La lectrice et l’oiseau
Elle a quitté le livre un instant. Pas longtemps. Juste le temps d’écouter quelque oiseau lui conter ses aventures. Du moins, aime-t-elle imaginer que c’est à elle qui ne comprend rien à son langage mais qui en aime le doux murmure, qu’il a choisi de livrer ses impressions.
Et cela l’amuse de penser ainsi. De croire que le geai bleu sur le bord de sa fenêtre est là pour elle. De croire qu’il lui dit qu’il est temps qu’elle quitte son nid et prenne son envol. Ce matin, la lectrice de René Graetz a peut-être des ailes. Ou plutôt : ce matin, la lectrice se rend compte qu’elle en possède peut-être et qu’il est grand temps de les utiliser.