Il suffit d’une machine à écrire
En sortant du magasin avec sa machine neuve, l’homme était radieux. Il avait sur les lèvres ce sourire dansant que tous les écrivains connaissent, et de ses yeux émanaient, parmi la chassie et les larmes, deux lueurs de très haut voltage. C’était un homme vraiment heureux, comme tous ceux qui ont réussi à atteindre, au prix d’effort obstiné, l’idéal dont ils rêvaient. Cette machine flambant neuve, qui sentait encore l’usine, avait un amour de clavier et des chromes capables de rivaliser avec une Cadillac, elle était à lui, à lui et à personne d’autre!…
Ainsi débute L’homme à la machine à écrire du Portugais Fernando Campos (paru en 1992). Un conte policier, une fable, un roman, un peu tout ça, dès que notre héros qui a fixé sa machine à son secrétaire et son secrétaire au parquet pour qu’on ne la lui vole pas, se met à écrire. Et à écrire, à écrire, à écrire, alors que l’imaginaire s’empare de son esprit débridé pour nous narrer une enquête extraordinaire, celle de trouver qui a volé un baiser à qui…
Le surréalisme belge existe depuis longtemps. Avec ce court roman (66 pages), Fernando Campos prouve que le surréalisme portugais existe aussi. Il suffisait que son héros achète une machine à écrire…
il y en a un que je regreterai sans doute toujours de ne pas l avoir vole ;;;
Comment by fabien — 27 mars 2010 @ 20:33