En vos mots 149
Un jour comme aujourd’hui, il fallait dans la toile de ce dimanche beaucoup de rouge, non? La lectrice du peintre russe Peter Stronsky s’est donc imposée avec ses collants rouges, son chemisier rouge et le ruban rouge de son chapeau.
Quant au reste de l’histoire, à savoir qui elle est, ce qu’elle fait, si elle attend quelqu’un, ce qu’elle a lu ou se propose de lire, ce n’est pas à moi de le raconter, mais à vous, en vos mots, puisque la toile vous appartient pour une semaine afin que la fassiez vivre à votre manière.
Bon dimanche rouge et à la semaine prochaine!
Cela fait cinq mois que Lucie et Paul se connaissent. Ils s’aiment, c’est évident, ils font pleins de projets mais n’habitent pas dans la même ville. Deux heures de route les séparent.
Ainsi, chaque vendredi soir, ils se donnent rendez-vous au café « Les Coquelicots », là où ils se sont connus. Tous les deux aiment le rouge et Lucie encore plus. Pour plaire à Paul, Lucie a revêtu son beau costume noir avec les accessoires rouges, celui qu’il préfère.
Arrivée à 19 heures 05 au café, Lucie se dirige vers Paul qui se lève, l’embrasse et la prie de s’asseoir. Paul a un drôle d’air se dit Lucie.
Que t’arrive t-il mon chéri, tu es tout pâle?
J’ai le coeur tout retourné, Lucie! Il faut que l’on parle lui dit-il tout en lui offrant une cigarette. Il prit tout son temps pour allumer celle de Lucie et la sienne. Il était très emprunté pour lui annoncer la nouvelle. Une nouvelle qui n’allait pas réjouir Lucie. Cela est certain.
Oh! Lucie avait un mauvais pressentiment… son coeur battait déjà…
Voilà Lucie! Aujourd’hui, le président de l’entreprise m’a convoqué dans son bureau et m’a expliqué qu’ils avaient besoin de quelqu’un dans leur firme en Islande pour deux ans et ce quelqu’un est moi…. si je refuse, je me retrouve au chômage!
En Islande… sursauta Lucie? Mais c’est de la folie… qu’allons-nous devenir?
Je sais, je sais, ma chérie. Je n’arrête pas d’y penser, ma tête va exploser. Je dois accepter car je refuse de me trouver sans emploi. Je sais aussi tous ce que nous avions projeté de faire et je sais que tu aimes ta profession d’anesthésiste ici à Arles.
Je me suis dit que, peut-être, nous pourrions nous voir pendant les vacances… chacun à tour de rôle?
Lucie est muette. Son sang est glacé. Elle n’a plus la force de bouger. Tout s’effondre.
Les yeux pleins de larmes, Paul prit Lucie dans ses bras, la serra très fort et lui dit qu’il lui téléphonerai, lui écrirai et qu’ils trouveront bien une solution mais il était l’heure pour lui de partir. Son vol était déjà prévu. Il laissa sur la table un prospectus de sa destination.
Restée seule avec une boule au coeur, Lucie a pour toute compagnie un miroir reflétant son visage d’une grande tristesse.
Les mots de Paul refont surface petit à petit et un mot résonne encore en elle: solution, solution… Oui, il m’a bien dit « nous trouverons une solution »… Ce simple mot fut comme un baume… et cette belle citation d’Alfred Sauvy lui revient en mémoire…
« Il n’est aucun problème humain qui ne puisse trouver sa solution, puisque cette solution est en nous. »
Comment by Denise — 19 février 2010 @ 11:42
Ce qui ne peut danser au bord des lèvres
s’en va hurler au fond de l’âme.
Christian Bobin » L »autre visage «
Comment by Chantal — 19 février 2010 @ 15:59
Et mes pensées courent encore
Comme une rivière exaltée
Vers l’océan de ton corps
Où nos deux corps retrouvés
S’aimeront encore pour hier
Pour nos amours échouées
Pour ces nuits de colère
Pour ces rêves d’été
J’ai encore le goût de toi
Ta peau fruitée de désir
Aux couleurs vives de joie
Mon fruit d’été, doux plaisir
Que je savoure à plein bonheur
Oiseau perdu dans ton ciel
Dans le soleil de ton cœur
Dans ta bouche le goût du miel
Mon fruit de sang et d’amour
Mon orange bleue, mon péché doux
Ma prière des mauvais jours
Mon plus secret rendez-vous
Comment by Armando — 20 février 2010 @ 12:35
La plus belle conquête de l’air
C’est ici l’avion des continents balnéaires
Et les navigatrices de l’air
Ces hôtesses au bel air
En blazer qui s’envoient en l’air
Au dessus de nos fumées linéaires
Qui s’envolent pour les compagnies tarifaires
Insulaires –
Sans canadairs imaginaires
De ceux qui de l’eau ne prennent l’air –
Tertiaires et monte-en-l’air
Dans ce vestibule de pierres rouge solaire
Dans ce carmin sanctuaire
Toi, la fille de l’air
À l’uniforme noir mohair
Au miroir d’ombre claire
À l’air du temps, en appel d’air
Tu l’attends ferme sous l’orage dans l’air
Sanguinaire
Rouge de colère, tout feutre en l’air
Pour changer d’air
Tu en as l’air
L’ambiance, ici, est plus lourde que l’air
Comprimée, en manque d’air
Tes mots retenus, moléculaires
L’air morose, mi-rose, mi-polaire, bipolaire
Abattue, flagellaire, angulaire
Et tourne tourne l’horaire
Fument tes cigarettes, filtrent l’air
Cillent tes mi-cils air-air
Subliminaires en éclairs
Nucléaires
Puis sur l’air du temps tu attends, épair
Transparente, frigidaire
Et tu ne vas plus à grand’erre…
Comment by Oxymore and more — 21 février 2010 @ 6:17
Attendre. Dans la lumière pourpre, attendre des mots qui ne viendront pas. Et chercher, sur le vermillon de tes lèvres, la lumière que mon cœur espère. Et plonger dans l’ombre que pose sur tes yeux ton borsalino. Me perdre. Femme mystère, kaléidoscope carmin, mes doigts tremblent sur tes résilles corail, mon âme s’enroule à ton sein amarante. Tes garances griffent ma peau, creusent des sillons sanglants si profonds… J’ai trop attendu. Et tu ne m’attends plus. Ta main joue nerveusement avec cette lettre qui ne t’aura pas même arraché un soupir! Tes désirs sont éteints, oubliés dans les couleurs d’hier, et les miroirs jettent à l’infini les fragments écarlates de notre amour.
Comment by Chris — 21 février 2010 @ 7:35
J’aime revenir vous lire juste avant d’aller me coucher … des regards si différents sur la toile exposée …
Je vous trouve toujours très inspirés, c’est formidable !
Je vous embrasse
Comment by Chris — 21 février 2010 @ 16:48
Chacun décrit la toile comme il la ressent, c’est ce qui est formidable. Je vous ai aussi lu et c’est un réel plaisir. Ah, tous ces mots qui viennent du coeur…
« En vos mots » est un très beau partage… merci Chantal, Armando, Oxymore and more et Chris deux fois…
Un tout grand merci Lali pour le soin que tu prends de déposer dimanche après dimanche, une belle toile!
Bisous
Comment by Denise — 22 février 2010 @ 7:40
Vive l’imaginaire qui vous a transporté pour notre plus grand plaisir !
Comment by Lautreje — 22 février 2010 @ 8:16
Oh Chris vous embrasse…
Je vais écrire aussi pour être payé en bisous.
Comment by Fou à Lier — 23 février 2010 @ 1:00