La suggestion du 28 avril 2009
La lectrice de l’artiste Carmen Alberti est-elle du genre à méditer longuement ce qu’elle lit? Nul doute alors qu’elle trouvera ici quelques lignes qui lui donneront l’occasion de le faire.
La lectrice de l’artiste Carmen Alberti est-elle du genre à méditer longuement ce qu’elle lit? Nul doute alors qu’elle trouvera ici quelques lignes qui lui donneront l’occasion de le faire.
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Que j’aime, méditer longuement! Très beau texte Lali! j’en redemande!
Cette lecture… ou cette toile, je ne sais pourquoi… me fait penser à cet extrait de L’identité obscure de Jacques Ancet, un auteur que j’apprécie beaucoup !
» …alors on s’enfonce, on traverse
des étendues où le seul futur est le cœur qui bat
comme cet appel auquel on voudrait répondre
et c’est pourquoi on avance, même si à chaque pas
rien ne bouge que le corps obstiné qui poursuit
l’ombre qu’il n’a pas, on aimerait pouvoir
s’arrêter, regarder simplement l’aube qui vient,
poser la main sur la pierre froide et saluer
la lumière, dire les premiers mots, écouter
le crissement du sable, le bruissement de l’eau,
la rumeur des choses qui commencent mais le jour
est déjà le soir, on n’a rien pu saisir, on reste
vacant à regarder ses mains dans l’éclat des lampes
ou sur la vitre l’attente du visage noir,
on se perd, on se retrouve, il y a des silences
remplis de voix, des matins tombés comme des soirs,
plus on avance et moins on sait, on cherche demain
entre des mots qui disent hier, ce qu’on a gagné
on l’a perdu, comparé à ce qu’on a été
on n’est rien, disait-il, mais un rien qui insiste,
on guette entre les signes du corps l’imperceptible
grignotement tandis que sur la fenêtre brille
une sorte de splendeur, on voudrait y entrer,
être le courant et à la fois se voir couler,
on cherche, les choses semblent n’avoir pas bougé
mais quand on veut les prendre, les toucher, simplement,
c’est comme si elles reculaient, s’effaçaient
ne laissant sur les doigts qu’un peu de poussière à peine,
quelque chose qui peut-être ressemble à l’oubli,
alors c’est dans cet oubli qu’on s’avance,
au moment où on croit ne plus rien tenir, c’est là,
un éblouissement minuscule, on est perdu… «
Comment by chantal — 28 avril 2009 @ 13:13
Le texte « d’ici » m’a beaucoup plu Lali ainsi que le tien Chantal.
Lorsque l’on se trouve dans un tunnel, on finit enfin par voir la lumière, la sortie…
Comment by Denise — 28 avril 2009 @ 15:57
voilà un bouquin qui me réconcilie avec la lecture…
Comment by Armando — 28 avril 2009 @ 22:33
Franchement… le bouquin… je craque!… dis, ton blog est un machin truc bidule érotique?…
Fais gaffe, il y a des grands-mères qui tournent dans le coin…
Comment by Armando — 28 avril 2009 @ 23:16
La vie profonde (Anna de Noailles)
Etre dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Etendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains !
Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace !
Sentir, dans son coeur vif, l’air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre.
– S’élever au réel et pencher au mystère,
Etre le jour qui monte et l’ombre qui descend.
Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l’eau,
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…
Comment by chantal — 29 avril 2009 @ 17:23