En vos mots 188
Quelle jolie scène livresque que celle proposée par l’illustratrice de Barcelone Emma Schmid. Se déroule-t-elle dans une bibliothèque? Dans une librairie? À la maison? À vous de décider où cette scène a lieu et quel lien unit les deux personnages. Car tel est le but d’En vos mots : inventer une histoire à partir d’une toile. Juste pour le plaisir de le faire, sans règles sauf celle de respecter la date de tombée : dans sept jours au plus tard, exactement. Car c’est à ce moment-là que tous vos commentaires seront validés et pas avant.
Amusez-vous! L’illustration est à vous et à vos mots!
René tient une jolie librairie au centre ville dont l’enseigne est « Aux quatre saisons ». Son rêve s’est enfin réalisé.
Ses études terminées, il a trouvé un travail qui ne lui plaisait pas mais il avait besoin d’argent pour acheter la boutique, la transformer en un lieu convivial. Il souhaitait que ses clients se sentent comme à la maison. Un pari fou mais il y est arrivé. La librairie est très bien située à proximité de deux écoles, et de Sociétés financières. La rue est très passante et ses clients attitrés très heureux. Et bien sûr, il y a eu le bouche à oreille. Sa librairie ne désemplit pas. Cela fait deux ans.
Il n’oubliera jamais le jour où Jeannette, la bouche en coeur est entrée dans sa vie. Une jolie brunette qui cherchait désespérément un livre bien spécifique sur les chats pour sa tante malade à l’hôpital. Après avoir parcouru toutes les librairies de la place, c’est ici « Aux quatre saisons » qu’elle trouva son bonheur. René se rappelle lui avoir fait un paquet cadeau pour sa tante.
Jeannette trouva toujours une excuse pour venir faire un petit tour à la librairie mais c’était surtout pour voir René. Elle le trouva très gentil, galant, toujours d’humeur égale et leurs discussions sur les livres passionnantes. Jeannette connaît bien les livres puisqu’elle est bibliothécaire.
Rien d’étonnant qu’ils se soient mariés après six mois de connaissance. Ils sont fait l’un pour l’autre. Jeannette est belle, a beaucoup l’humour et sa joie de vivre fait plaisir à voir. Et ils s’aiment, c’est le plus important.
Désormais, Jeannette travaille avec René. Ce n’est que du bonheur.
Par un dimanche de pluie, ils décidèrent d’aller à la librairie et faire quelques rangements car la veille les clients affluaient de partout. Il fallait que tout soit en ordre pour l’ouverture lundi après-midi.
Chéri, il me vient une idée!
Juché sur son échelle, René lui dit: écoute ma chérie, je vais te lire un extrait de ce beau poème d’Emile Verhaeren dans le livre « Ici on parle flamand & français de Francis Dannemark » ensuite, je t’écoute…
« Je me souviens
Je me souviens du village près de l’Escaut,
D’où l’on voyait les grands bateaux
Passer, ainsi qu’un rêve empanaché de vent
Et merveilleux de voiles,
Le soir, en cortège, sous les étoiles.
Je me souviens de la bonne saison ;
Des parlottes, l’été, au seuil de la maison
Et du jardin plein de lumière,
Avec des fleurs, devant, et des étangs, derrière ;
Je me souviens des plus hauts peupliers,
De la volière et de la vigne en espalier
Et des oiseaux, pareils à des flammes solaires. »
En effet, c’est très beau lui répondit Jeannette.
Que voulais-tu me dire ma chérie?
Tout en rangeant les livres, je me disais que l’on devrait acheter quelques fauteuils confortables, deux ou trois petites tables et quelques lampes afin de créer un charmant coin de lecture. Je suis certaine que les clients apprécieraient.
René descendit de son échelle et d’un geste très tendre prit son épouse dans ses bras. Tu es merveilleuse ma chérie. Je t’aime, je t’aime tant.
