Lali

20 janvier 2013

En vos mots 302

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Alors que je viens à l’instant de valider les commentaires que vous avez déposés sur la toile de dimanche dernier, il est l’heure d’accrocher une nouvelle toile à votre intention.

Puisse cette scène livresque et animalière signée Ditz, bien différente de tout ce qui vous a été proposé jusqu’ici, éveiller votre imagination et donner envie d’écrire aux habitués comme à ceux qui hésitent encore à faire partie de la grande famille des envosmotistes.

Comme le veut l’habitude, les commentaires reçus ne seront pas validés avant dimanche prochain afin de donner à tous et à toutes l’occasion d’écrire sans savoir ce que les autres participants ont écrit.

À dimanche prochain pour la suite!

5 commentaires »

  1. Il était une fois, dans un monde éloigné de toute mémoire humaine, une sorcière aux pouvoirs étranges qui vivait à l’écart des hommes et des rois qui la craignaient autant qu’ils la détestaient.

    Seuls les enfants abandonnés de la ville aimaient sa compagnie. En effet, ils ne voyaient ni méchanceté, ni aigreur, ni laideur chez la sorcière. Bien au contraire. Elle leur apportait la chaleur et la tendresse qui leur manquaient tant. Et cela leur suffisait.

    Cependant, les gens bienpensants trouvaient cela intolérable. Ils craignaient pour la bonne morale des enfants et des générations à venir. D’ailleurs, que peut-on attendre d’une sorcière, sinon méchanceté et perversion?…

    Un jour, il y eut une manifestation dans le village dans le but d’interdire à la sorcière d’accueillir les enfants. Certains ne lui voulaient aucun mal, soulevant que les enfants étaient heureux et épanouis, alors que d’autres, acerbes, ne voulaient rien entendre. Pour eux, les enfants n’étaient pas en mesure de savoir ce qui était bon pour eux. Pire : ils prétendaient que les enfants se disaient heureux parce la sorcière les avait envoutés de telle sorte qu’ils se croyaient heureux en sa compagnie alors qu’il n’était rien. Il fallait absolument faire quelque chose pour que cela cesse et éviter ainsi que les enfants continuent de se rendre chez la sorcière.

    Un jour, après dénonciation, la garde spéciale d’intervention s’en est allée chez la sorcière pour faire sortir tous les enfants qui se cachaient chez elle et amener la sorcière en prison pour qu’elle ne nuise plus à la société.

    Quelle ne fut pas leur surprise de constater à leur arrivée de ne pas y trouver d’enfants mais des animaux sages, à qui la sorcière lisait, d’une voix tendre et chaude, une histoire qui parlait d’un monde où tout chacun vivait en harmonie malgré ses différences.

    Comment by Armando — 22 janvier 2013 @ 6:22

  2. UN HOMME, UNE FEMME…

    Et levage ?

    Waouh ! Purée j’suis crevé, moi. J’ai mal dormi. Ha Chloé… Mmmmh, ça va être dur dur la réunion ce matin. Pffff !

    — Tiens Mathéo, qu’est-ce que tu dessines si tôt ?
    — Beh, faut que je termine mon arbre sur les animaux !
    — Ah, oui, ce sont des animaux domestiques que tu as collés là.
    — Ah bon ?
    — Oui, regarde, ils descendent tous d’animaux qui étaient sauvages, avant.
    — Des animaux sauvages ?
    — Regarde, le cochon c’était un sanglier. La vache un buffle et le mouton un mouflon.
    — Pourquoi ça se transforme, dis-donc ?
    — Eh bien, l’homme ne choisit que les meilleurs, et alors la race se transforme. Tu vois ?
    — Oui, oui… Et pour le chat, alors ?
    — Bon le chat, Il est un peu sauvage encore, il ne se dresse pas facilement et n’en fait qu’à sa tête. Mais plus tard, dans très longtemps, il sera complètement domestiqué… L’homme fera ce qu’il voudra de lui, comme les chevaux aujourd’hui. Dressage et tout…
    — Hou ! Et maman alors… maman, elle, elle est sauvage ou domestique ?
    — Heu… Passe- moi donc encore un peu de café, tiens !

    Et le lendemain matin…

    Mmmmh quelle nuit. Trente-six chandelles. Ho, Quentin… Waouh … Ha, ces hommes ! Bon y’a les courses à faire ce matin, c’est pas tout ça…pffff…
    — Tiens… Mathéo, tu dessines ce matin ? Tu as déjeuné, déjà ?
    — Ben oui. Il faut que je termine mon arbre sur les mammifères !
    — Ah, tiens, ce sont des animaux domestiques que tu as collés là.
    — Ah bon ? (sic)
    — Oui, regarde, ils descendent tous d’animaux qui étaient sauvages, avant.
    — Quels animaux sauvages ?
    — Tu vois le chien, il descend du loup. On l’a apprivoisé et au fur et à mesure des années le loup c’est transformé en chien. En plusieurs races de chiens.
    — Ah ouais ? Pourquoi ça se transforme, dis-donc ?
    — Et bien, on ne garde que les petits qui lui conviennent, que ceux qui sont gentils, qui donnent du lait, de la viande. Et à force de choisir les meilleurs, les animaux se transforment. Tu vois ?
    — Oui, oui… Et pour le chat, alors ?
    — Bon le chat, il n’y a pas longtemps qu’on l’a apprivoisé. Donc justement il n’a pas beaucoup changé, surtout pour le caractère. Il est encore un peu sauvage, il ne se dresse pas facilement et n’en fait qu’à sa tête. Il reste un peu distant et mystérieux en fait…
    — Super, j’te frais dire ! Et papa alors… il est sauvage ou domestique ?
    — Heu… Passe- moi donc ma cafetière, tiens !

