Journée pascale
C’est Pâques, fête supposément religeuse, mais à mon avis bien plus païenne qu’autre chose avec ses poussins vivants et ses lapins en chocolat. Bien plus une fête pour marquer le printemps et faire la joie des enfants que celle de la résurrection du Christ, selon la tradition chrétienne.
Curieusement, cette renaissance du dieu fait homme m’inspirait moins religieusement que symboliquement. Les fêtes de Pâques étaient le début d’une nouvelle ère, l’entrée dans une étape où je laissais derrière moi les reliefs d’une autre vie. J’avais envie aujourd’hui d’appliquer cette pratique. Commencer aujourd’hui une nouvelle étape sans le poids dans l’ancienne.
Mais le passé est revenu à la charge. Un téléphone de mon ex-belle-fille est venu tout chambouler. Et pourtant, j’ai effacé toutes les traces de ce passé. Il ne reste rien ici de cette époque. Mais ma tête n’est pas vide des douloureux relents de ce qu’a été ma vie pendant neuf ans. Tout cela est remonté, comme une vague.
Sur le coup, j’ai eu mal. Autant, cette gamine entrée dans ma vie quand elle avait cinq a été mon rayon de soleil pendant des années, autant c’est à cause d’elle, pour lui donner le meilleur de moi-même, que j’ai tardé à sortir d’une situation sans issue. Lui parler me fait toujours un drôle d’effet. Je revois des scènes, certaines heureuses, d’autres dramatiques. Je suis encore incapable d’effacer les secondes pour ne conserver que les premières. Mais ça viendra.
Un jour, elle arrivera à ne plus parler de son père.
Un jour, on fera peut-être à nouveau des sorties ensemble, comme nous le faisions juste après la rupture.
Nos vies se mènent en parallèle même si elles ont longtemps été entremêlées.
Je suis ressuscitée bien des fois. Et ça arrivera encore, et pas que le jour de Pâques.