En vos mots 168
Est-elle prête à prendre la mer? Ou peut-être attend-elle quelqu’un qui est parti il y a longtemps? À moins qu’elle ne se soit installée là pour rêver d’un départ dont elle n’a pas encore choisi ni le jour ni l’heure?
Toutes ces suppositions peuvent s’avérer vraies. Et bien d’autres encore.
À vous de nous dire en vos mots ce que vous a raconté la lectrice du peintre Alfred Thompson Bricher. Vos mots que nous lirons dans sept jours et pas avant, comme le veut l’habitude.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!
Ce jour-là, Chloé a le coeur lourd. Ses pas l’emmènent comme une âme en peine vers la barque échouée sur le sable de sa plage préférée comme beaucoup d’autres jours d’ailleurs.
Elle n’a pas oublié de prendre son recueil de poèmes et pour la centième fois, au moins, elle relit le magnifique poème d’Emile Blémont:
Sur la plage
La plage étincelle, fume
Et retentit, vaste enclume
Que les vagues et le vent
Couvrent de bruit et d’écume.
Je vais, selon ma coutume,
Le long du galet mouvant,
Les yeux au large, rêvant
Quelque rêve décevant
Salé de fraîche amertume.
Avec leurs doux cris joyeux
Et leurs mines ingénues,
De beaux enfants, jambes nues,
Se mouillent à qui mieux mieux.
De loin, les suit et les gronde
Une vieille grand-maman.
Une jeune femme blonde
Lit toute seule un roman.
Les légères mousselines
Des nuages vagabonds
Se déchirent aux collines.
Les grandes vagues félines
Se cabrent, puis font des bonds.
Et je contemple l’abîme ;
Et je voudrais, âme et corps,
Me mêler aux longs accords
Qui roulent de cime en cime.
Tout en lisant le poème, elle s’imagine être la « jeune femme blonde » et souhaite de tout son coeur trouver l’amour de sa vie, un homme capable de la choyer, de la chérir. Chloé a tant besoin de tendresse et de complicité.
Depuis sa déception sentimentale, il y a un an, Chloé rêve de rencontrer un homme qui saurait lui donner le bonheur et la joie dans son coeur. Ce qu’elle n’a jamais connu mais une petite voix en elle lui dit: continue d’espérer…oui continue, tu es encore jeune…
Comment by Denise — 3 juillet 2010 @ 10:56
Les hommes naissent marins
Et ils le deviennent quelquefois
La mer boit leurs chagrins
La terre chante leurs joies
Leurs visages sèchent au soleil
Leurs mains ont le goût du sel
Et ils rêvent dans leur sommeil
D’une liberté presque éternelle
Puis ils s’attachent quelquefois
Aux seins lourds d’une fille
Que la morale appelle de joie
Pour eux ce ne sont que des iles
Et quand à terre on les attend
Ils naviguent le cœur meurtri
Leurs racines c’est le vent
La mer c’est toute leur vie
Comment by Armando — 3 juillet 2010 @ 19:05
J’ai perdu le fil des jours … j’ai perdu vos traces sur les beaux dimanches, mais je suis venue me régaler de vos mots fidèles déposés ici …
Comme elle je ne peux guère m’embarquer pour un beau voyage, mais embarquée sur les mots tout est possible n’est ce pas ? 😉
C’est un plaisir de vous lire, comme toujours
Bises
Comment by Chris — 5 juillet 2010 @ 16:12