Un appel à l’essentiel 14
Une fois de plus, une lectrice a été touchée par les mots du poète portugais Antonio Ramos Rosa. C’est donc la tête pleine d’images que la lectrice du peintre hongrois Bela Czobel a quitté la pièce en laissant derrière elle un petit mot m’indiquant quel texte elle avait choisi à votre intention. Voici donc un extrait du Livre de l’ignorance :
Résidence où le jour s’allie à l’ombre
Vertèbres de mots sous les tempes de la fraîcheur
Ascendance soyeuse profondément verte
Un corps s’offre dans le centre scintillant
Je suis une forme de l’espace qui caresse le langage
Rondeur lisse du corps entre les veines du soleil
Tiges ou syllabes dans l’air vertical
Terre simple de profuse unité
Cri d’un oiseau dans l’éclat d’un arbre
De l’ombre lumineuse surgit le langage clair
Je suis ce recoin et ces arcades ce silence incandescent
Oui je peux vivre ici dans l’ardeur immobile