Comment by Denise — 19 novembre 2010 @ 12:03
J’ai voulu rêver des mots
Sur le relief de ton sourire
Être Verlaine ou Rimbaud
Et l’encre bleue pour l’écrire
Il y aurait des mots d’hier
Ceux auxquels on pense pour demain
Des poings levés et des colères
Et quelques virgules, c’est certain
Ici et là de la tendresse
Un très vieux chagrin d’enfance
Quelquefois de la maladresse
Des non-dits, de la souffrance
Et puis un soupçon de chagrin
Un manteau d’étoiles autour
Et tout cela dans une main
Puisque l’autre rêve d’amour
Mais les mots, oiseaux volages
S’envolent après qu’ils sont écrits
Et ils ne font que les voyages
Qui sommeillent dans notre esprit
Comment by Armando — 19 novembre 2010 @ 12:19
Elle est bien jolie cette image
Avec ses livres en rang d’oignons
Et la fille en bas de la page
Qui garde un oeil sur le plafond.
Mais ce qui m’attire le plus
C’est le gars en haut de l’échelle
Avec sa brochure toute menue
Qui parle de visites aux Seychelles.
Comment ai-je deviné si bien?
Regardez ce que le globe indique,
Sous la ceinture du méridien
C’est le grand continent d’Afrique!
Voilà une bien jolie image
Qui me fait rêver de voyages…
Puff
Comment by Puff — 20 novembre 2010 @ 7:35
Mes pas me conduisent à la rue Porte-Dijeaux. Le soleil illumine la vitrine, à l’ancienne, peinte en bleu. Librairie MOLLAT,enfin. Je ne serai jamais repartie de Bordeaux sans venir dans ce lieu mythique.
J’entre. Immédiatement, me revient à la mémoire ce plaisir délicieux de « perdre » mon temps dans les librairies Castellat et Privat à Toulouse. Des heures et des heures passées à ouvrir, parcourir et à feuilleter des livres. Et ce frémissement à choisir les livres que mon petit budget d’étudiante me permettait d’acheter.
Aujourd’hui, je ne sais où me diriger, tant il y a de livres, de salles, de thèmes. Alors laissons le hasard me conduire. L’ambiance est si douce. Le personnel de la librairie si avenant.
Des tables accueillent, dans toutes les salles, des livres où de petites cartolines dépassent. Curieuse, je lis l’une d’entre-elles. Une écriture manuscrite, différente selon le livre, fait une synthèse passionnée et concise du livre. Le livre devient ainsi attirant, objet personnalisé.
Je continue ma promenade, et me dirige vers les livres d’Art.Tout est là, à ma portée. Plus loin, une petite pièce consacrée à la nature. Une autre à la littérature étrangère, une autre à…
Une sensation de temps étirée m’a envahie. Un regard à ma montre me le confirme. Trois heures ont passé. Je vais être en retard à mon rendez-vous que diable ! Je dois partir et quitter ce lieu de paix. Promis, je reviens dès que possible.
Si vos pas vous conduisent, un jour, à Bordeaux, venez « perdre » vos heures dans ce lieu « enchanteur »…
Comment by LOU — 21 novembre 2010 @ 4:51
C’est un grand moment de venir lire vos textes en ce dimanche… Des mots qui font voyager! Que du bonheur!
Bon dimanche LOU et Armando 😉
Et à ma grande surprise, je lis le très beau texte de Puff… C’est très beau et je te trouve très observateur 😉 Je souhaite que tes rêves se réalisent.
Bisous à toi!
Comment by Denise — 21 novembre 2010 @ 8:44
Vraiment, Denise et vous Armando, et vous Puff, j’en reste muette à chaque fois. 😉
Muette et émue, si, si je vous l’assure.
Comment by LOU — 21 novembre 2010 @ 12:39
Merci chère Denise!
Moi, je lis tous les dimanches tes belles histoires toujours très touchantes et qui se parent souvent de merveilleux poèmes de grands auteurs.
C’est un des plaisirs du week-end qui j’espère, se poursuivra encore très longtemps!
4 bisous sur tes petites joues qui doivent être toutes rouges, je les vois d’ici 😉
Comment by Puff — 21 novembre 2010 @ 15:23
Une balade en nocturne dans « En vos mots » fort agréable… des mots qui parlent de librairies, de livres, de voyage et d’étoiles … voilà de quoi alimenter de beaux rêves pour cette nuit! Et en plus avec Puff… les rêves vont être tout doux!
Merci à vous tous! Sans oublier notre chère Lali!
Comment by Chantal — 21 novembre 2010 @ 16:49