En vos mots 139
Mais que peut bien lire ainsi le personnage peint par Maria Angélica Baeza? Des mots bleus, lui qui baigne dans un décor tout bleu? À vous de nous le dire, en vos mots, ou en empruntant des passages de poèmes, de chansons ou de romans. En prenant votre temps, puisque vous avez une semaine devant vous avant que je ne valide tous les commentaires reçus.
Puisse la toile vous inspirer quelques lignes, bleues ou non!
Des fois, lorsque les premiers rayons de printemps illuminaient le silence verdoyant des parcs de la ville, il s’offrait la fantaisie de s’attarder dans une promenade contemplative et solitaire. Il lui arrivait alors de rentrer alors qu’il faisait déjà nuit. Heureux et fatigué.
D’habitude, il lui suffisait de trois quarts d’heure en tout. Pour arriver chez lui et s’installer devant la grande fenêtre vitrée, face à la mer. C’était parmi ses endroits de prédilection son lieu préféré. Il pouvait rester là des heures, bercé par le bruit de l’incessant voyage des vagues. Son bonheur était de lire jusqu’à l’épuisement et puis de partir, malgré lui, dans le monde paisible de ses rêves et de rouvrir les yeux en écoutant le doux murmure de la mer. Il n’y a pas de meilleur moyen de naître, disait-il en souriant, chaque fois.
C’est là, loin de tout, qu’il avait prévu de passer les prochains jours de cette longue fin de semaine qui s’annonçait. Il avait décidé de plonger d’abord dans L’énigme du retour de Laferrière et puis de se perdre dans Le voyage des bouteilles vides de Kader Abdolah, dans Quelle nuit sommes-nous? d’Hafid Aggoune ou bien dans autre chose qui lui passera dans la main et dont la simple caresse des doigts lui donnera assez de frissons pour que l’envie de plonger dans ce qui se cache à l’intérieur lui fasse perdre raison et s’envoler des heures durant sur les ailes des mots.
Une voix souriante est soudain venue lui murmurer dans la tête « Au revoir, l’ange! » sans raison. Il lui est revenu en mémoire le visage de la serveuse du bistrot au centre-ville où il avait déjeuné. Les odeurs de café, du tabac et de la bière l’ont secoué aussi rapidement qu’une foudre qui tombe du ciel.
« Au revoir, l’ange! »… Et voilà que l’éclat d’un souvenir inattendu s’inventait dans ses rêveries. En fermant les paupières, il s’est mis à réécrire le livre de ses souvenirs et en regardant en arrière il constatait qu’il ne ressemblait plus vraiment à celui qu’il avait été, même s’il lui devait beaucoup de ce qu’il était devenu et, et, doucement, en écoutant le doux murmure de la mer….
Comment by Armando — 10 décembre 2009 @ 9:20
Le lecteur en mer pour plusieurs mois, pour l’Australie, se mit à lire plusieurs fois le magnifique poème de Jean Mogin…cela lui rappela tant de beaux souvenirs qu’il n’oubliera jamais!
« Quand j’ai besoin de bleu
Quand j’ai besoin de bleu, de bleu,
De bleu de mer et d’outre-mer,
De bleu de ciel et d’outre-ciel,
De bleu marin, de bleu céleste ;
Quand j’ai besoin profond,
Quand j’ai besoin altier,
Quand j’ai besoin d’envol,
Quand j’ai besoin de nage,
Et de plonger en ciel,
Et de voler sous l’eau ;
Quand j’ai besoin de bleu
Pour l’âme et le visage,
Pour tout le corps laver,
Pour ondoyer le coeur ;
Quand j’ai besoin de bleu
Pour mon éternité,
Pour déborder ma vie,
Pour aller au-delà
Rassurer ma terreur,
Pour savoir qu’au-delà
Tout reprend de plus belle ;
Quand j’ai besoin de bleu,
La nuit,
J’ai recours à tes yeux. »
Comment by Denise — 11 décembre 2009 @ 15:04
Lecture ardente
Vivre tranquille, vie coloniale
Aux carrés bleus
De chine et d’outremer
Aux lectures de pays sage
De jungle et de corail
De récif azur, de mer créole
Lire tranquille, livrée déjà
Sur l’île fleurie du lointain
La fournaise toujours était endormie
Puis, tôt se réveille terrible
En une éruption chaotique
Bombes ardentes et nuées
Comme des soldats reflués
Jaillissent des cendres noires
En mille et un pompéis de feu
Panaches de nuit et d’éclairs
Tempêtent, surfent ce calme idylle
Balayant en une vague
Et les colons tranquilles
Et les marins aux pieds de braise
L’hôtel cobalt sur ses peurs bleuâtres, posé
De flammes, de pluies et de laves
En silences noyés, en repos brisés
L’écorce s’enroule
En tremblements de mer
Sur l’orange bleue de la Terre.
Un tsunami d’avant l’idée
Géo-graphique,
Un tsunami d’avant l’idé-ogramme,
Un front pesant de vague fractale,
Spirale en mille doigts tendus,
Juste au dessus des barges perdues.
Du mont volcan bravant l’écume
En trente-six vues,
Trop loin des lignes parallèles,
Un yin-yang bleu-orangé,
Courbé, enroulé,
Nous déroule la toile fatale
Des frêles esquifs d’humanité.
Et la force des bras,
Et l’image des familles,
Rament et rament, face au danger
Comment by Oxymore and more — 13 décembre 2009 @ 5:16
Je suis née des ombres
Je suis née de brumes sombres
Et mes paumières depuis trop longtemps
Etaient cousues de gris et de vent …
Mais tu m’as offert tes couleurs
Et leurs musiques, et leurs senteurs
J’ai bu l’or azuré à tes lèvres nues
Et mes ombres ont glissé à tes veines absolues
J’ai suivi le bleu des lignes sous la toile diaphane
J’ai caressé tes cyans et tes turquoises océanes
Me suis nourrie de ta palette, de tes tendres nuances
J’ai gommé tous mes noirs pour tes fières garances
Ô mon doux, mon amoureux
Je te vois là, paisible et silencieux
Et je voudrais refermer ton livre
Pour encore cueillir, sur ta peau, les bleus ivres
Les ciels, les saphirs, les persans électriques
Les célestes outremers et les cobalts des tropiques …
Comment by Hespérie — 13 décembre 2009 @ 7:38
Je ne voudrais pour rien au monde manquer un dimanche « en vos mots » …
Quel plaisir de vous lire !
Bisous bleu lavande 🙂
Comment by Hespérie — 14 décembre 2009 @ 17:15
Pour moi aussi, c’est un plaisir chaque fois renouvelé…
Comment by Armando — 15 décembre 2009 @ 1:11