Lali

5 août 2011

Un amour sans resistance

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:24

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Peu importe qu’on ne sache pas si le narrateur d’Un amour sans résistance est un homme et une femme, même si cela relève d’un exercice que Gilles Rozier n’est pas le seul à s’y être frotté afin de créer mystère ou ambiguïté, ou les deux, le roman se révèle de peu d’intérêt, malgré, puis-je le supposer, les bonnes intentions de l’auteur.

L’histoire relate les deux grands moments de la vie du narrateur, à savoir un amour non consommé lors de ses études en Allemagne, et quelques années plus tard un amour caché et consommé qu se vit dans la cave de la maison où il vit. Le personnage, fort probablement masculin, même si l’auteur s’est évertué à brouiller toute piste qu pourrait s’avérer éclairante, professeur d’allemand dans un collège de jeunes filles et traducteur ponctuel pour l’ennemi, est épris de littérature allemande. Elle est en fait son seul amour, sa seule passion, jusqu’à ce que son regard croise celui d’Hermann et qu’il improvise une fuite pour ce jeune Juif.

C’est ainsi que se retrouveront dans la cave, ses deux passions unies : les grands auteurs de la littérature allemande bannis par le régime nazis et Hermann. Je dis « passion », mais je ne suis pas certaine qu’il s’agisse bien de passion. Oui, le narrateur aime la littérature allemande. Passionnément? Il semble l’affirmer, mais cela m’a semblé bien tiède. Oui, il désire Hermann. Passionnément? Non, je ne crois pas. La passion rend aveugle. Or, je crois qu’il aurait préféré qu’Hermann soit Allemand plutôt que Juif, car il y a ancré chez lui de l’antisémitisme dont il ne pourra effacer toutes les traces.

Un amour sans résistance, malgré les bonnes critiques que j’ai lues, ne m’a pas convaincue. C’est un roman froid, factuel et loin de la passion.

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