Un paradis 1
On entend des cris de mouettes qui donnent
À la ville une atmosphère maritime, loin,
Très loin de lamer. Des nuages striés moulent
Dans l’étendue bleue des crêtes d’écume.
Manquent l’air iodé, l’odeur du varech.
Mais le vent souffle du nord-ouest
Avec entêtement. S’il pleuvait, tout
Prendrait une épaisseur d’humidité
Qui donnerait le change. On fermerai
Les yeux, on respirerait profondément.
Cela suffirait : en se tournant
Face au vent, on croirait sentir le large.
Robert Melançon, Le paradis des apparences
*choix de la lectrice de Lynda Schneider Granatstein