Lali

31 janvier 2010

En vos mots 147

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

freeman-kathryn-3.jpg

Il est de ces plaisirs dont je ne me lasse pas. Ainsi, celui chaque dimanche, à 8 heures, d’accrocher une toile juste pour vous. Pour que vous la racontiez avec votre regard, en vos mots. Tout comme celui de valider d’un coup d’un coup tous vos textes sur la toile du dimanche précédent.

Et pour ce dernier dimanche de janvier, je vous propose une toile de l’artiste Kathryn Freeman. Parce que, d’une part, elle ne ressemble à aucune des toiles déjà accrochées, et d’autre part parce que je crois qu’elle a beaucoup à raconter.

La suite vous appartient. Une suite que nous lirons avec plaisir dans sept jours exactement.

Bon dimanche et bonne semaine à tous!

9 commentaires »

  1. Sûr que je laisserais quelques signes, comme un typographe, dans le bord muet des pages, pour me repérer, plus tard, lorsqu’il fera silence.

    J’oublierais tous mes savoirs pour comprendre et pour apprivoiser les tiens. Sans peurs ni nuages. Avec la même virginité que les vagues inscrivent, à chaque caresse, leurs frissons dans le sable.

    Je sais que les mots naissent pour être lus. Et puis pour qu’on les savoure pour connaitre leur goût juteux et charnu, comme des fruits inconnus, qu’on croyait défendus. Des mots multiples, dessinés à l’encre des sourires, espoirs ou larmes. Et qu’on lit à mi-voix, pour écouter leur sens. Pour se réjouir de leur phonétique pétillante et joyeuse. Quelquefois triste.

    Puis, je m’endormirais. Sourire aux lèvres. Les mots posés contre mon cœur. Et je m’en irais seul, compter les moutons.

    Comment by Armando — 2 février 2010 @ 10:37

  2. L’histoire d’un mouton qui ne fait pas comme les autres…
    Quel étonnement, quelle peur et quelle découverte pour les autres ! Mais après tout, et si c’était lui qui avait raison ?
    Une question qui n’en finit pas d’interroger les têtes !

