Tous ces gens, Mariana…
Maria Judite de Carvalho est trop peu lue, malgré ses quelques livres traduits en français, notamment l’éblouissant recueil de nouvelles Chérie?, que j’ai beaucoup aimé et dont je vous ai parlé dans un billet que vous pourrez (re)lire ici.
C’est avec Tous ces gens, Mariana… que la peintre et écrivaine native de Lisbonne a fait son entrée en littérature en 1958. Elle avait alors 37 ans, soit à peu près l’âge de Mariana, le personnage de ce court récit qui met en scène une femme à qui on vient de détecter une maladie mortelle. Le temps d’une centaine de pages, Mariana fait le tour de sa vie, se remémore certains moments, se rappelle les trahisons, revoit des visages. Elle le fait sans s’apitoyer sur elle-même ni étaler ses défaites et ses regrets, mais en constatant les choses, tout bonnement.
D’une certaine manière, Mariana n’attendait plus rien de la vie. La nouvelle à laquelle elle fait face ne l’étonne pas. Comme si tout avait été écrit depuis longtemps. Depuis ce jour où son mari est parti avec une autre. Depuis cet accident où elle a perdu un enfant. Depuis toujours. Et c’est peut-être la raison pour laquelle Mariana accepte l’idée de la fin et voit dans l’échéance une forme de soulagement. Le combat est fini. La tristesse des jours ne sera plus. Le fardeau de la vie va enfin disparaître.
Il y a dans le récit de Maria Judite de Carvalho, non pas de la tristesse, ni même un renoncement, mais une espèce de sérénité face à la mort qui va bientôt prendre dans ses bras celle qui a, à ses yeux, suffisamment vécu et, de plus, vécu ce qu’elle avait à vivre. Un livre bouleversant, grave, avec des images indélébiles d’un Paris que l’auteure a connu, ayant fui le régime de Salazar et vécu quelques années en France et en Belgique. Un beau livre, un très beau livre, à l’écriture fluide et imagée, qui donne à réfléchir sur le sens de la vie.
Titre pour le Défi Premier Roman
Je vais noter le titre et le commander à ma librairie favorite… Merci Lali.
Comment by LOU — 20 septembre 2011 @ 14:04
Moi je note que je dois demander à ma libraire favorite. Et du coup c’est facile puisqu’elle s’appelle Mariana. Et sa cousine s’appelle Judite. Oui je sais j’ai du bol. Par contre faut faire gaffe et il ne faut pas que j’oublie mes lunettes. Mariana a un si joli décolleté…
Comment by Pépé au bord de mer — 20 septembre 2011 @ 19:05
Dans ma poche…
Comment by LOU — 12 octobre 2011 @ 8:35