je marche
j’ai marché souvent longtemps ailleurs ou là-bas
dans les méandres de la folie
ou dans l’existence douce qu’on invente
soir d’orage ou de pleine lune
j’ai marché j’ai tant marché
que j’ai quelquefois laissé mon ombre me couvrir
je marche encore
poursuite d’un rêve bleur ou rose selon le moment
je marche et je t’aperçois
tu dois traîner dans les plages de mes yeux
de mes désirs de mes rêves les plus fous
je marche et je te regarde
tu es là et je te sais sans te connaître
je marche et j’ai marché
toujours en piétinant en me trompant
et tu étais là
comme un souffle
plus léger que toutes les envies
qui viennent et disparaissent
tu étais là
et j’ai passé tout droit
je marcherai sûrement encore
je te croiserai peut-être
et mes yeux s’agrandiront
je t’aimerai peut-être
si la peur ne me guette pas trop
oui je marcherai encore sur mes anciennes traces
et je t’attendrai au carrefour
comme si c’était la première fois
ou la dernière
car je t’aime déjà
sans avoir jamais vu tes yeux
(janvier 1985)
*toile de Mavina Baker
Tant de beauté !
Merci Lali.
Comment by Denise Rossetti — 12 décembre 2007 @ 11:25