Les vers de Pablo 4
L’île
Aimée, aimée, ô mienne, séparée
par tant de fois la mer, la neige et la distance,
menue et mystérieuse, environnée
d’éternité, merci
non seulement pour ton regard de jeune fille,
pour ta blancheur cachée, rose secrète, mais
pour le rayonnement moral de tes statues,
pour cette paix abandonnée imposée à mes mains :
pour le jour immobile dans ta gorge.
Pablo Neruda, La rose détachée et autres poèmes
*choix de la lectrice de Pierre Cornu