En vos mots 153
Une fois de plus, une lectrice attend que vous la racontiez tandis qu’elle lit. Une lectrice qui n’a pas remarqué votre présence. Une lectrice tellement absorbée dans sa lecture que le moindre mot la ferait sûrement sursauter. Une lectrice dont nous saurons tout — ou presque — dimanche prochain alors que tous vos commentaires paraîtront d’un seul coup, puisque telle est la seule règle d’En vos mots, cette catégorie que vous animez dimanche après dimanche depuis près de trois ans.
Puisse la lectrice de l’artiste Christophe Vacher vous interpeller. Puisse-t-elle vous donner envie de poser sur elle vos mots, quelques lignes, des vers, une longue histoire. À vous de voir.
Bon dimanche à tous!
Je me suis levée sans bruit. La chambre encore vibrante de nos caresses, accueille ton repos et ta respiration juste un peu plus sifflante. J’ai si peur que tu me quittes trop vite. Et comme tu repousses les draps, je dépose sur ma peau tous les parfums de l’amour, toutes les tendresses blotties dans les plis du coton, tous les mots doux lovés dans les fils du monogramme. Le tissu s’enroule en un frôlement si sensuel, comme si mon désir montait encore de la mémoire tissée et courait sur mon corps… quand mon cœur jalouse ce temps qui va trop vite, quand mes yeux voudraient encore boire aux tiens, cette envie si intense s’approche de la douleur. Et ma crainte grandit. J’ai besoin de la chaleur du soleil levant. J’ai besoin de sentir à mon épaule le mur qui bat. J’ai besoin de cueillir tes mots, sublime prose de ton dernier recueil de poèmes … Le dernier. Exactement le terme que tu as utilisé hier soir, en m’offrant cet ouvrage si délicat, si merveilleusement illustré : Tiens. C’est pour toi. Mon dernier recueil. Et j’ai pleuré doucement, incapable de retenir mes larmes. J’ai si peur que tu me quittes trop vite. Et dans les rais du soleil naissant je cherche un abri, je cherche une réponse, j’attends comme un miracle …
Comment by Chris — 18 mars 2010 @ 18:28
On n’emprisonne pas le vent
Pas plus que nos désirs
Ni ces baisers d’amour que le temps
Murmure à nos souvenirs
Seules les étoiles s’emprisonnent
Dans le firmament des yeux
Lorsque dans les nuits de Lisbonne
Nos doux baisers d’amoureux
Se promettent de s’aimer
Comme des oiseaux en liberté
Comment by Armando — 19 mars 2010 @ 22:29
aux couleurs du printemps
au bleu de tes yeux
au rose de tes lèvres
la tendresses épanouie
en notre silence complice
au bleu de nos rêves
le rouge de notre amour
Comment by Chantal — 20 mars 2010 @ 8:19
Tous les matins très tôt, c’est le même rituel. Tous les matins de l’année.
Au saut du lit, Francesca enfile sa robe drapée, sa préférée pour la maison, celle où elle se sent à l’aise et prend le livre de la veille qu’elle n’a pas fini de lire. Elle s’approche toujours vers la fenêtre, celle qui laisse filtrer la douce lumière.
Elle a pour habitude de s’appuyer contre le mur pour lire. Parfois, elle reste plus d’une heure ainsi, sans bouger tellement absorbée par sa lecture qu’elle ne voit rien, n’entend rien ce qui fait la joie de son compagnon qui en profite pour continuer de peindre Francesca.
Un jour, James s’est dit: Il faut que je fasse une toile de ma beauté mais sans qu’elle le sache. C’est ainsi que je veux peindre ses courbes, ses cheveux tirés de côté laissant voir son doux profil et la lumière qui se dépose sur le mur tout en enveloppant Francesca.
Au fil des jours, la toile est dans toute sa splendeur. Encore une dernière petite touche demain car James sait que Francesca va fermer son livre comme tous les matins, se retournera et lui offrira son beau sourire. Juste le temps pour lui de cacher toile, palette et pinceaux.
Dans trois jours, à l’occasion de leurs fiançailles, James offrira, tout ému, sa toile à celle qu’il chérit, à son amour. Son impatience est grande et souhaite que ces trois jours passent très vite pour lire la surprise sur le visage de Francesca. Son sourire sera le plus beau des cadeaux.
Comment by Denise — 20 mars 2010 @ 13:41
Au temps en emporte les mots
Ton épaule qui surgit de la brume
Le linge blanc qui crisse sur ta peau
Comme un coton abandonné
Tu lis
Les lettres s’évasent
Et s’envolent vers toi
Elles courent sur tes yeux
Encore humides
Tu lis
Immobile, le temps s’équilibre
Balançant tes lignes posées
Ton regard s’y appuie interrogateur
Sous le mur blanc des questions sans réponses
Tu lis
Le plateau du temps à l’étale
L’écrit raconte le jour et la nuit
L’homme et le monde
Si grand
Les rivières gardent la parole
Elles coulent encore sur ton sommeil
Sans pareil
Du temps passé
Du temps à venir
Tu lis
Comment by Oxy — 21 mars 2010 @ 6:22
Comme c’est bon de découvrir vos mots…
Comment by lautreje — 21 mars 2010 @ 9:27
Je suis ravi du souffle frais de cette rubrique et des couleurs de vos mots sur la toile choisie de main de maitresse (c’est une fille Lali, non?)
Comment by Fou à Lier — 21 mars 2010 @ 15:17
Que c’est bon de lire vos mots, texte et poèmes. Merci à vous pour ce doux moment du dimanche!
Merci Lali pour les magnifiques toiles que tu déposes pour « En vos mots » semaine après semaine.
Comment by Denise — 21 mars 2010 @ 16:36
Toujours un bel instant d’évasion que de voyager en vos mots! Douce semaine printanière à vous tous, sans oublier notre chère Lali… et tous ceux qui prennent plaisir à visiter son pays d’ici
Comment by Chantal — 22 mars 2010 @ 7:31