En vos mots 842

Alors que je viens à l’instant de valider les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier, que je vous invite d’ailleurs à lire et à commenter si vous en envez envie, je vous propose cette semaine de découvrir l’univers de l’artiste Erin Dyer et de faire vivre à votre façon une de ses illustrations.
C’est avec plaisir que nous vous lirons dans sept jours et pas avant, au moment de la validation des textes déposés.
D’ici là, bon dimanche à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les lisent!
Pour la centième fois peut-être,
Elle relit son tapuscrit
Car édité il devrait être
Au cours de l’année qui s’ensuit.
Elle y met la dernière main.
Cherchant à traquer la coquille,
Et vérifiant bien en chemin
Que tout se tient dans le récit.
C’est son premier roman et elle
Est excitée à l’idée
D’écrire plus qu’une nouvelle,
Et d’être bientôt publiée.
Comment by anémone — 11 juin 2023 @ 16:01
Dès les premières lignes, j’ai été envahi par un sentiment de mélancolie. Comme si une partie de moi appartenait aux lieux décrits par l’autrice. La rue en pente qui menait à l’église, en hauteur, où le gens se ruent le dimanche matin, était le portrait de celle où je jouais enfant après les réprimandes d’usage : J’veux pas de bagarres. Tu seras gentil avec les autres enfants. Tu, tu, tu… Le pire, quand j’y pense, est que j’aimais ça. Cela me donnait la sensation qu’elle veillait sur moi comme si elle craignait de me perdre. Que j’étais important pour elle. Ce qui me rendait à la fois fier et si heureux.
Le doute que l’écrivaine parlait des lieux qui m’étaient familiers s’est dissipé, alors qu’elle racontait les cris de joie à l’arrivée du vendeur de glaces, ou encore l’amusement que nous procurait le vieil autocar fatigué que, par jours de grande chaleur, le chauffeur était obligé de stopper afin de demander aux gens de descendre pour les reprendre tout en haut, faute de quoi l’autocar n’aurait pas assez de puissance pour monter. Quel motif d’amusement pour nous. Tous ces gens, chargés de leurs affaires, montant la rue par grande chaleur, pour retrouver le repos de leurs sièges plus haut.
On riait comme si on regardait un film de Laurel et Hardy, de Chaplin ou de Buster Keaton.
L’émotion m’est venue lorsque l’autrice décrivait, en quelques lignes, l’amour de sa jeune enfance. Un garçon au regard triste, dont le père était un ouvrier alcoolique et violent, mais qui était tellement aimé par une dame qui l’avait accueilli, et qui veillait sur lui comme un avare sur sa richesse. Le trésor de son premier baiser d’amour. Un amour d’enfant. Simple et pur. Mais pour l’autrice, toute sa vie, ce baiser était resté le plus important de tous. Son tout premier baiser. Et elle disait en garder un souvenir impérissable, plus de 50 ans après, même si, un ami d’enfance lui avait dit que le garçon n’était plus de ce monde.
Alors que si.
Comment by Armando — 12 juin 2023 @ 13:59
J’étais depuis peu de temps dans le quartier lorsqu’un matin j’ai trouvé dans ma boite aux lettres une petite revue d’une dizaine de pages. La vie tel quel n° 13. J’avoue avoir pensé que ce serait le genre de lecture idéal pour lire là où le roi va à pied. Une expression que j’avais retenue de mes années passées en Belgique.
L’éditorial, d’une certaine Lise B., m’a surpris parce qu’il faisait l’apologie des bonnes nouvelles dont personne ne parle.
C’est avec amusement et émerveillé que j’ai découvert que mon nom figurait dans les bonnes nouvelles : M. Antoine Zef s’wst installé dans notre quartier le 1er avril, il habite rue de la Promesse, au numéro 14, au 2e étage. Et un habitant de plus est une bonne nouvelle pour le commerce et pour la diversité de notre quartier.
Puis, en lisant davantage, j’ai découvert que Mario, le fils de Mme Josépha, a transporté les courses de Mme Gertrude, 82 ans, jusque chez elle. Mme Gertrude pour le remercier a partagé une tranche de gâteau qu’elle avait fait la veille. Ils ont eu le temps de faire connaissance et ont promis de se recevoir souvent. Mario était si content d’avoir une grand-mère de cœur.
Marisa rêve d’être chanteuse et aimerait se faire accompagner à la guitare sèche. Elle a reçu la visite d’Ana P., la célèbre chanteuse et guitariste d’origine serbe, qui lui a accordé toute une après-midi. Marisa n’oubliera jamais cette visite et, bonne nouvelle, elles ont promis de se revoir pour Noël.
M. Rui P. et Geronimo B. ont passé une partie de leur semaine de congé à peindre la façade de la garderie et du centre mitoyen du troisième âge où les bambins adorent passer la plupart de leur temps.
Et ainsi de suite. Des habitants qui participent à la propreté du quartier à ceux qui ont une main verte et s’occupent d’entretenir jardins et autres espaces similaires, pour le bien-être et une qualité de vie commune à tous.
Que des nouvelles qui, pour moi, jusqu’à la lecture de cette revue me paraissaient peu dignes d’importance. Alors que pas du tout. Si je tiens compte du nombre de 853 donateurs pour que la revue puisse continuer à exister.
Une revue qui désormais pouvait compter avec un donateur de plus. Impatient de se délecter avec le prochain numéro.
Comment by Zef — 14 juin 2023 @ 4:16
« Love me, Marylou »
Love me, please, Marylou
Sur les marguerites de briques
La fraîcheur de ton corps lové s‘appuie sur ton livre
Qui se livre, sur ton toi
Sur moi
Mon porte-vues joli tuile notre amour, tu
Les vois, mes redevances
Au travers, plastiques, élastiques
Dansant vainement en mille diamants
Sur les pages, en avance
Mes dégrèvement suivent le cours du fleuve
Des philodendrons céladons
Les prélèvements qui plafonnent comme le cri
Vénéneux, sur-taxé, intoxiqué de l’araignée
D’un soir, revenue
Tu vas poser des limites sur mes tableaux paysages
Sur les frontières de mes mites peu fières
Des limites, pas en reste, reparties au Bal des Laze
Peut-être s’effaceront-elles ? ( ?)
Ma pimprenelle
Et tu pourras te frotter à l’ISF, à ton SDF
En pattes d’EF, around Tazieff ou Polnareff
Comme une Poupée dans la Rue, qui contribue et rue
Et ta voix s’essouffle, oui ma Poupée : qui dit oui, qui dit non … Non
Holidays, oh holidays !
Et moi Johnny, je paie de ma peau
Locale tes opérations, tes cotisations
En fractions brutes de fonderies
D’ors et d’argents
Orfèvrerie fiévreuse
Dans la chambre vide
Ta tête sur mon épaule
Tes mains s’imposent sur mon cou
Sur mon compte en taux de taxe
Taxe auto, globale, et tu devances
Avances, redevances, références … Douce France.
On y pense
Et pensive, tu bailles
Aux détails, alors good bye
Johnny, Johnny ? Mon porte-vues décroche
S’enferme
Marylou, dans le bronze du crépuscule
Plus de peps, déjà tu sommeilles
Abattement contre X
Mary, et ta voix, en fatigue peu commune, s’éteint :
Loup, loup …
Love me, please love me … Marylou.
…
Comment by Cavalier — 14 juin 2023 @ 13:47