En vos mots 239
Qui est-elle? Que lit-elle? Où compte-t-elle aller à bicyclette? C’est à vous de nous le dire, à vous de donner vie en vos mots à la lectrice de l’artiste russe Marina Zhgivalyova.
Et comme le veut l’habitude, les commentaires seront validés dimanche seulement, alors qu’une nouvelle toile sera accrochée.
D’ici là, bonne semaine à tous!
J’entends des voix de tous les âges. Aucune ne m’est familière. Certains me regardent l’air inquiet. Tout se brouille dans ma tête. Je ne me souviens de rien. Enfin de presque rien. Ou de si peu. Clara, je me souviens de Clara. Ma douce Clara. Elle s’était arrêtée pour lire quelques lignes le temps que le signal tourne au vert, pour traverser. Puis la voiture roulait trop vite. J’ai tant pleuré. J’ai tant souffert. Depuis tellement longtemps déjà que Clara me manque.
J’entends des voix de tous les âges. Que me veulent-elles. Pourquoi ses gens me harcèlent de questions? Comment je m’appelle? Où j’habite? Je m’appelle Paul. Ou Jean. En tout cas il me semble que ces deux noms me sont familiers. J’habite dans un immeuble au premier étage. Pas loin d’un parc à fleurs, où des enfants viennent jouer les dimanches lorsque le soleil est clément. Leurs rires sont insouciants. Joyeux. Les plus grands me regardent souvent avec moquerie. Leurs mots sont blessants. Seul le roux à lunettes est avenant avec moi. Il m’aide à traverser.
J’entends des voix de tous les âges. Elles me sont toutes étrangères. Il me semble que certaines veulent me rassurer. Quelqu’un prétend que je suis perdu. J’entends qu’un médecin va arriver. Clara ne va plus tarder. Je le sais.
Comment by Armando — 6 novembre 2011 @ 12:32
-Mais Mary, tu fais quoi là ?
-Et tu vois bien, je lis les petites annonces ! Si tu crois que ça m’amuse …
-Les petites annonces ? Ici et maintenant ? habillée comme ça ?
-Oui ! Justement ! Je sors du cours de gym, le petit saligaud qui a fait ça ne me laisse pas le choix! M’a volé mes bottes et mon pantalon !!
😉
Comment by Elle Samuse — 9 novembre 2011 @ 8:35
Je n’aurai jamais le fin mot de l’histoire. Jamais. Je devrais m’en réjouir puisque justement je cherche uniquement à capturer ces moments où l’étrange se dispute avec l’ordinaire. L’histoire réelle ne m’intéresse pas. Seule compte celle que je vais pouvoir coucher sur le papier. Pourquoi irais-je m’encombrer de leurs bonheurs, leurs désespoirs, quand ceux que j’imagine sont infiniment plus dignes d’intérêt. Et plus lucratifs aussi. Pourquoi m’embarrasser de leurs détails quand l’instant reste gravé dans ma mémoire. Les scènes récoltées au hasard suffisent à ma réalité. Je griffonne quelques mots, comme le ferait un peintre pour être certain de conserver l’atmosphère. J’ajoute parfois des couleurs, des sentiments, cueillis dans la spontanéité et la fulgurance du moment. Rien d’autre. Je ne veux rien d’autre. Et ne surtout pas être éclaboussé par leurs regards. Pour que mon histoire naisse doucement, grandisse, mugisse, cette histoire que mes lecteurs attendent chaque dimanche. Qui leurs arrache des soupirs, des effrois, des sourires. Et qui dit lecteurs, dit profit ! Mais Bon Dieu ! Voilà qui ne m’était jamais arrivé ! Cette fille m’obsède. Et ses longues jambes, et ses bas noirs. Et les damiers de sa casquette, enfoncée si loin qu’elle soustrait au monde son visage. Et voilà que mon histoire est paralysée, anéantie, moribonde simplement à cause de cette fille. Et de toutes les questions qui m’assaillent. Pour son histoire, que je ne connaitrai jamais !