    🙂

    Comment by Ffup de Bretagne — 24 janvier 2013 @ 6:55

  3. FABULATION

    Que conte tout ceci : l’Animal est fredaine ;
    Un raccourci rapide à l’ombre du savoir,
    Quand l’esprit par le rêve est mis en quarantaine,
    Et, comme il sied de l’être, habille le miroir.

    C’est une Ourse qui vend sa peau sans émouvoir
    La Chèvre à patte blanche, et encore une vaine
    Colombe au clair ruisseau qui divorce au perchoir
    Que conte tout ceci : l’Animal est fredaine.

    C’est la fable du Roi, la bête herculéenne,
    Qui ayant trop longtemps patienté pour avoir
    Du Lapin au palais, sous la rosée amène
    Un raccourci rapide à l’ombre du savoir.

    Et l’écrit du Corbeau au Renard est si noir,
    Que Raminagrobis, en puissant capitaine,
    Ronronne et puis sourit aux défenses d’y voir
    Quand l’esprit par le rêve est mis en quarantaine.

    La raison du plus fort, des Loups aux Agneaux, gêne
    Le doux protagoniste et le grand Léopard,
    Le talent en costume en bigarre l’arène,
    Et, comme il sied de l’être, habille le miroir.

    La Basse-cour d’argent a fait faillite un soir,
    La poule, au jeu de l’Oie, aux œufs d’or pond sa peine,
    Le Canard a perdu l’Amérique et l’espoir ;
    C’est ce que n’a pas dit Grand’mère La Fontaine

    Que conte tout ceci…

    Cavalier

    Le rondeau redoublé :
    • Est construit sur 2 rimes
    • Se termine par un refrain qui reprend les premiers mots du premier vers : Il se compose de 6 strophes de 4 vers à rimes croisées, chacun des vers de la première strophe devenant à son rang le quatrième vers des quatre strophes qui suivent. La sixième strophe a ses quatre vers nouveaux, après lesquels vient le refrain qui ne rime pas.

    Comment by Cavalier — 26 janvier 2013 @ 3:24

  4. UNE CHARTE DES DROITS

    Nous étions tous là plus ou moins attentifs à la lecture de la charte des droits des animaux.

    Moi dans mon coin, je n’étais qu’un ourson en peluche sans vie, une simple marionnette que seule l’imagination d’une belle folle pouvait faire parler.

    Je me tenais donc à l’écart pour ne pas me faire déchiqueter par les crocs, griffes, cornes et becs de cette espèce supposément supérieure à la mienne mais surtout qui avait tous les droits sur moi.

    Pourquoi tous les droits sur moi? Je me le demande. Je vis et je pense pourtant puisque je vous parle en ce moment mais je vis par le pouvoir de manipulation de ma propriétaire.

    Hum, je connais pourtant quelques humains dans la même situation que moi. J’ajouterais même des populations entières d’humains!

    Mais je m’égare.Pour en revenir à ma condition d’objet manipulé, je constate que les humains ont un comportement étrange à mon endroit et j’ajouterais même un lien qui me fait croire par moment que je vis réellement.

    Par exemple auprès des enfants, des personnes endeuillées et même des vieillards, je sers de moyens thérapeutiques n’est-ce pas? Je sers aussi de porte-parole pour certaines causes. Je prends alors le nom de mascotte et je deviens un porte-bonheur, un porte-fierté, un symbole.

    Bien sûr que je n’aie de réalité que celle qu’on me prête mais je pense aussi qu’il en est ainsi pour plusieurs humains.

    Vous me lisez en ce moment, vous vous laissez prendre au jeu de l’illusion. Votre imagination voit la peluche Puff et non un vrai ours et encore moins une personne humaine derrière ces mots.

    Pourtant je suis sans charte ni des droits ni des obligations, je suis libre, je sers de paravent, de bouclier, de porte-parole et je n’ai de pouvoir que celui que vous me donnez. Je n’ai besoin de rien et je n’ai rien à perdre. C’est à vous spectateurs de reprendre vos droits et de vous regarder vous illusionner.

    Existe-t-il une charte des droits SUR les peluches? 😉
    Puff

    Comment by Puff — 26 janvier 2013 @ 10:28

  5. La veille au soir, à table, son fils avait proféré d’un air accablé:

    – Il faut qu’on trouve une solution. Et vite ! Sinon, je ne réponds plus de rien et toute notre entreprise sera vouée à l’échec…

    Mais tout le monde s’était tu. On n’entendait que le bruit de la pluie sur le toit et le tintement des cuillers dans les bols de soupe. Chacun autour de la table gardait la tête baissée pour ne pas avoir à lire la peur ou le découragement dans le regard de son vis-à-vis.

    Toute la nuit, Dadik avait tourné et retourné le problème sous toutes ses faces. Que faire ? Que faire, mon Dieu, que faire pour empêcher la catastrophe ?

    Au petit matin, dans l’aube grise, elle noua son foulard autour de la tête, mit son tablier, prit son escabeau, comme à l’époque où son premier travail de la journée consistait à traire ses chèvres et elle descendit s’installer parmi les bêtes.

    Alors, d’une voix d’abord mal assurée mais qui se raffermissait au fur et à mesure qu’elle constatait que toutes venaient l’entourer pour l’écouter attentivement, elle leur raconta des histoires. Toutes les histoires des temps passés que sa propre Dadik avait apprises de sa Dadik à elle, les contes et les fables transmises de génération en génération.

    C’est ainsi que pendant quarante jours, la poule ne fut pas menacée par le renard ni la souris par le chat, le léopard et la lionne étaient doux comme des agneaux et les ours de vraies peluches.

    Comment by Adrienne — 26 janvier 2013 @ 10:28

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