    Johnny le mouton

    Johnny faisait partie d’un troupeau de moutons qui errait seul dans la montagne.
    Seul ? Pas vraiment, car de temps en temps passait le berger pour les surveiller avec son chien noir et blanc qui se chargeait de bien les rassembler.
    Le troupeau avançait paisiblement, en ratissant l’herbe grasse des montagnes et en se désaltérant dans les jolis ruisseaux à l’eau fraîche qui sillonnaient le paysage.
    Le coin était magnifique. Parfois même des lacs d’altitude venaient embellir encore plus le paysage, en reflétant le ciel limpide des cimes.
    Johnny se fondait dans le troupeau.
    D’abord suivant sa maman, puis ses amis proches, puis les autres. De plus en plus souvent, il aimait s’éloigner un moment du troupeau, soit à escalader des rochers et admirer le paysage, soit à la découverte des nouvelles fleurs aux odeurs enivrantes.
    Jusqu’à présent, il était toujours revenu vers les siens. Or, un soir, s’étant éloigné plus que d’habitude, il ne rejoignit pas le troupeau. Il faut avouer que ça faisait longtemps que ça le démangeait de dormir seul sous les étoiles.
    Il savait qu’il devait quand même faire attention, le loup pouvant toujours surgir, et il se choisit un endroit en hauteur où il pouvait entendre venir un éventuel prédateur.
    Quelle belle nuit il passa ! Il lui semblait qu’il se baignait dans le ciel étoilé. Le calme était parfait, Johnny se sentait bien.
    Le lendemain, il retourna vers le troupeau.
    Là-bas, c’était l’incompréhension.
    -« Mais Johnny, que s’est-il passé ? Tu t’es perdu ? »
    -« Mon pauvre vieux, quelle peur tu as dû avoir, si loin des tiens ! »
    -« Tu l’as échappé belle, le loup aurait pu te manger ! »
    -« Non, ne dites pas ça, je ne suis pas revenu parce-qu’en fait, je n’en avais pas envie, c’est tout ! »
    -« Quoi ? Mais ce n’est pas possible, un mouton n’est pas fait pour vivre seul ! Il prend des risques insensés à faire cela ! Tu veux finir dans le ventre d’un grand prédateur, ou errer seul dans la montagne, c’est ça ?… Imagine un peu ce qui peut t’arriver ! »
    -« Non, justement, je préfère le moment présent, l’avenir ne m’intéresse pas plus que ce qu’il faut. Croyez-vous que votre sort soit meilleur au sein du troupeau ? D’abord, on vous tond votre laine si bien qu’après, on se sent tout nu et ridicule. Puis un jour, on vient vous chercher pour vous mettre au mieux dans un autre troupeau, au pire pour vous manger… »
    -« Ce que tu dis là n’est pas faux mais nous n’avons pas appris à profiter du présent. Nous mangeons pour vivre et vivons pour être mangés ! »
    -« Johnny a raison, moi aussi je veux vivre tout seul et profiter de la vie. »
    -« Moi aussi ! Moi aussi !»
    -« Moi aussi ! » dirent d’autres voix.
    Seul un mouton plus âgé voulait raisonner tout ce petit monde. Mais bientôt, il se retrouva tout seul et ne put prêcher que pour lui-même…
    Chaque mouton avait suivi son envie : l’un voulait toucher la neige, l’autre allait voir les belles fleurs violettes, un autre s’amusait à escalader toujours plus haut…
    Ils étaient éparpillés partout dans la montagne. On n’avait jamais vu ça !
    Quand le berger revint, il n’y comprit plus rien. Il avait bien croisé deux moutons en venant. Son chien avait essayé de les ramener mais avait essuyé des coups de sabot, et ouille, que ça lui avait fait mal !
    -« Mes moutons sont éparpillés aux quatre coins de la montagne. Que dois-je faire ? » se demanda le berger.
    Au bout d’une longue réflexion, il s’agita dans sa pensée une image qui grandissait, grandissait dans sa tête : la mer ! Et s’il en profitait pour aller voir la mer, son rêve depuis qu’il était tout petit, et qu’il n’avait jamais pu réaliser car il fallait garder les bêtes.
    Là, les bêtes avaient l’air de se garder toutes seules, et semblaient heureuses ainsi…
    C’était l’occasion.
    Et voici comment un troupeau de moutons se trouva dissous en milliers d’individus, et comment un berger put enfin réaliser le rêve de sa vie.
    Comme quoi, tout est possible !

    Ecrit par « Valérie Bonenfant »

    Comment by Denise — 5 février 2010 @ 15:35

  3. Les murs ont glissé dans l’obscure réalité de la chambre. Le bleu du papier peint a laissé la place à la douceur végétale, céladon en prairie et troncs des peupliers. Incongrus, le lit et le chevet tentent vainement de se fondre dans le paysage. Oscar veille, sens félins en alerte. Et du livre ouvert s’échappent les mots … Reine bercée, sous le ballet hypnotique, porte comme un diadème à son front, la ribambelle cotonneuse des moutons. Dans la nuit qui dénude ses rêves Sélène défait, un à un, les lacets autour de son cœur. Et la brise d’un songe soulève le voile et passe, tendre caresse aux courbes de son corps. Reine endormie, elle conte quelque fantaisie d’une verte contée, et elle compte, elle compte … 21, 22, 23 … Sautez moutons, sautez, et laissez la rêver !

