Derrière la porte
C’est à un roman dénudé et sans esbroufe, que nous convie Marc Pirlet avec Derrière la porte, où le narrateur, derrière les barreaux, nous relate son incursion dans la vie de sa jeune voisine. C’est d’ailleurs parce qu’il s’est lié avec la jeune femme, muette depuis le décès de sa mère trois ans plus tôt, qu’il est en ce moment emprisonné, pour un motif bien précis qui ne nous sera donné qu’à la dernière page du livre.
Pourtant, tout ce que Laurent a voulu faire, avec la bénédiction de la travailleuse sociale qui visite la jeune femme chaque semaine, se résume ainsi : redonner à Louise le goût de vivre et la parole. Pour ce, pendant trois mois environ, il s’est occupé d’elle après l’avoir petit à petit apprivoisée. Tant et si bien que chaque soir ils mangeaient ensemble et écoutaient la télé côte à côte. Même si Louise restait muette, son œil s’était allumé. Elle n’était plus amorphe. Elle avait confiance. Et le visionnement d’un film se déroulant à Lyon avait laissé croire à Laurent qu’elle avait peut-être vécu dans cette ville. Ils partirent donc. Laurent ne s’était pas trompé : Louise avait vraiment vécu à Lyon pendant quelques années. Deux personnes la reconnurent avec qui Laurent eut des conversations, l’une étant une compagne de classe et l’autre celle qui fut la plus proche de sa mère pendant les années que Louise passa à Lyon adolescente. Mais Louise ne broncha pas.
De retour à Liège, Laurent se demanda pourquoi il s’était donné tant de peine. Et à l’heure où il se trouve emprisonné, et où il nous raconte ce qui s’est déroulé pendant ses trois mois d’intimité relative avec Louise, nous le suivons pas à pas, heureux de chaque progrès, imaginant comme lui qu’il réussira à sortir Louise de son mutisme, tant l’écrivain Marc Pirlet sait nous faire entrer dans l’univers de celle qui a tout perdu et de celui qui n’a plus rien à perdre.
Derrière la porte, auquel je ne reprocherai que le titre accrocheur d’un bestseller signé Alina Reyes qui lui a été donné, est un très beau roman. Humain, tellement humain.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».
Là j’ai un méchant doute. Le titre du livre est derrière la porte ou c’est le nom de l’auteur. Comment bof?… J’ai connu un Monsieur Laporte qui avait un gros derrière, alors je me demandais si…
Ok, je sors…. mais le cœur en chagrin…
Comment by Pépé Zinzin — 4 novembre 2011 @ 10:09