En vos mots 246
C’est au peintre argentin Daniel Santoro que nous devons la scène livresque de ce jour de Noël. Puissent les demoiselles endimanchées du jour vous donner envie de leur prêter vie grâce à une histoire imaginée de toutes pièces ou écrite à partir de vos propres souvenirs. Tel est le défi d’En vos mots auquel certains se livrent pour le plus grand plaisir de ceux qui les lisent.
Tous mes vœux à nouveau pour un très heureux jour de Noël. Rendez-vous l’année prochaine pour la suite!
Voilà que cela recommence. La foule. Des gens qui se bousculent. Les achats de dernière heure. Les « joyeux Noël » fades qu’on murmure sans y penser vraiment. Sans conviction. Lorsqu’on s’en va. En prenant ses courses.
Et puis tous ces cadeaux qu’on offre. Parce qu’il le faut bien. Et qu’on retrouve aussitôt dans les magasins d’occasion. Ou dans les sites de vente en ligne. Parce qu’on avait déjà. Parce qu’on n’aime pas. Parce qu’on préfère l’argent. Pour acheter ce dont on a vraiment envie. Parce que c’est comme ça.
Donner. Recevoir. Rien n’est plus pareil. Le sens des choses n’a plus la même couleur. On donne parce qu’il le faut. On reçoit parce qu’il le faut. Tout cela donne le vertige.
Et moi, Esprit de Noël. Vieux, grincheux et démodé, j’observe la ballet des hommes. Assis dans mon coin sans rien dire. Misérable et moribond.
Cette nuit j’ai fait un rêve. Deux jeunes filles, Tendresse et Partage, se tenaient par la main. Apeurées dans le monde des hommes. Comme deux orphelines sans destin. Et elles portaient le deuil. Suis-je déjà mort ?…
Comment by Armando — 26 décembre 2011 @ 23:03
Main dans la main, elles se rassurent. Main dans la main, elles se doivent d’être unies.
Soeurs, elles le seront pour la vie.
Quelques soient les conflits, les difficultés de la vie, les larmes et les rires, les disputes et les jalousies, soeurs elles sont, soeurs elles le resteront. Nul ne les séparera.
Dans ce triste jour enneigé, elles ont accompagné leur maman dans le prieuré. Toujours main dans la main, elles contemplent bouches bées les ors et les bougies. Les chants orthodoxes font vibrer leur coeur. Le rythme des cloches adoucit leur chagrin. L’odeur de l’encens envahit l’église.
Elle, l’aînée se souvient du sourire de cette maman adorée. Elle, la cadette voudrait un bisou.
Les portes de l’église s’ouvrent.
Elle, l’aînée, serre la main d’Elle, la cadette. Grande et petite soeurs. Petite et grande soeurs.
L’air est frais. Il neige.
http://egliserusse-prieure-sylvanes.com/
Comment by LOU — 30 décembre 2011 @ 18:02
JEUX DE FILLES, JEUX DE GARÇONS
Cette nuit-là, à l’heure où tous les enfants dorment à poings fermés et que le Père Noël fait sa ronde de cheminée en cheminée; donc,cette nuit-là se produisit un terrible accident. Le traîneau volant tiré par des rennes un peu soûls est entré en collision avec un météorite. Il s’est renversé et le contenu de l’immense sac de jouets s’est éparpillé au hasard sur la planète.
Au château ce matin-là, les petites princesses n’avaient pas de cadeaux au pied de leur gigantesque sapin. N’en connaissant pas la cause et croyant qu’elles n’avaient pas été assez sages, elles mirent un brassard noir pour souligner le deuil qu’elles devaient faire de leurs étrennes et partirent pour leur promenade matinale. Main dans la main, insouciantes et tristes, elles se dirigèrent vers le sous-bois. Quand, tout à coup elles aperçurent des centaines de « jouets de garçons » échoués au pied des arbres de leur immense domaine.
C’est à partir de ce moment-là que les petites filles découvrirent que les jeux dits de garçons leur offraient une plus grande possibilité de rêves. Les jolies poupées et les dînettes furent reléguées aux oubliettes tandis que les voyages en avion, en auto et en train firent partie de leurs jeux quotidiens.
La morale de cette histoire: Un train vaut mieux qu’une Barbie ou Dora 🙂
P.S. Sans oublier qu’une peluche vaut mieux qu’une fanfreluche 😉
Comment by Puff — 31 décembre 2011 @ 7:30
Je suis très en retard, pardon ! Je n’ai rien lu, je dépose mes mots et je repars 😉
C’est l’hiver. Un hiver un peu magique, saupoudré de blanc. Dans la province de Santiago del Estero la neige s’est invitée il y a dix jours, dans la nuit, étouffant tous les bruits de la ville, feutrant les pas. Les gros flocons virevoltent, billes cotonneuses, légères, qui s’écrasent en fondant sur les joues. Elles sont sorties, profitant d’une discussion enflammée des adultes. Main dans la main, les deux sœurs s’aventurent dans la forêt, nul besoin de parler, nul besoin de repères : elles ont choisi ensemble le lieu et il est gravé plus surement sur leur cœur que sur une carte. Chaque nuit depuis trois jours déjà, elles échappent à la surveillance des grands et elles viennent là pour tout préparer. Chaque nuit elles apportent un nouvel élément, élaborant peu à peu le décor comme le précise le rituel. Reliée l’une à l’autre par leurs mains serrées, silencieuses, attentives, elles progressent lentement, mues par leur espoir immense. Leurs cœurs battent si fort qu’on peut voir le tissu blanc de leur corsage se tendre régulièrement. Evita sent sur sa poitrine la chaleur du Livre qu’elle tient fermement. Elles ont disposé les objets aux quatre coins d’une minuscule clairière. Ne manque plus que l’incantation et Cristina espère qu’elle ne trébuchera pas sur les mots. Elle a eu beau les lire et les relire en prévision du grand soir, qui sait si le noir, qui sait si les bruits étranges ne le feront pas faiblir ? Une pression de la main qui enserre ses doigts la ramène entre les arbres sombres, c’est l’heure ! L’heure pour l’incantation, l’heure pour entrer dans le monde invisible des fluides et des esprits … bientôt les filles pourront sourire à leur mère … il faudra quelques minutes, juste quelques minutes pour que s’accomplisse la magie, quelques minutes après les mots scandés, trois fois de suite …
Bachkar Kadoche blimda
Minra ladroma lakarma
Lefenara marour malakim
marour banav kata manoucha
Bachkar Kadoche blimda
Minra ladroma lakarma
Lefenara marour malakim
marour banav kata manoucha
Bachkar Kadoche blimda
Minra ladroma lakarma
Lefenara marour malakim
marour banav kata manoucha
Comment by Chris — 1 janvier 2012 @ 10:23
J’ai lu avec bonheur vos mots magnifiques et touchants… C’est un plaisir chaque fois renouvelé.
Merci à vous quatre de me faire rêver 🙂 et un grand bravo et merci à Puff qui a pris sa plume ou emprunté « en cachette » l’ordinateur de Flairjoy 😉 Je te fais une bise sur le front mon doux Puff.
Mes bisous à vous tous pour ce très beau moment.
Belle journée!
Comment by Denise — 2 janvier 2012 @ 3:55