Lali

2 novembre 2010

Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains

Filed under: À livres ouverts,Mes lectures belges — Lali @ 19:18

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Courage, folie, curiosité, probablement tout ça et une envie de comprendre ont poussé Nicole Malinconi à rencontrer Michelle Martin, l’épouse et la complice de Marc Dutroux, emprisonnée à Namur, cette dernière ayant en tête d’écrire un livre.

Mais ce livre ne sera jamais écrit. Seul existera celui de Nicole Malinconi, Vous vous appelez Michelle Martin, qui relate ici les rencontres des deux femmes. Leurs conversations. Les questions auxquelles l’une tente d’échapper et les réponses que l’auteure n’aura jamais.

Un livre difficile parce qu’un sujet difficile. « Au fond, pourquoi écrire cela? Est-ce que je le sais? Est-ce que la raison peut même être posée, sans distinguer entre vous et moi? Je pense : ce qui s’est passé fait écrire, quoi qu’il arrive, parce qu’il y a une nécessité à écrire, comme intransigeante, comme imposée par le terrible de ce qui arrive, faisant que ce terrible sera dit, ne pourra plus passer inaperçu » affirme l’auteure en s’adressant à celle qui se veut une victime.

Mais ce n’est pas elle la victime, même si elle tente de le faire oublier à celle qui l’écoute en racontant son enfance malheureuse. Comme si toujours le pourquoi de ceci expliquait le cela. Et l’auteure ne se laisse pas prendre au jeu. Ce livre n’est pas un plaidoyer en faveur de Michelle Martin. Ce n’est qu’un constat, qu’une suite d’échanges d’où les remords sont absents, même si l’auteure a tenté à maintes reprises de sortir autre chose d’elle que des faits.

Un livre difficile, oui. À ne pas mettre entre toutes les mains, non plus. Mais dont je sors soulagée : il n’aidera pas à faire de Michelle Martin autre chose que ce qu’elle est, à savoir une coupable consentante.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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