Lali

28 juin 2009

En vos mots 116

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Un livre pour appâter les poissons? Il y aurait donc des poissons bibliovores? C’est ce que l’illustration de l’artiste espagnol Andrés Meixide Gayoso peut laisser croire. Mais tout cela n’est peut-être qu’une fausse piste!

À vous de laisser votre imagination parler. À vous d’inventer au personnage une histoire. À vous de nous dire en vos mots ce que vous chuchote à l’oreille le poisson. À vous de ne pas être sérieux et de jouer le jeu de ce dimanche.

Ce n’est que dans une semaine que les commentaires seront validés, ce qui vous laisse amplement le temps de vous amuser, non?

Bon dimanche et bonne pêche à tous!

2 commentaires »

  1. Depuis un moment que j’essayais de m’évader dans Pleut-il ? de Franz Bartelt, sans vraiment y parvenir.
    Une chaleur lourde annonçait que l’orage planait sur la ville. Quelques lecteurs couchés sur le gazon semblaient dans un ailleurs lointain, ignorant la menace orageuse et sourds aux cris aigus des mômes qui couraient dans tous les sens, comme des oiseaux bruyants autour d’un morceau de pain.

    -Dis, tu lis quoi?…

    J’ai tourné la tête, étonné, en direction de la petite voix curieuse. Deux yeux rieurs et une bouche en banane, avec une dent manquant devant, attendait sagement ma réponse.

    -Un livre pour les grandes personnes… ai-je répondu presque sans me rendre compte.
    -Tu as des poissons ?…
    -Drôle de question. Non je n’ai pas… Pourquoi? J’ai une tête à avoir des poissons…
    -Mais non… m’a répondu le môme avec un grand éclat de rire. La tête des poissons n’est pas comme la tienne. Et puis ils n’ont pas les yeux comme toi. Et ils sont plus maigres que toi.
    -Ah bon!… Tu en sais des choses sur les poissons, dis donc…
    -Ils sont mes amis.
    -Tes amis?… Tu parles des petits poissons de ton âge ou aussi des grands?…
    -Bah… je ne sais pas… Et de nouveau cet éclat de rire joyeux, comme si ma question était un prétexte à l’amusement… Tu es rigolo, toi…
    -Comment ça… rigolo?…
    -Tu me fais rire… moi je ne vois pas les poissons. Ils ne peuvent pas sortir de l’eau sinon ils vont mourir, tu sais…
    -Ah oui, je n’avais pas pensé à ça…
    -Mais oui… ils ne respirent pas comme toi. Ils respirent dans l’eau…
    -C’est vrai ça… Et toi tu respires aussi dans l’eau?…
    -Mais non! De nouveau un éclat de rire… Si tu respires dans l’eau tu vas boire toute l’eau et tu ne peux pas respirer…
    -Ah bon… et ils font comment les poissons?…
    -Je ne sais pas… C’est comme ça…. Ils respirent dans l’eau et puis c’est tout.
    -Alors si ils respirent dans l’eau et toi pas, comment tu sais qu’ils sont tes amis?…
    -Moi je leur amène des histoires pour qu’ils lisent…
    -Pardon?… Tu fais quoi?…
    -Quand je lis une histoire que j’aime bien, je vais la leur donner à lire…
    -Ah… parce que tes amis poissons savent lire, maintenant…
    -Mais oui…
    -Et comment tu fais pour qu’ils lisent tes histoires?…
    Rires moqueurs…
    -Tu ne sais pas?… Encore de rires. Tu ne sais rien alors?…
    -Mais non… Tu n’as pas envie de m’expliquer comment tu fais?
    -Oui. Je demande à mon papa de me faire un bateau. Des fois je dois attendre un peu qu’il finisse de lire son journal.
    -Ok… et après…
    -Après je vais dans l’eau, avec mon bâton et je fais comme papa avec sa canne à pêche, mais moi j’attache mes livres…
    -Ah ok… C’est une bonne idée… Et comment tu sais qu’ils ont lu l’histoire?…
    -Après un moment le livre n’a plus des lettres… les poissons les ont prises…
    -Mais tu sais que tu es drôlement malin, toi…
    -Oui, je sais… maman dit ça tout le temps…

    Et puis il est parti en riant… Et moi qui depuis longtemps ne crois jamais à rien, pour une fois j’ai eu envie de croire à son histoire.