Comment by Chris — 12 novembre 2011 @ 5:48
D’UN SEUL SOUFFLE
Un pompon blanc s’éclate sur une tuque à carreaux qui cache des yeux penchés sur une revue d’art étalant le talent d’une artiste qui a peint une paire de collant noir tout en déséquilibre sous une robe blanche au dessus d’une roue tournant dos aux poteaux alignés de la rue silencieuse où se dressent des buildings cachant une douce aube rose et le soleil naissant comme un gros balon jaune miroitant ses atouts au porte de la ville qui éteint une à une ses boules de lumière.
Flairjoy
Comment by Flairjoy — 12 novembre 2011 @ 7:57
Marina s’est habillée chaudement et n’a pas oublié de mettre sa casquette à damier pour aller acheter son journal du dimanche. En Norvège, son pays natal, les journées sont déjà bien fraîches.
Après avoir bien déjeuné, elle prend sa bicyclette et s’en va en ville dans le premier kiosque à journaux. Il faut qu’elle sache. Elle doit savoir si son annonce a passé. Elle attend impatiemment une réponse. Marina n’est pas faite pour vivre dans le nord. Elle souhaite donc trouver un appartement en Toscane. Elle connait déjà cet endroit pour y avoir séjourné chez sa tante. Un endroit idyllique dans les vignes et surtout, surtout, sentir le soleil sur sa peau.
En feuilletant le journal, elle trouve son annonce et maintenant elle espère de tout coeur recevoir des lettres de Régies et de particuliers ainsi que des appels téléphoniques.
Retourner dans le pays de la douceur, c’est son rêve le plus cher.
Comment by Denise — 12 novembre 2011 @ 11:41
Il lui avait dit:
– Tu gardes le vélo et tu m’attends là! Je reviens tout de suite.
Et il s’était engouffré dans le bâtiment.
Elle ne savait pas au juste ce que c’était que ce rendez-vous « très très important », mais ce qu’elle savait, c’est que deux heures étaient passées depuis et qu’elle commençait à avoir drôlement froid.
Elle s’était faite belle, pourtant, avec ses collants noirs et sa minirobe de laine blanche, mais elle aurait mieux fait de prendre sa grosse doudoune…
Enfin, heureusement qu’il lui avait laissé le journal. OK, c’étaient les pages sportives, mais quand on n’a vraiment rien à faire, c’est mieux ça que rien du tout, n’est-ce pas?
Et puis, de cette façon, elle n’était pas obligée de voir les passants qui la dévisageaient.
– Un quart d’heure, se dit-elle. Je lui laisse encore un quart d’heure et je rentre chez moi. Avec son précieux vélo!
Comment by Adrienne — 13 novembre 2011 @ 5:03
DILEMME DU LENDEMAIN
Troublée, Louise faisait semblant de lire son journal.
Mais comment aurait-elle pu quitter Jean-Marc comme ça ?
Blanche de colère, les lèvres et les poings serrés…
..elle était partie tellement vite qu’elle a même oublié de se chausser.
Et maintenant, pas moyen de retourner chez lui sans avoir l’air d’une crétine.
Comment by joye — 13 novembre 2011 @ 10:24
Comme je l’ai été, Marina Zhgivalyova serait étonnée et sûrement ravie de découvrir vos belles inspirations sur sa toile. À Lali et à tous, merci.
Comment by Chantal — 13 novembre 2011 @ 10:37
J’ai beau pédaler vite, je n’arriverai pas à temps…
Droite, puis gauche, freine ! mais freine !
Attention, attention, garez-vous, j’arrive, attention, attention !
Je ne sais pas rouler à bicyclette. Cela ne fait que deux jours !
Poussez-vous, mais poussez-vous, je vous dis !
Maman, maman, qu’est-ce que je dois faire ?
Ah, qu’elle était jolie ma petite bicyclette rouge ! Et je vous parle pas de la couleur de mes genoux, lorsque je suis tombée !
Deux bicyclettes dans ma vie : la petite bicyclette rouge de mes débuts et la grande et lourde bicyclette bleue, celle de maman, fabriquée après la guerre.
La rouge est toujours là, au grenier !
Ouf, j’ai pu quand même livrer mes commissions, ici, chez Lali !
Comment by LOU — 13 novembre 2011 @ 12:48