Forcément suspecte
Je ne comprends pas toujours comment fonctionne la société dans laquelle je vis. Où quand tu dis que tu vas voir un film ou écouter un artiste, on te demande avec qui, et non pas le titre du film ou le nom du chanteur. C’est étrange, tout de même.
Et si on dit que personne ne nous accompagne, il faut voir les regards.
Car c’est dérangeant toutes ces personnes seules qui vont voir des choses. Suspect, même.
Et vient la sempiternelle et bête question. Il y a de beaux hommes là-bas ? Mais qu’est-ce que j’en sais et quelle importance ? Un récital de poésie, ce n’est pas une partie de chasse, pas plus qu’une salle de cinéma n’en est le terrain. Je ne porte pas de tenue de dragueuse – je n’en ai pas, justement – et où que j’aille je ne cherche pas l’aventure, enfin pas celle à laquelle les gens font référence.
Arrêteront-elles un jour ces questions ? Me demandera-t-on si j’ai aimé ma soirée et non pas s’il y avait des spécimens masculins intéressants ? Tout de même, ça n’a pas de sens cette obsession autour du chiffre deux… Ou ai-je tout faux ?