    Comment by Armando — 3 juillet 2009 @ 6:45

  2. Lucas vient de demander la permission à sa maman d’aller faire un petit tour en bateau qu’il a fabriqué de ses petites mains. Il souhaite aussi prendre sa ligne de pêche pour faire comme papa sans oublier les hameçons.

    Je suis d’accord Lucas, seulement promets moi de rester sur le petit plan d’eau et ne t’aventure pas trop loin ! Promis maman…et Lucas entoure sa maman avec ses bras et lui donne un gros bec et le voilà parti en sautillant.

    Comme je suis heureux, je vais faire comme mon papa. Pour éviter le soleil sur la tête, je vais mettre mon chapeau en forme d’hameçon et je vais le décorer avec deux branches de sapin. Comme les indiens.

    En deux temps, trois mouvements, Lucas est dans son bateau. Il n’a pas oublié de prendre son livre préféré car il a la ferme intention d’apprendre à lire au poisson, son copain qu’il voit tous les jours. Il s’appelle Didier !

    Voici Lucas voguant gentiment sur les vaguelettes. Il sait très bien où se trouve Didier pour l’avoir vu plusieurs fois avec son père et c’est de là qu’a germé son histoire de faire une barque pour lui afin de rendre visite plus souvent à Didier. Lucas est persuadé que Didier s’ennuie et il s’est mis en tête de lui apprendre à lire.
    Il prend un hameçon délicatement et encore plus délicatement l’accroche au livre.

    Son cœur battait fort, il veut tellement faire plaisir à Didier. Ah ! Le voici, se dit-il…j’aperçois quelques bulles sur la surface de l’eau. C’est lui, j’en suis sûr.

    Tout doucement, il laisse glisser sa ligne dans l’eau avec le livre au bout !

    Didier nage, trouve cela étrange, tourne autour en ce demandant quel est cet étrange objet.
    Jamais vu ça ! Bizarre.

    Il faut que je m’approche de plus près. Mais bien sûr, c’est un livre…quel nigaud je fais.
    Seulement voilà, je suis encore petit et je ne sais pas encore lire. Alors comment faire ?

    A cet instant, Lucas se dit que peut-être Didier ne sait pas encore lire. Je dois trouver un moyen. Il le faut absolument ! C’est un cadeau que je veux faire à Didier pour le remercier de ses belles pirouettes chaque jour dans l’eau, de ses jolies bulles lorsqu’il vient un peu à la surface de l’eau.

    J’ai trouvé dit Lucas. Je vais lui chanter ce qui est écrit sur la page ainsi il comprendra. Je l’ai choisie tout particulièrement pour lui ainsi il saura que mon cœur d’enfant l’aime aussi.

    Le coeur d’un enfant

    Michel Jonasz

    Le cœur d’un enfant c’est grand
    Des vaisseaux spatiaux s’y baladent
    Et si leurs Mamans tombent malades
    Elles guérissent en regardant dedans

    On y voit des goélands
    On y boit des rivières d’orangeade
    En écoutant les galopades
    D’un cheval pur-sang

    Le cœur d’un enfant c’est grand
    L’amour s’y déverse en cascade
    L’ours blanc fait des glissades
    Sur la seule neige du monde qui dure vraiment

    Le cœur d’un entant c’est grand
    Le temps s’y transforme en espace
    Et l’espace en un instant
    Peut dev’nir le temps qui passe

    On croise un éléphant blanc
    Deux indiens en embuscade
    Un troupeau d’élans qui gambadent
    Un cheval pur-sang

    Le cœur d’un enfant c’est grand
    On y voit la lune qui s’déplace
    On y voit le bleu firmament
    Dans l’cœur d’un enfant y a d’la place

    Le cœur d’un enfant… c’est grand

    Après cette belle journée Lucas rentre à la maison le cœur serein et heureux. Il sait que Didier l’a entendu puisqu’il a vu les bulles…

    Comment by Denise — 3 juillet 2009 @ 12:07

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