Un manteau de fortune 2
Si j’avais vraiment vécu cette vie ou bien
seulement rêvassé dans la lumière
qui baigne ce bureau sous la mer des toits,
si c’est ma langue seule qui brouillait
les signes en chemin, ou la fatigue encore
d’attendre que la pluie cesse
sa vaine dactylographie sur la vitre,
qui peut le dire et qui me refuser
d’avoir un jour marché sur la mer,
renversé le bleu qui lave les oiseaux
et dilapidé l’or du tremble avec le mort
en cachette des voisins? Qui
sinon cet étranger en moi comme un enfant
courant après son ombre, mains tendues
mais l’âme plus courbée que celle du prodigue
soignant ses porcs dans la maison d’exil.
Guy Goffette, Un manteau de fortune
*choix de la lectrice de Francine Van Hove
La lectrice est belle et elle a raison. comme elle, j’aime beaucoup relire Guy Goffette.
Comment by Maïté/Aliénor — 10 mai 2013 @ 16:43