Là où Byron se recueillait
Peut-on, en visitant l’endroit où un poète a vécu, y déceler un peu de son âme ?
Il me semble avoir trouvé à Newstead, où a passé quelque temps Lord Byron, un peu de la tristesse de ses poèmes. Autant le jardin est vert et magnifique, autant l’abbaye est sombre. Mais il a très peu séjourné là, préférant les voyages à une vie sédentaire. « L’univers est une espèce de livre dont on n’a lu que la première page quand on n’a vu que son pays », écrivait-il pour expliquer ses déplacements.
Pourtant, il y a quelque chose de paisible à Newstead. Qu’on ne reconnaît peut-être, justement, que quand on a vu autre chose, les villes et les lumières, les sons et les espaces, les plages et les fêtes. Car Newstead appelle plutôt le silence et non le faste des réunions mondaines.
Il faut un peu des deux mondes pour le poète. Se noyer dans l’exéburance de la vie et ensuite le calme pour créer les images. Et cela, on le ressent quand on visite Newstead. La vie de Byron n’est pas là. Mais il rentrait à Newstead comme il entrait en lui-même.
Cette ambivalence du poète, c’est à Fabien que je la livre, lui, le poète qui se questionne parfois et se demande lequel des deux mondes choisir. Ne choisis pas, Fa, les deux te sont nécessaires.
Et que ces vers de Byron t’inspirent.
Farewell, my young Muse! since we now can ne’er meet;
If our songs have been languid, they surely are few:
Let us hope that the present at least will be sweet–
The present–which seals our eternal Adieu.