un jour tu te fis belle
    Tu devins princesse
    Peignant tes cheveux corbeau
    Telle une fleur au milieu des champs
    Pleine de sang chaud et de feu
    Ta voix rauque
    Tes yeux d’un noir profond
    Tsigane, gitane, plénitude

    Douceur de la vigne
    Au goût sucré des grappes

    Tu jouais de la mandoline
    Le soir près du feu
    Tu as chanté, tu as dansé
    Tu as aimé
    Avec ceux qui pleurent dans leurs violons
    Chemises blanches, manches plissées

    Ton chez-toi c’était ta famille
    Tu as vécu dans l’ailleurs
    Aux endroits où il faisait bon vivre
    Tu étais un éclat de miroir
    Un parmi des milliers
    Perdus sur la Terre

    Au désert…

    Comment by Cavalier — 28 juillet 2013 @ 7:28

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