Le fantôme de Laura Dias
D’Isabel Fraga, j’avais lu un roman, Les jeux sont-ils faits?, dont je vous avais entretenu ici avec enthousiasme et un recueil de nouvelles, Le sourire de Leonor, qui m’avait beaucoup plu, comme je vous l’écrivais dans un autre billet.
La barre était donc haute pour cette écrivaine et traductrice portugaise, mais pas trop haute pour elle puisqu’elle a réussi à me séduire une fois de plus par son écriture simple, efficace et imagée, dans un court roman mettant en scène des personnages de deux époques différentes, lesquels alternent d’un chapitre à l’autre. En effet, près de 80 ans séparent Laura Dias et la famille de Rodrigo, qui a élu domicile dans la maison qu’elle habitait à l’époque.
Or, le spectre de Laura traîne-t-il vraiment dans cette maison? Ce lieu où Rodrigo, son amant, l’avait installée, où elle dessinait naïvement des mauves et d’où elle sortait très peu, et si elle le faisait, plus jamais avec lui à partir de la minute où elle y vécut. Cette maison qui était à sa manière une prison, d’autant plus qu’un lourd secret la reliait à celle-ci. Cette maison qui n’était pas qu’une cellule pour elle mais qui l’est aussi pour une partie de ceux qui y vivront et qui finiront par la déserter.
Le fantôme se Laura Dias s’est-il emparé de la maison où elle a vécu? Seul celui qui ne la quittera jamais pourra peut-être vous répondre.