    Comment by Chris — 7 février 2010 @ 7:29

  4. Que sautent les moutons

    Un prés jaune endormi –
    0ù tu tournes et te retournes
    Un, deux, trois
    Saute-mouton biblique
    Onirique. Ton berger fatigué
    N’est plus là

    Laisse-là ton livre, ta lecture
    Livre-toi au comptage
    Si sage

    Regarde –
    Il pleut ma bergère
    Sur ton cœur
    Sautent les moutons sur tes rêves
    Sautent les moutons sur ta trêve

    Oui –
    Mais, laisse-là ton livre
    Éteins ta chandelle
    Et compte, compte
    Toute la nuit
    À l’envie

    Un, deux, trois
    Sous les toits
    Insomnie, dans ton lit
    Mouton noir, il est tard

    Et toi, tu ne dors toujours pas…

    Comment by Oxymore and more — 7 février 2010 @ 7:33

  5. FRÉQUENCES MOUTONS CLOWNÉS

    « Saute-moutons multicolores en tricycles »

    La vision chez mon chat
    Décline son monde de demi-teintes félines
    Bleutées, jaunes ou grises

    Chez moi, au fond de mon oeil de vair
    S’animent peu de réflexions
    Et cela m’absorbe

    Ma rétine cabotine titille
    Des photons polissons
    Mon esprit retourne
    Et torture sans arrêt
    Des images de spectres
    En fantômes iconiques

    Ainsi l’arc-en-ciel extérieur se dévoile
    Tel qu’il est
    Fidèle
    Mis à nu
    Et mes rêves les plus fous
    En deviennent hystériques, magiques, trichromatiques
    Ma raison alors se campe debout sur ses trois pieds
    Droite sur ses fondations

    Marines ciel et eau
    Verdeurs plantureuses
    Sanguines flamme et forge

    Mais la peinture originelle se dévoile
    Et s’expose aujourd’hui
    Aux regards d’une chimère animale
    En gènes humains troublée

    Ce nouveau rat des villes aura-t-il des songes ?
    Méditera-t-il sur lui, sur l’univers ?

    Quand son espèce modifiée, impulsée, amplifiée
    Par ce tableau dérangé libèrera
    Elle aussi un jour lointain
    Cet autre fantasme
    Haut en couleurs
    Quantique quant à lui

    Desseins de saute-moutons
    Sur le dos de minuscules nuages d’atomes transis
    En condensats de Bose-Einstein
    Si joliment nommés

    Par des atomes solitaires
    Petites puces déchaînées
    Emissaires bourlinguant d’un troupeau froid à l’autre
    Portant et transmettant l’information

    Etincelles lumineuses
    À fournir pour action au cumulus élu
    Echues
    Au dernier qui y est

    Alors,
    La lumière colorée à nouveau par le feu dérobé
    Une fois encore…

    Au cœur du monde, cherra.

    P’tit loup

    Comment by P'tit loup — 7 février 2010 @ 7:44

  6. En valse effrénée
    les mots virevoltent
    et les moutons s’amusent
    les maux lancinants
    se comptent comme les moutons
    les mots dans la tête
    jusqu’à mordre les os
    un mouton s’égare
    comme le sommeil
    caché sous le lit
    Les mots se figent
    hors du temps qui passe
    et sautent les moutons
    qui se moquent de tout
    en douce farandole

    Comment by Chantal — 8 février 2010 @ 7:25

  7. J’ai toujours du plaisir à venir découvrir vos mots, Denise, Armando , Oxymore … mais permettez que j’adresse à Chantal mes félicitations, pour ce poème … « jusqu’à mordre les os » … une belle farandole chère Chantal . Moi je dis bravo …
    Je vous embrasse 😉

    Comment by Chris — 8 février 2010 @ 13:55

  8. Un grand merci Chantal pour ton très beau poème et toutes mes félicitations…

    Bisous, bisous et à bientôt…

    Merci Chris pour tes doux mots!

    Comment by Denise — 8 février 2010 @ 15:57

  9. Merci Chris.Tu me fais rougir, d’autant que ces mots sont des rescapés qui ont bien failli passer à la trappe, comme bien d’autres .

    Moi aussi, je vous dis bravo ! J’ai lu et relu encore, de bien jolies créations ! Bises à tous.

    Comment by Chantal — 8 février 2010 @ 17:07

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire