Cuisine indienne à défaut de musique
À quoi bon une grande scène si c’est pour y asseoir sa nonchalance ? Pour quel usage un tel espace si c’est pour ne pas l’habiter ?
C’est cette question qu’on se pose devant un Bazbaz quasi ennuyé d’être là, dérangé de surcroît à l’heure de l’apéro, qui aligne ses chansonnettes sur fond de reggae en tapant du pied.
Il est dommage de le voir aussi peu là, quasi absent, même s’il s’extasie volontiers du beau temps. Comme si visiblement il avait envie d’être ailleurs. Mais il tient le temps, assis devant son clavier – il ne se lèvera qu’une fois, sans grande conviction -, entre un guitariste non moins assis, à peine moins blasé et un batteur qui tente du mieux qu’il peut de mettre de l’ambiance, à lui tout seul.
Bazbaz est il un homme de la nuit à qui le 18h-19h ne convient pas ? Va savoir.
Nonchalance est bien le mot pour décrire l’artiste comme sa performance monocorde. Tout ça manquait de passion, de conviction, de présence, de chaleur, hélas.
Et quand s’est clos le spectacle de Bazbaz, sous des applaudissements et quelques ENCORE, je me suis dit que j’avais dû rater quelque chose, qu’il aurait mieux valu fermer les yeux pour échapper au visuel inexistant, ce que d’autres ont peut-être fait, d’où leur enthousiasme.
Bazbaz ne nous a pas montré la bête de scène qui sommeille – peut-êtrre – en lui. Il a choisi la facilité d’enchaîner quelques chansons – qui se ressemblent décidément beaucoup les unes les autres – au détriment d’un vrai spectacle… qui n’a jamais eu lieu.
Je ne conserverai pas un souvenir marquant de ce show de chaises. Tant pis. Demain est un autre jour, un jour sous le signe de Da Silva.
Et pour l’heure, je me régale d’un poulet korma, non pas pour effacer les traces – inexistantes – du passage de Bazbaz, mais pour me faire plaisir. Parce que j’aime la cuisine indienne. Parce que j’aime la cuisine… tout court.